Une guerre civile menée contre les peuples indigènes d’Europe ?

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Prélude à la disparition du genre humain ?

♦ Doctorant en philosophie et conférencier, Lucien Cerise défend des positions souverainistes hostiles à l’Union européenne (« qui n’a rien d’européenne », souligne-t-il) et à l’OTAN en s’inspirant d’idées provenant de philosophies politiques parfois opposées. Ses travaux l’amènent à s’interroger sur des concepts tels que la « gouvernance par le chaos » ou « l’ingénierie sociale » pour analyser les méthodes de manipulation et de contrôle social utilisées par les milieux politico-médiatiques en vue d’instaurer un « nouvel ordre mondial » tyrannique.

Dans son dernier livre, Le suprémacisme blanc – Peuples autochtones et Great Reset, il tente de déterminer les raisons pour lesquelles les quatre formes historiques de « suprémacisme blanc » se sont finalement soldées par autant d’échecs.


L’homme malade du continent


Lucien Cerise dresse un constat dramatique sur la situation en Europe de l’Ouest, où une « épuration ethnique » contre les populations d’origine est en cours, « organisée au plus haut niveau du pouvoir par d’autres Blancs, au moyen de non-Blancs », les sociétés d’accueil se contentant de subir plus ou moins consciemment leur propre disparition quand elles ne vont pas jusqu’à la désirer.


Une « guerre civile » est ainsi menée contre les « peuples indigènes d’Europe » en vue d’aboutir à leur substitution démographique. À cette fin, les tenants du « capitalisme décroissant », soit « l’alliance de la ploutocratie et du gauchisme sociétal », soutiennent l’immigration et la natalité immigrée, tout en encourageant les autochtones à adopter un mode de vie défavorable à leur reproduction en promouvant une culpabilisation de masse et une mentalité « ethno-masochiste » parmi eux.



L’anti-racisme officiel ne cherche pas à protéger les populations d’origine étrangère mais à promouvoir un schéma essentialisé où celles-ci sont d’emblée considérées comme des victimes tandis que le rôle de bourreaux est systématiquement attribué aux Blancs (le même stratagème est à l’œuvre avec le féminisme et l’homophobie).


L’Europe de l’Est connaît une situation différente en raison de l’inertie socio-culturelle héritée du bloc communiste, qui a protégé les populations de la société de consommation et du spectacle tout en leur épargnant une immigration non européenne de masse.


Différentialisme versus suprémacisme


Lucien Cerise est hostile au « suprémacisme racial » qui affirme l’existence d’une hiérarchie des valeurs entre les races et réduit les êtres humains à leurs caractéristiques génétiques. Par ailleurs, le suprémacisme se révèle tout à fait compatible avec « l’idéologie du marché global » et même avec ses prolongements transhumanistes lorsque ses tenants identifient techno-science et race blanche.


Il défend quant à lui une conception « ethno-pluraliste » non hiérarchisée, protectrice des différentes « communautés ethniques » et respectueuse de la « biodiversité humaine ». Il cite à cet effet la Déclaration sur les droits des peuples autochtones » adoptée à l’ONU en 2007, qui concerne les peuples du monde entier.


Les « nationalismes autochtones » doivent donc faire front pour lutter contre le projet de « Grand remplacement par l’intelligence artificielle, la robotisation et les chimères génétiques homme/animal » mis en œuvre par les partisans de la « Grande réinitialisation » et du « transhumanisme malthusien ».



Quatre incarnations historiques du suprémacisme blanc selon Lucien Cerise


La confédération sudiste et le Ku Klux Klan


Pendant la Guerre de Sécession, des loges maçonniques défendaient l’abolition de l’esclavage dans le Nord du pays tandis que leurs homologues sudistes soutenaient l’effort de guerre des États confédérés.


Après ce conflit, la franc-maçonnerie a encore joué un grand rôle lors de la création du Ku Klux Klan, puis à l’occasion de sa renaissance en 1915. Au-delà du goût du secret et du pouvoir, ces organisations partageaient une forte tendance au syncrétisme et associaient toutes deux, dans un bric-à-brac éclectique, des éléments judéo-chrétiens, néo-païens et anti-chrétiens.


Durant l’entre-deux-guerres, les relations, originellement amicales, entre la loge juive du B’nai B’rith (fondée en 1843 à New York) et le Klan se sont détériorées en raison de l’expression par ce dernier d’un anti-judaïsme virulent.


Après la Seconde Guerre mondiale, les mouvements politiques fondés sur le caractère ethnique (sauf dans leur variante du sionisme) sont devenus difficilement soutenables auprès de l’opinion publique et ont donc connu un net déclin.


L’Afrique du Sud et l’apartheid


De 1948 à 1994, un programme de ségrégation ethnique a été appliqué officiellement sur le territoire de ce pays. Une véritable « ingénierie spatiale » isolait les différentes communautés raciales et les déplacements des Noirs étaient limités par l’instauration d’un passeport intérieur.


