Ottawa — Le premier ministre Stephen Harper a finalement accepté de rencontrer les dirigeants des Premières Nations lors d'une réunion de travail qui aura lieu vendredi prochain.
Il a fait connaître sa position au 25e jour de la grève de la faim de la chef autochtone de la communauté pauvre d’Attawapiskat, Theresa Spence, qui campe sur l’Île Victoria, à Ottawa.
Celle-ci réclame depuis le début une rencontre avec le premier ministre et le gouverneur général afin de résoudre de nombreux problèmes qui affectent les communautés autochtones et qui n’ont selon elle jamais l’attention qu’ils méritent.
Cette rencontre est annoncée alors que le mouvement national de protestation autochtone « Idle no more » a pris de l’ampleur, notamment avec de multiples manifestations et même un blocus de voies ferroviaires.
M. Harper a fait savoir que la réunion de travail sera axée sur deux domaines découlant de la rencontre du 24 janvier 2012 : les relations fondées sur les traités et les droits des peuples autochtones, ainsi que le développement économique. Le ministre des Affaires autochtones, John Duncan, sera aussi présent.
« Le gouvernement du Canada et les Premières Nations entretiennent des relations durables fondées sur le respect mutuel, l’amitié et le soutien. Le gouvernement du Canada est résolu à renforcer ces relations », a indiqué Stephen Harper dans un communiqué de presse.
L’Assemblée des Premières Nations (APN) avait demandé une rencontre le 24 janvier, pour marquer le premier anniversaire de la rencontre historique entre la Couronne et les Premières Nations.
Mais la chef Spence avait fait savoir que cette date était trop tard pour elle, car elle ne pourrait tenir jusqu’à la fin janvier. Elle exigeait une rencontre dans les prochaines 72 heures.
Présence de Theresa Spence
Il n’est toutefois pas précisé dans le communiqué de presse du bureau de Stephen Harper s’il va rencontrer Theresa Spence.
« C’est l’Assemblée des Premières Nations qui va déterminer la composition de leur délégation », a plus tard précisé M. Harper, lors d’un point de presse à Oakville, au sujet d’une annonce dans le secteur automobile.
Son bureau avait déjà indiqué qu’il n’a par ailleurs aucune objection à y voir Mme Spence.
Plusieurs chefs autochtones, présents lors d’un point de presse organisé avec le Nouveau Parti démocratique (NPD) qui a débuté quelques minutes après l’envoi du communiqué du premier ministre, ont bien accueilli, bien qu’avec prudence, l’annonce du gouvernement.
Car une journée n’est pas suffisante, ont-ils prévenu.
L’an dernier, ils avaient déploré que la rencontre historique n’avait rien accompli de concret et qu’aucun suivi ne semblait être donné.
Le Grand Chef Stan Loutit, a toutefois exprimé que selon lui, le geste de Stephen Harper « sauve la vie de Theresa Spence ».
Celle-ci n’a toutefois pas l’intention de mettre un terme à sa grève de la faim avant la tenue de la rencontre, a fait savoir son porte-parole Danny Metatawabin. Elle va par ailleurs demeurer jusque-là sur l’Île Victoria.
Ultimatum non respecté
Le gouvernement n’a par contre pas respecté l’ultimatum de 72 heures décrété par la chef Spence.
M. Harper nie qu’il n’y a eu aucun suivi après la rencontre du 24 janvier dernier. Il indique que des plans ont été établis « des plans à long terme, bien sûr ». Le premier ministre avait par ailleurs rencontré Shawn Atleo, le président de l’APN, le 24 novembre pour établir les futures rencontres.
« Il y aura un suivi », a-t-il promis.
Il ne s’est toutefois pas aventuré à dire si c’est le mouvement « Idle No More » ou la grève de la faim de la chef Spence qui l’a décidé à organiser cette réunion.
« Les gens ont le droit, dans notre pays, de faire des protestations en faveur de leur point de vue, pour autant qu’ils respectent la loi », s’est borné à dire M. Harper à Oakville.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé