Vigile : un média indépendant, indépendantiste et délibératif

Médias - information, concentration, reproduction

« La délibération est au coeur de la démocratie, de l’esprit de la démocratie, qui est un esprit de rencontre, et de recherche, dans cette rencontre, d’un dépassement. »
Robert De Chicoutimi, « Transcender la bêtise collective », Éditions Àvenir, Jonquière, 2011...
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J’écris cette courte introduction après avoir complété ce texte. Ce texte, d’une longueur qui ferait honte aux tenants de la concision, constitue une réflexion, plus ou moins structurée, pour ne pas dire complètement chaotique, sur le site Vigile et la délibération. C’est surtout la conjugaison effective de ces deux thèmes qui m’intéresse, mais des dérives de radotages et d’analyses microfines, malheureusement, se sont immiscées dans le cours du propos principal. On ne pourra pas dire que je n’ai pas eu la gentillesse d’en avertir les lecteurs : si vous avez un début de mal de tête ou si vos yeux sont fatigués : allez-vous coucher !
Plus sérieusement, ce texte aura un intérêt, je l’espère, pour les médias alternatifs. Il s’agit, si l’on veut, d’une étude de cas, celui du site Vigile, avec des éclats de verbe qui analysent quelques ramifications de la conjugaison des deux thèmes : Vigile et la délibération.
Une perspective personnelle limitée
Mon expérience de publication sur Internet est bien limitée, mais, au moins, je suis un « consulteur » régulier de plusieurs sites. Vigile, j’admettrai, a fait de moi un vigilomane, maladie apparemment incurable. Parmi les autres sites sur lesquels je publie assez, plus ou moins régulièrement, il y a Presse-toi à gauche !, la tribune électronique non-officielle de Québec solidaire, et le site du Journal of Public Deliberation, un site américain, qui s’intéresse à la démocratie délibérative, donc, plus spécialisé.
J’ai l’habitude de consulter le site de la BBC, pour les nouvelles, j’avais l’habitude, aussi, de consulter le site de Yahoo France, habitude que je reprends, car les nouvelles françaises sont souvent plus critiques. Je consulte aussi, au passage, par habitude d’utiliser le site Yahoo comme moteur de recherche, les nouvelles américaines, certaines, en tout cas. Puis, j’utilise Google Venezuela, et le Google Colombie, pour les nouvelles, mais c’est plutôt circonstanciel.
Avant de connaître Vigile, j’avais l’habitude de consulter les sites du Devoir et de Cyberpresse. Cependant, j’admettrai, je ne consulte maintenant qu’occasionnellement le site du Devoir. Il m’arrive enfin, très occasionnellement, de consulter les sites de l’Aut’Journal, du Couac et de la Tribu du Verbe. Évidemment, il s’agit là de tendances, lourdes, dans ma consultation d’information sur le web.
Il importe sans doute de noter, pour terminer, que je reçois quelques bulletins électroniques, qui sont des sources d’information plus spécialisées : bulletin du Réseau du Forum Social Chaudières-Appalaches, l’excellent bulletin hebdomadaire Too Much, sur l’inégalité de richesse, particulièrement aux Etats-Unis, et une liste de diffusion du Monde diplomatique. Enfin, petite extravagance pour un homme de gauche, je reçois aussi le bulletin de Québécois Libre avec, j’admettrai, un léger sourire.
Puisque je vis à l’étranger, depuis un temps, l’Internet, pour moi, domine. Au Québec, naturellement, j’avais tendance à ouvrir les pages du Devoir, occasionnellement, et de fouillasser un peu ailleurs, avec le journal Le Soleil, et La Presse, surtout à la bibliothèque de l’université. Je ne suis pas amateur de radio, et la télévision, je n’en avais pas, bien qu’il m’arrivait de voir les nouvelles lorsque j’étais de passage chez les amis ou la famille.
Le but de cette petite présentation, très simplement, est de dresser un portrait de mes habitudes de recherche et de consommation d’information. J’imagine, en un sens, que chacun part avec ses propres habitudes, selon ses intérêts, habitudes, je le constate, qui se développent et qui ont tendance à s’incruster, bien qu’elles restent malléables. La petite présentation, donc, permet de voir d’où je viens, en matière de consultation électronique.
Cela mettra aussi en perspective, en les contrastant, je l’espère, vos propres habitudes. Je veux donc, en un sens, par cette présentation, montrer la limite de mon propos, car il est sûr que d’autres lecteurs, avec une expérience électronique et informationnelle différente, sauront, j’imagine, mettre en exergue des points différents. Bref, cela permet de souligner la partialité et la relativité de mon propos, qui ne se fonde, finalement, que sur ma propre expérience.
Qualification de Vigile
Vigile, donc, si on veut le qualifier, a une mission double : la première est de répertorier et organiser quotidiennement les informations pertinentes pour la thématique indépendantiste du site, puis, la seconde, elle, est d’être un site d’information et de délibération citoyennes pour ces mêmes indépendantistes. À ces deux missions centrales du site, l’on peut ajouter la mission secondaire, de « réseauter » vers d’autres sites pertinents sur la thématique indépendantiste au Québec.
Enfin, parce que c’est pertinent à la suite de mon propos, il convient de mentionner que le site de Vigile est financé par ses lecteurs et partisans, un financement qui gravite, annuellement, autour de 20 000 $, ce qui permet de rémunérer le maître d’œuvre de ce site, M. Bernard Frappier, je crois, à temps plein, si ce n’est un peu plus plein que la normale. Il y a donc une présence permanente, derrière le site, qui permet de faire des choses que l’absence de ces ressources, elle, ne permettrait pas.
Comparaison Vigile-PTAG
La meilleure comparaison, je crois, que l’on pourrait faire, avec Vigile, ce serait le site de Presse-toi à gauche ! Les deux sites, en effet, ont une mission ciblée, qui s’adresse à un public-cible : les indépendantistes chez Vigile et les progressistes chez PTAG. En revanche, je crois que le financement de PTAQ est moindre, et donc que sa permanence n’est pas aussi permanente. PTAG, aussi, est dirigé par un comité de rédaction. PTAG est aussi plus jeune, plus récent, et est donc en phase d’évolution.
Il existe néanmoins plusieurs différences entre ces deux sites : Vigile a développé une dimension délibérative beaucoup plus poussée, Vigile a aussi développé cette fonction de répertorier et redistribuer des informations relatives à sa thématique. PTAG, en revanche, ne permet que des commentaires sur un nombre limité d’articles, et ne répertorie pas les nouvelles quotidiennes, mais vise plutôt, c’est sa mission à terme, à devenir un site d’information de gauche, éventuellement, à percer en format papier.
Les deux sites, cependant, ouvrent assez largement, presque sans refus, leurs sites aux contributions externes. En revanche, Vigile, quoique l’âge du site explique un peu cette différence, a un nombre de contributeurs importants, réguliers, tandis qu’elle semble aussi avoir un grand bassin d’occasionnels. Je crois qu’une des autres raisons qui explique cette différence, c’est la plus grande délibérativité de Vigile, délibérativité qui est organisée de manière assez raffinée.
Fonctionnement du site Vigile
En effet, Vigile a une page d’accueil, où l’on voit immédiatement les nouvelles ou les propos de contributeurs indépendants qui sont jugés d’importance par le maître d’œuvre. Cependant, suivant la politique de ne rejeter aucun texte, à moins qu’ils soient injurieux, Vigile a aussi sa page, et sa section sur la page d’accueil, « Tribune libre », pour les plus férus. Il y a aussi des chroniques, sur l’actualité, qui figurent en tête de la page d’accueil, et qui sont présentées en ordre d’appréciation ou de publication par le webmestre.
Enfin, pour stimuler davantage la délibération, Vigile permet les commentaires sur les textes de tous les contributeurs, sauf exception, par exemple si un contributeur n’a pas le temps de répondre aux commentaires, il peut demander que ses textes soient non commentables. Cependant, et cela démontre la puissance délibérative de Vigile, plusieurs textes sont des textes délibératifs, en réponse à d’autres. C’est là, je crois, la grande originalité de Vigile.

