Se quereller pour se faire voir?

Il est chef de quoi?

CAQ - Coalition pour l’avenir du Québec


Bizarre ce monsieur Deltell. On dirait quelqu'un qui veut se faire voir. Et qui cherche du monde avec qui se quereller pour qu'on parle de lui. Et pourquoi pas le mouvement syndical. Mais quoi lui reprocher?
Qu'il y a beaucoup de conflits de travail? ll n'y en a jamais eu si peu!
Que ce sont surtout des grèves? À cause des "maudits syndiqués"? Malheureusement non! Ce sont plutôt des lock-out! À cause des "gentils patrons"!
Que des services publics sont perturbés? Aucun.
Mais quoi lui reprocher? D'exister? De respirer? De faire son boulot? "Oui, c'est ça! De ne pas faire son boulot. Ou plutôt de faire plus que son boulot. Le mouvement syndical s'intéresse à la politique. Quel scandale. C'est intolérable!"
Parce qu'on sait que la politique, ce n'est pas l'affaire des ouvriers et des ouvrières. Ce n'est pas l'affaire du monde ordinaire. C'est l'affaire des élites. Des Paul Desmarais qui invitent le beau monde à sa table. Des Stephen Jarislowsky qui font fructifier leur capital. Et des Claude Garcia qui président leurs partis politiques.
"Alors, s'il vous plait, mesdames et messieurs des syndicats, tenez-vous en aux négociations des conventions collectives. Le reste ça ne vous regarde pas!"
Comme si, syndiquées, les personnes perdaient leur statut de citoyens. Comme si, en se préoccupant de leurs conditions de travail, il leur était interdit, en même temps, de se préoccuper de leurs conditions de vie.
Il faudrait peut-être rappeler à ce monsieur Deltell que les citoyens sont devenus pratiquement les seuls payeurs des services collectifs que nous nous donnons comme société. Et que les personnes dont il défend mordicus les intérêts privés n'en paient même pas 15%.
À la direction d'une organisation comme celle de la CSN qui compte 300,000 citoyens "sans grade" mais contribuables, Claudette Carbonneau est de loin plus représentative et autorisée à formuler des opinions sur la conduite des affaires de la cité que les gens d'affaires, surtout les gros, qui, de plus en plus, se sucrent allègrement et, de moins en moins, contribuent à la caisse commune.
La politique c'est l'exercice de la citoyenneté. Et la citoyenneté, l'exercice de la démocratie. Il est chef de quoi?


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