MONTRÉAL - Tout en respectant la décision du Canada de réduire le nombre de militaires en Afghanistan, l'ancien premier ministre britannique Tony Blair a toutefois souligné, vendredi, à Montréal, que la menace terroriste était toujours présente et qu'il fallait demeurer vigilants.
L'ex-chef du Parti travailliste anglais prononçait une conférence à l'Université McGill. Cette dernière soulignait son adhésion à l'Initiative foi et mondialisation. McGill suit ainsi les traces de la prestigieuse Université Yale, de l'Université de Durhame, en Angleterre, et de l'Université de Pékin.
M. Blair a rencontré brièvement les journalistes après l'annonce d'une entente entre sa fondation et l'Université McGill.
Mardi dernier, le premier ministre Stephen Harper avait confirmé que les Forces armées canadiennes resteraient en Afghanistan après la fin de la mission de combat, en juillet, afin d'entraîner la milice locale.
Tony Blair a déclaré à la Presse Canadienne que les militaires d'ici avaient fait un travail extraordinaire en Afghanistan, affirmant qu'ils «sont grandement respectés là-bas. C'est au Canada de prendre une décision».
Pour lui, le terrorisme sévit dans plusieurs parties du monde.
«Nous devons être prêts à le combattre et être conscients que cela pourrait prendre beaucoup de temps.»
L'Initiative foi et mondialisation fait la promotion de la recherche multidisciplinaire portant sur les effets de la religion sur les sociétés humaines. Il s'agit d'un projet de la Fondation pour la foi Tony Blair.
Ironiquement la visite de l'ex-politicien survient peu de temps après la conversion de sa belle-soeur à la religion islamique. Celle-ci l'avait interpellé dans la presse britannique l'exhortant à plus d'ouverture à l'égard de la foi musulmane.
La demi-soeur de l'épouse de Blair, Lauren Booth, qui s'était farouchement opposée à la guerre en Irak, accuse l'ancien premier ministre anglais d'associer les musulmans au mal. «Ma réaction demeure toujours la même face à ses déclarations, elle a droit à ses opinions.»
Tout au long de la rencontre avec les participants à l'université McGill, Tony Blair a prêché la tolérance. Il a insisté sur le fait que les futurs leaders mondiaux devaient comprendre l'importance des religions sur la planète.
«Mon point de vue est simple. Si vous voulez occuper un poste de leader que ce soit en politique, en affaires ou dans la société civile, vos ne devez pas être ignorant en matière de religion. Vous n'êtes pas obligé d'être d'accord, ni d'aimer cela, mais vous devez être informés.»
À la question d'un journaliste qui lui demandait si la polygamie serait un jour permise en Angleterre, il a répondu par la négative. «Ma femme n'en serait pas très heureuse.»