Tembec vendue aux Américains

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À soir, on dilapide !





L’histoire se répète alors qu’un autre fleuron québécois, Tembec cette fois, est avalé par le géant Rayonier Advanced Materials pour près de 1,1 milliard $ CA.


Aucune fermeture d’usine n’est à prévoir, jure toutefois le nouveau PDG de la compagnie, Paul G. Boynton.


«Nous reconnaissons qu’il y aura de l’optimisation», a-t-il laissé tomber, en point de presse aux bureaux de Tembec, à Montréal, jeudi matin, ajoutant qu’«optimisation» ne rime pas avec des pertes d’emplois. Rayonier Advanced Materials estime qu’elle réalisera des économies d’échelle de plus de 67 millions $ sur trois ans avec cette acquisition stratégique. Le siège social canadien de Rayonier Advanced Materials restera à Montréal, tandis que celui de la maison mère demeure à Jacksonville en Floride.


Déjà américaine ?


James Lopez, actuel président et chef de la direction de Tembec, s’est réjoui de l’acquisition américaine pour ses actionnaires. Qu’une entreprise d’ici soit vendue aux Américains ne le préoccupe pas.











Le nouveau PDG de la compagnie, Paul G. Boynton, échange une poignée de main avec James Lopez, actuel président et chef de la direction de Tembec.




Photo courtoisie


Le nouveau PDG de la compagnie, Paul G. Boynton, échange une poignée de main avec James Lopez, actuel président et chef de la direction de Tembec.





«La réalité, c’est que nous sommes une compagnie publique et que la majorité de nos grands actionnaires... sont déjà des fonds américains», a-t-il insisté. Les actionnaires de Tembec auront le choix de recevoir 4,05 $ par action ordinaire ou 0,2302 action de la compagnie de Floride pour chaque action ordinaire qu’ils possédaient de l’entreprise montréalaise. M. Lopez a aussi affirmé que des compagnies et des fonds québécois l’avaient approché, mais qu’aucune de ces discussions n’avait abouti.


Le nuage du bois d’œuvre


«Quand les prix sont moins bons, il faut réduire la cadence des usines, et cela peut occasionner des mises à pied temporaires», a admis Michel Dumas, vice-président exécutif, directeur financier et chef des finances de l’entreprise au Journal, à propos du conflit du bois d'œuvre. Trente pour cent du chiffre d'affaires de Tembec provient du marché américain.


M. Dumas s’est ensuite empressé de dire que les usines ne fermeraient pas. Rayonier Advanced Materials s’est engagé à respecter les projets d’investissement déjà annoncés au Québec et en Ontario.


À la clôture des marchés, le titre de Tembec était de 4,17 $, en augmentation de 1,22 point, soit 41,36 %.


Tembec en chiffres


Employés : 3100



  • Au Québec : 1650

  • En Ontario : 1100

  • En France : 350


Plus important site au Québec :


Témiscaming avec 850 employés et 100 employés de bureau


Scieries



  • Cinq en Ontario (Huntsville, Hearst, Cochrane, Kapuskasing et Chapleau)

  • Deux au Québec (Béarn et La Sarre)


Usines à papier



  • Une en Ontario à Kapuskasing (papier journal)

  • Une au Québec à Témiscaming (carton emballage)


Usines de pâte à papier



  • Deux au Québec (Matane et Témiscaming) (cellulose de spécialité)


L’entreprise gère neuf millions d’hectares de forêt au Canada


Tembec est l’exemple d’une entreprise créée par sa communauté. En 1973, d’anciens cadres (Georges S. Petty, Jack Stevens, James Chantler et Frank A. Dottori) et syndiqués (Charles Carpenter, notamment) mettent sur pied la société. L’investissement au départ est de 2,4 millions $. Dans les années 1980, Frank A. Dottori, nouveau PDG, fait grandir la compagnie et acquiert plusieurs usines.


Aujourd’hui, Tembec a un chiffre d’affaires de 1,5 milliard $ et compte environ 3000 employés. Elle gère près de 9 millions d’hectares de terres forestières au Canada. Tembec est présente en Ontario, aux États-Unis et en France.


Ce qu’ils ont dit


« Ils veulent garder le siège social, continuer toutes les activités ici et même développer de nouveaux marchés pour ce qu’il y a comme installation au Québec, alors avant d’être pessimiste, voyons les événements. »


– Philippe Couillard, premier ministre du Québec


« J’étais sous le choc. J’étais surprise. L’action avait repris du piquant depuis, alors on pensait que ça allait... »


– Nicole Rochon, mairesse de Témiscaming


« Se faire acheter par des Américains, c’est inquiétant. Le conseil d’administration va changer complètement. On va manger le coup en premier quand viendra le temps de rationaliser. »


– Carl Proulx, conseiller syndical UNIFOR de 22 usines, dont la Témiscaming




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