Lemieux, Julie - La fête du 14 juillet ne passera pas inaperçue à Québec en 2008. Des milliers de bouteilles de vin provenant de différentes régions de la France devraient traverser l'Atlantique et être servies en dégustation aux Québécois au cours d'un grand banquet des "maudits Français".
"C'est en quelque sorte une revanche de l'histoire. On dit que les Français ont laissé tomber les Québécois pendant le Siège (de 1759) et que les gens avaient alors manqué de bouffe. L'idée de ce banquet, c'est de dire que, 250 ans plus tard, on répare l'injure qui a été faite. Le 14 juillet 2008, on amènera de la bouffe et on ne manquera de rien", explique le président de l'association An 400, William Biard, qui pilote ce projet avec différentes chambres de commerce françaises.
Si tout va comme prévu, le trois-mâts Bélem transportera lui- même quelques tonneaux de vin, qui seront déchargés dans le port de Québec par des "rouleurs de barriques" professionnels, à l'image de ce qui se faisait il y a 400 ans. Ce superbe voilier, joyau de l'histoire navale française, devrait arriver dans la capitale au début de juillet, à la condition toutefois que les 300 000 euros (plus de 460 000 $CAN) nécessaires à sa venue aient été trouvés à temps.
M. Biard admet que l'expression "maudits Français" ne fait pas l'unanimité de l'autre côté de l'Atlantique, certains interprétant ce qualificatif de façon péjorative. Mais ce Québécois qui vit en France depuis 30 ans explique à ses compatriotes qu'il s'agit d'un clin d'oeil humoristique. "Ça n'a rien de négatif", assure-t-il.
Le vin de dégustation proviendrait de trois régions : Aquitaine, Poitou-Charentes et Île-de-France. La ville de Bayonne et le département de la Loire sont aussi intéressés à participer au projet. Au départ, le but était d'expédier au Québec une bouteille par producteur viticole. Mais seulement en Aquitaine, ce projet représenterait 11 000 bouteilles de vin. "On parle pour l'instant de 400 barriques parce qu'on veut se coller à l'histoire du Bélem. Ça représente plusieurs milliers de bouteilles", soutient M. Biard.
Un peuple, deux destins
Son association se promène aussi dans 3900 villages français pour convaincre les maires des communes de hisser le drapeau du Québec pendant un an en 2008. L'argument massue ? Leur démontrer que les ancêtres de leur village ont contribué à la vitalité du Québec par leur descendance depuis 400 ans. Par exemple, l'ancêtre du cinéaste Denys Arcand vient de Sainte-Croix-du-Mont, tout près de Bordeaux. "Le maire en était tout ému. On est des éveilleurs de mémoire. On explique que la France et le Québec, c'est un peuple, deux destins", lance M. Biard.
L'association planche sur des projets pour souligner le 400e de Québec depuis 2005. Mais les élections présidentielles retardent quelque peu les travaux de ce comité. Dans certains cas, comme pour le Banquet des maudits Français, le financement du gouvernement n'est pas encore confirmé. Les frictions entre la gauche et la droite causent aussi des imbroglios à l'occasion. Mais M. Biard estime que les choses devraient se tasser après les élections.
Dans le cas du banquet, certaines régions ont exprimé leur intention d'aller de l'avant même si le gouvernement refuse de contribuer financièrement.
Célébrations du 400e
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