«Suiveux de twits»

Les grands médias demeurent jusqu'à nouvel ordre ceux qui donnent de la crédibilité à une information, y compris sur internet.

Des twits qui s'ignorent... Tous les médias ont été coupables, sauf GESCA naturellement


Maintenant qu'il n'y a plus le feu, il est temps de se demander comment les grands médias - pas un, pas 10... tous ! - ont fabriqué une crise planétaire à partir de rien. En plus d'élever au statut de médiateur international un fou de dieu à la mode américaine. C'est-à-dire : pas un assassin, sans doute, mais un illuminé déterminé à obtenir ses 15 minutes de gloire.
Or, il a eu beaucoup plus.
Le président des États-Unis et d'autres chefs d'État ont parlé de lui. Les galonnés de la plus formidable machine militaire de tous les temps ont soupesé les conséquences tactiques de ses actes. Toutes les télés lui ont donné le temps d'antenne d'habitude réservé aux huiles. Pas un seul journal ne lui a refusé les honneurs de sa page une...
Avec le recul, il est clair que, cette fois, le consentement des médias à la manufacture d'un non-événement a été spectaculaire.
Pourquoi ?
«Parce que nous régressons au stade d'idiots électrifiés», répond le Miami Herald... qui, soit dit en passant, n'a pas fait mieux que les autres. Les coupables, selon lui ? L'internet en général et les médias sociaux en particulier, dont la puissance instantanée de dissémination met les médias conventionnels dans l'obligation de pédaler derrière, les reléguant ainsi au rang de... suiveux de twits.
Désolé: mauvaise réponse.
Les grands médias demeurent jusqu'à nouvel ordre ceux qui donnent de la crédibilité à une information, y compris sur internet. Le web, lui, est le royaume du n'importe quoi gratiné - ragots, complots, totos et cie. Quant à la youtufacebootwitterisation de la communication, c'est une entreprise dans laquelle la part de narcissisme et d'insignifiance est, hum..., observable.
Bref, n'en pas tenir compte est souvent un devoir.
* * *
Occupés depuis 24 heures à rétropédaler, des médias répondent à la critique en concédant que, oui, ils se sont peut-être rendus coupables d'avoir offensé inutilement certains croyants.
Désolé : mauvaise réponse.
De toutes les raisons qui auraient justifié qu'on ne touche pas au clown pasteurisé de la Floride avec une perche de trois mètres, c'est la plus mauvaise. Offenser n'est pas (pour l'instant) illégal. Et ne diffuser que des informations n'offensant personne reviendrait pour un média à fermer ses portes. En outre, de la poursuite judiciaire à la pression politique en passant par la manifestation pacifique ou le boycottage, la civilisation moderne offre à la victime d'une pique médiatique plusieurs canaux pour faire compenser sa douleur. De sorte que la faute n'incombe pas à l'offenseur lorsque l'offensé réagit en trucidant son voisin.
Dans cette affaire, les médias ont beaucoup erré.
Mais, de la quinzaine de victimes que le non-incendiat floridien du Coran a faites, hier, en Afghanistan et au Cachemire, ils ne sont pas responsables.


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