Actuellement, les astres semblent s’aligner pour que nous assistions à une course à la chefferie du Parti conservateur du Canada (PCC) entre Jean Charest et Pierre Poilievre. Deux candidats qui incarnent deux visions fort différentes, M. Charest prônant une approche progressiste, M. Poilievre, issu de l’héritage réformiste, ce qui risque d’exacerber les tensions qui tiraillent déjà la grande famille conservatrice.
De là le défi qui s’érigera, le cas échéant, devant les deux candidats. En termes clairs, qui de Jean Charest ou de Pierre Poilievre réussira à rallier les deux clans tissés serrés depuis des décennies? Qui arrivera à trouver le point de rencontre entre les progressistes et les réformistes, entre la gauche et la droite? Qui, des deux meneurs pressentis, parviendra à recentrer le parti sans créer de dissension? Toutes des questions qui contribueront, à mon avis, à faire ressortir l’impact des arguments des deux candidats sur les troupes conservatrices.
Toutefois, pour parvenir à un tel débat, les deux adversaires présumés devront éviter de tomber dans la basse politicaillerie en maintenant leur stratégie sur le contenu et un argumentaire solide. Bien sûr, on ne fait pas de la politique sans casser des œufs, d’autant plus que les deux adversaires potentiels sont à des années-lumière l’un de l’autre sur l’échiquier politique. De surcroît, Pierre Poilievre tout comme Jean Charest ont la réputation d’être des adversaires tenaces et sans pitié. Actuellement, autant la candidature de M. Charest que celle de M. Poilievre créent des divisions au sein des troupes conservatrices qui hésitent à se rallier au gagnant si leur candidat devait perdre la course à la chefferie.
Nous connaîtrons dans peu de temps si ce duel aura bel et bien lieu. À mon point de vue, Jean Charest se pointera à la ligne de départ. Le cas échéant, les deux candidats auront comme défi prioritaire de réconcilier les deux clans s’ils désirent sortir les Conservateurs de leur torpeur et les conduire au pouvoir lors du prochain scrutin… Un duel qui pourrait donner lieu à une campagne à la chefferie des plus excitantes.
La saga du pont de Québec
Avril 2021. Estimant que 75 % du travail a été fait à partir du moment où le gouvernement fédéral a accepté le principe de racheter le pont de Québec, le négociateur Yvon Charest espère désormais qu’une entente de principe sera signée entre les trois parties, soit le gouvernement fédéral, le gouvernement provincial et le Canadien National (CN) d’ici la fin de 2021.
Août 2021. Les négociations avec le CN sont suspendues. Le rôle du gouvernement Legault dans l’échec des négociations est dénoncé par les médias. Selon les informations recueillies, ce serait au niveau de la participation du gouvernement provincial que les négociations ont achoppé, le gouvernement Legault jugeant trop importante la compensation demandée par Ottawa pour l'utilisation du pont.
Mars 2022. La « huitième merveille du monde » est en décrépitude. Ce joyau architectural qui a toujours fait la fierté des Québécois fait peine à voir. Les négociations entre les trois principaux intervenants sont au point mort. Chacun se relance la balle tour à tour. La volatilité des dépenses inhérentes à l’entretien du majestueux pont laisse transparaître un fouillis indescriptible.
La saga du pont de Québec atteint son paroxysme. Plus le temps passe, plus sa charpente prend de l’âge, et plus il risque un jour de s’effondrer. Il est minuit moins quart. Les intervenants concernés doivent immédiatement cessé leur guéguerre de chiffres et passé aux choses sérieuses, à savoir une entente tripartite dans les meilleurs délais. Il en va de la survie de ce monument patrimonial...Assez c’est assez!
Henri Marineau, Québec
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