Les Blancs, bien que minoritaires, n’étaient pourtant pas unis car des tensions existaient, depuis les guerres des Boers, entre les anglophones et les Afrikaners qui descendaient de Néerlandais, d’Allemands, de Scandinaves ou de Français huguenots.


Ces derniers partageaient une vision différentialiste du monde héritée du protestantisme calviniste et identifiaient leur sort à celui des Hébreux de l’Ancien Testament. Ce n’est pourtant pas cette conception qui s’est imposée historiquement mais le modèle ségrégationniste pratiqué par Cecil Rhodes et les anglophones.


Le régime d’apartheid s’est finalement écroulé, confronté à une vaste campagne de diabolisation et à des sanctions orchestrées par l’oligarchie anglo-saxonne (alors que le gouvernement israélien le soutenait toujours).


Depuis lors, le racisme n’existe plus officiellement mais le caractère méthodique des massacres de fermiers blancs présente une dimension incontestable d’épuration ethnique. Par ailleurs, des flambées de violence visent régulièrement des travailleurs immigrés issus d’autres pays africains.


Le Troisième Reich


L’Allemagne dans ses frontières de 1939 aurait pu dominer l’Europe, et une bonne partie du monde, en menant une simple guerre économique, mais le « pangermanisme völkisch » d’Hitler présentait trois caractéristiques expliquant son instabilité structurelle et, ultimement, son échec : le « progressisme racial » (mélange de prométhéisme et de suprématisme biologique sur une toile de fond occultiste), l’expansionnisme à l’Est et un subjectivisme qui considérait la recherche de la vérité objective comme une marque de faiblesse vitale (une perspective qui n’est certes pas l’apanage du nazisme).


L’Ukraine post-soviétique


Les origines du nationalisme ukrainien sont diverses, mais c’est incontestablement l’œuvre de Dmytro Dontsov (1883-1973) qui domine dans le champ théorique. Issu des milieux socialistes et inspiré par le romantisme allemand, cet auteur prône un « nationalisme actif », basé sur l’émotivité, dont le but majeur est « la dislocation de la Russie », l’Ukraine étant considérée comme faisant partie de l’Europe de l’Ouest.


Dans les années 1930, la Grande-Bretagne et l’Allemagne hitlérienne ont recruté dans leurs services secrets un certain Stephan Bandera (1909-1959), le chef le plus radical des nationalistes ukrainiens, qui s’est inspiré des grands principes définis par Dontsov en créant des unités de supplétifs ukrainiens au sein de l’armée du Reich puis en s’alliant avec les réseaux secrets de l’OTAN contre l’URSS durant la Guerre froide.


Dès ses origines, le nationalisme ukrainien prêtait donc le flanc à une instrumentalisation par des puissances géopolitiques opposées à la Russie.


Dans « Le Grand échiquier », son ouvrage célèbre, Zbigniew Brzezinski soulignait la nécessité de séparer les deux pays car « sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie ». Le très influent politologue américain reprenait une conception géopolitique classique mise en œuvre lors du Grand Jeu, la rivalité coloniale et diplomatique opposant la Russie et le Royaume-Uni en Asie au XIXe siècle. Comme le soulignait Soljenitsyne, « C’est ainsi qu’on en est vite arrivé à des « relations privilégiées entre l’Ukraine et l’OTAN », et aux exercices de la flotte américaine en mer Noire (1997) ».


Lucien Cerise observe un résultat apparemment paradoxal en Ukraine depuis la chute de l’URSS : « des organisations et des individus issus de l’ex-bloc soviétique parviennent à se revendiquer du suprémacisme blanc tout en soutenant dans leurs parlements respectifs l’adhésion à l’UE et le vote des directives immigrationnistes et LGBT de Bruxelles ». Une partie de la jeunesse ukrainienne est embrigadée dans une propagande de guerre via des événements musicaux ou sportifs qui diffusent une idéologie profondément russophobe à teneur néo-romantique « völkisch » parodique. Malgré leur radicalité affichée, les festivals de Black Metal sont ainsi soutenus par les autorités et financés par l’Union européenne.


Aujourd’hui, l’Ukraine, où se déroule une guerre civile entre Blancs, est un pays en plein effondrement démographique du fait d’une chute de la natalité et d’une émigration de masse.


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En conclusion, Lucien Cerise parodie Lénine : « le suprémacisme blanc est la maladie infantile du nationalisme blanc », tout en précisant que « les Blancs sont le « canari dans la mine » de l’humanité » et que « leur disparition en cours n’est que la première étape de la disparition des autres races, peuples, cultures et identités » au profit d’une « post-humanité déracinée, hors sol, stérile et morbide ».


Il faut donc impérativement s’opposer à ce projet : « Après la déconstruction, voici venir le temps de la reconstruction » !


Johan Hardoy

08/07/2022