(QUÉBEC) Le dérapage administratif à la Société immobilière du Québec (SIQ) avait été cautionné par la firme de juricomptables Mallette à Québec, société où Charles Rondeau, important solliciteur de fonds pour le Parti libéral, était associé.
Dans le rapport exécuté par Accuracy pour le compte de la Société québécoise des infrastructures sur les transactions douteuses de la SIQ, la firme dirigée alors par Guylaine Leclerc fait un constat très dur du travail de Mallette, une charge tout à fait inusitée dans le monde des firmes professionnelles.
Mallette avait jugé que les transactions de la SIQ ont suivi un processus normal, conforme à la réglementation et aux bonnes pratiques en termes de transactions immobilières. Le rapport de Mme Leclerc réplique que « nous ne pouvons absolument pas adhérer aux conclusions » de Mallette.
Rappelons que les transactions touchaient la vente d'immeubles du gouvernement, où on avait mystérieusement baissé les prix pour un des soumissionnaires seulement. Les acheteurs ont aussi bénéficié tout à coup de baux à plus long terme, et les stationnements lucratifs ont aussi été libérés des engagements à long terme avec la Société Parc Auto, qui retourne ses profits au gouvernement.
L'émission Enquête, la semaine dernière, a révélé que l'UPAC avait dans sa ligne de mire Charles Rondeau, qui aurait reçu des sommes en marge de prolongation de certains baux. M. Rondeau était connu depuis la commission Bastarache : peu après l'élection de Jean Charest, il se trouvait systématiquement au bureau du premier ministre quand on devait décider de nominations.
« UN BÉNÉVOLE »
Une autre cible de l'UPAC, William Bartlett, aurait reçu 450 000 $ par la même voie, pour avoir joué un rôle d'intermédiaire dans ces transactions. Avant 1994, M. Bartlett était l'un des dirigeants de la SIQ nommés sous le Parti libéral.
Hier, son nom était encore au centre de la période des questions à l'Assemblée nationale. Le chef péquiste Jean-François Lisée a ironisé sur la volonté de Philippe Couillard de minimiser le rôle de William Bartlett. En 2007 il avait déjà souligné à l'Assemblée nationale le travail de cet organisateur bénévole.
«M. Bartlett n'était pas un organisateur, [c'était] un bénévole qui venait le jour des élections... Il passait sur la rue, il voyait de la lumière, il entrait.»
- Jean-François Lisée
« Il y a un document qui s'appelle Comité du jour J 2007, Équipe du premier ministre, Jean-Talon. Douze personnes sont nommées. En haut de la liste, la tâche coordination, le nom : William Bartlett. Le coordonnateur du jour J est une des personnes les plus importantes dans une organisation électorale. C'est ce qui vaudrait qu'on la remercie au Salon bleu », a souligné M. Lisée.
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