Sommet sur l'Enseignement supérieur

Vers la création d’un organisme indépendant pour la qualité de la formation universitaire

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Bas les masques. On est ici pour se dire les vraies affaires

Les positions sont apparues difficilement conciliables mais un consensus se dégage tout de même de cet avant-midi de discussions: la nécessité de création d’un organisme indépendant chargé de veiller à la qualité de la formation des universités. Devra-t-il davantage inclure la communauté universitaire? Devra-t-il posséder un pouvoir coercitif ou plutôt jouer le rôle d’un comité-conseil? Le diable est dans les détails.
«Les subtilités ne sont pas naïves, elles répondent aux besoins de chacun des acteurs», admet Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ). «C’est à bas les masques. On est ici pour se dire les vraies affaires.»
Rivalités
Dans une atmosphère conviviale et d’écoute, quelques rivalités ont néanmoins refait surface. La FEUQ appelle notamment à ce que la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) cesse d’avoir le monopole de la représentation à la fermeture du Conseil des universités. Elle souhaite que l’organisme externe ait le pouvoir coercitif d’empêcher administrateurs des universités de délocaliser leur campus, s’il juge qu’il doit en être ainsi.
Les professeurs, eux, craignent une autre «direction des universités» au-dessus de celles-ci, laissant de côté la communauté universitaire et réclament d’être davantage consultés. La Fédération québécoise des professeurs d’université (FQPPU) a porté leur voix pour exiger plus d’embauche de professeurs et que ceux-ci soient non pas jugés sur des critères non académiques comme la rentabilité, mais sur la qualité de la formation.
Faux débat
La présidente du conseil d'administration de la CREPUQ, Luce Samoisette, a quant à elle fait valoir que l’idée d’un organisme pour veiller à la qualité est en quelque sorte un «faux débat» parce qu’il y en a déjà plusieurs. C’est pour régler un «problème de perception» qu’elle dit toutefois vouloir créer un Conseil des affaires universitaires, pour conseiller le ministre sur les orientations à prendre pour plus de qualité. «L’Université ne doit pas faire plus de papier et plus de rapport. Les autres mécanismes qui existent doivent être intégrés dans ce Conseil», a dit Mme Samoisette également rectrice de l’Université de Sherbrooke. «Si c’est pour aller plus loin, pourquoi pas?»
En plus de rappeler le caractère nécessaire de la délocalisation pour servir les besoins de certaines régions, elle rappelle que les universités doivent obtenir l’autorisation du gouvernement avant de construire de nouveaux campus.
Rentabilité et compétition
Autre constat à l’issue de ces premiers débats sur la qualité: beaucoup de groupes ont émis des réserves quant à la façon de concevoir la qualité des mécanismes d’assurance qualité. La FEUQ, l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) et les professeurs, notamment, ont rappelé l’importance de ne pas évaluer la qualité trop quantitativement, uniquement en terme de rentabilité et de réputation. «Si on est dans une perspective de concurrence, on va faire plus de dépenses, de publicités», a dit Max Roy, président de la FQPPU.
Certains administrateurs d’université ont appelé à ne pas «démoniser» la compétition entre les établissements. Il y existerait une certaine collaboration bénéfique. «La collaboration est possible entre les universités, même au niveau de la formation. On a un doctorat en travail social conjoint avec l’Université de Montréal, McGill et l’UQAM», a souligné un administrateur de l’Université de Montréal.
Les différents acteurs du milieu de l’éducation se réuniront cet après-midi en groupes plus restreints pour aborder les enjeux de qualité plus en profondeur. Plus de détails suivront.


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