Merci Révérend Lucien

Sans talent pour le futur ?

Tribune libre

Sans talent pour le futur ?
Suis-je d’un peuple bâillonné
_ oublieux du fur et de la mesure
_ dressé pour naïveté invétérée
_ peut-être sans talent pour le futur ?
Suis-je d’un peuple bonasse
_ sans levain pour ses aspirations
_ englutiné dans une noire mélasse
_ à promesse de cristalisation ?
Suis-je d’une nation incertaine
_ à tradition de vire-capot
_ et comportement de mitaine
_ laissant en gage son avenir en dépôt ?
Suis-je d’une nation courbaturée
_ officiellement reconnue
_ officieusement raturée
_ engeôlée en pays saugrenu ?
Suis-je un accident de l’histoire
_ qui risque d’entendre sonner
_ dans le triste carillon du soir
_ que son heure est passée ?
Serai-je d’un groupuscule
_ qui se sera bêtement abîmé
_ dans un paragraphe minuscule
_ des histoires non racontées ?

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Gilles Ouimet66 articles

  • 36 901

Né à Mont-Laurier en 1947. Études primaires à cet endroit. Études classiques à Mont-Laurier et Hull entre 1961 et 1968. Diplômé en histoire de l’Université Laval en 1971. Enseignant à la polyvalente de Mont-Laurier entre 1971 et 2005. Directeur d’une troupe de théâtre amateur (Troupe Montserrat) depuis 2000. Écriture pour le théâtre, notamment une pièce à l’occasion du centenaire de Mont-Laurier en 1985 (Les Grands d’ici), une autre à l’occasion du 150e anniversaire du soulèvement des Patriotes (Le demi-Lys...et le Lion) en 1987 (prix du public lors du festival de théâtre amateur de Sherbrooke en 1988 et 2e prix au festival canadien de théâtre d’Halifax la même année). En préparation, une pièce sur Louis Riel (La dernière Nuit de Louis Riel). Membre fondateur de la Société d’histoire et de généalogie des Hautes-Laurentides. Retraité de l’enseignement depuis 2005.





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3 commentaires

  • Fernand Lachaine Répondre

    21 février 2010

    Monsieur Ouimet,
    J'ai trouvé moi aussi votre poème très touchant.
    Il vient rejoindre ce qu'il y a de plus indépendantiste au fond de mon âme de québécois.
    Cette nation, dans le coeur de ceux et celles qui l'aiment, ne mourra jamais.
    Il m'est impossible, je dis bien impossible qu'un jour une autre nation ou des personnes agenouillées devant cette autre nation, me fassent plier l'échine.
    Ni les Desmarais, ni les Chrétien, ni les Bouchard, ni les propagandistes de la Gesca ne viendront à bout de me faire aimer un autre pays que celui du Québec.
    Merci monsieur Ouimet .
    Fernand Lachaine

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2010

    Je comprends votre impatience, votre déception; je les partage et il ne faut pas arrêter de le dire, le redire et prédire une vie indépendante pour notre jeune peuple !
    paumier :)

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    20 février 2010

    @ Gilles Ouimet:
    Je vous remercie pour ce touchant poème, monsieur Ouimet.
    Maintenant, quand vous écrivez: «Suis-je d’un peuple bonasse...», là, je dois vous avouer que je serais tenté de vous répondre, que... oui! Ou un peu, en tout cas.