S’acheter du temps

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Le temps ne va faire qu'empirer les choses






La dernière chose dont Justin Trudeau a besoin au début de son premier mandat est une «crise» d’unité nationale provoquée par l’épineux dossier du pipeline Énergie Est. Et il le sait trop bien.




D’où le message qu’il reprenait à nouveau. Au sortir hier de sa rencontre avec le maire de Montréal, le premier ministre répétait qu’il serait l’«arbitre» du conflit en devenir.











Justin Trudeau




AFP


Justin Trudeau







Il rappelait aussi TransCanada à son devoir de mieux communiquer avec les populations inquiètes de son projet d’oléoduc, lequel ferait transiter plus d’un million de barils de pétrole brut par jour de l’Alberta au Nouveau-Brunswick.




Un pari risqué




Bref, le premier ministre et le maire de Montréal ont choisi de s’acheter du temps. Sur le plan politique, la denrée est précieuse. Le pari de Justin Trudeau est toutefois risqué.




Coincé entre un Québec critique, l’Ouest canadien en quête désespérée de nouveaux marchés pour son pétrole et un Nouveau-Brunswick trépignant de le raffiner, l’impatience pourrait monter à travers le pays.




Le premier ministre est aussi coincé entre des conservateurs en furie contre son refus de «vendre» Énergie Est et des néo-démocrates exigeants sur le front environnemental.




Puis, il y a l’Ouest...




Le rapport cinglant déposé hier par la commissaire à l’environnement et au développement durable alimentera d’autant les pires craintes. Le laxisme de l’Office national de l’énergie qu’elle y expose sur l’approbation et la surveillance des projets de pipelines glace le sang.




Puis, il y a l’Ouest. Plus le fédéral gagnera du temps, plus la région continuera à souffrir sans qu’on lui offre de palliatif économique au projet Énergie Est de 15,7 milliards de dollars.




Seulement en sables bitumineux, l’Alberta en aurait pour près de 170 milliards de barils de pétrole à exploiter. D’où sa colère.




Et d’où, pour Justin Trudeau, le risque très réel de voir l’Ouest succomber à nouveau à un sentiment profond d’aliénation.



 




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