En effet, les contributeurs, en un sens, peuvent faire de courtes ou longues mentions à la fin d’un autre texte, mais ils sont invités, en un sens, à présenter leur propos, s’ils jugent qu’il constitue un point original, sous forme de texte. Les éventuels contributeurs, naturellement, jugent de l’opportunité de présenter ou non un texte ; ils ont toujours l’option du commentaire, sur lequel il est plus aisé de se rabattre. Vigile, donc, à mon sens, est un site éminemment délibératif.
Synthétisons un peu notre propos : Vigile 1) nourrit les réflexions de ses lecteurs, par des articles d’actualité tirés de sources commerciales, mais non exclusivement, 2) permet à tout intéressé de consigner ses propos et de publier un texte sur le site et 3) de faire des commentaires sur les textes soumis par des contributeurs indépendants. Notons que dans les deux premiers cas, M. Frappier joue un rôle-clé, organiser, selon son bon jugement, son appréciation, l’ordonnancement des textes sur la page d’accueil.
Il ne s’agit donc pas, pour cela, d’une délibération « désorganisée », comme par exemple sur le site du CMAQ – qui met les contributions en ordre chronologique, ce qui est justifiable, puisqu’il n’y a pas beaucoup d’articles – mais bien d’une organisation « pensée ». Cela renvoie, en matière de délibération, à l’importance d’organiser le débat, de le modérer parfois, mais surtout de le structurer, pour que les enjeux ressortent. L’outil structurant de Vigile, c’est la rubrique.
Ces rubriques permettent aussi d’approfondir des dossiers. Les dossiers non d’actualité figurent par ailleurs en bas de page. Un des gros avantages de l’Internet, c’est le stockage, presque illimité, d’information. Si je veux fouiller sur un site, tel Vigile, PTAG ou autre, par exemple, j’aurai accès à tous les articles sur le sujet qui m’intéresse, depuis la fondation du site. L’archivage, son degré d’élaboration, ici, a une importance particulière, car il permet de faciliter la recherche d’information.
Vigile utilise aussi deux autres moyens intéressants, par ailleurs liés. Le premier est de mentionner le nombre de clics, de consultation des articles de contributeurs indépendants. Le second, lui, est d’organiser cette information, selon la popularité, les articles les plus lus, dans les dix derniers jours, et dans les trois derniers mois. Enfin, M. Frappier a cru bon d’ajouter une autre section sur la page Tribune Libre, celle relative aux auteurs les plus actifs.
Il existe aussi un classement thématique des articles, qui permet de faire des recherches plus ciblées. C’est l’onglet « sections » qui permet d’y accéder. Bien sûr, c’est assez courant, les articles sont aussi organisés par auteur. M. Frappier a aussi organisé son site en « éditions quotidiennes », sauf le dimanche, ce qui permet une recherche chronologique. Un onglet « biographies » permet, par ailleurs, d’accéder à une section bien intéressante, ceux qui concernent des personnages historiques québécois.
La dimension délibérative de Vigile
L’on peut apprécier cette dimension délibérative de manière surtout comparative, car, en fait, tout média, ou presque, a une fonction délibérative, mais, dans certains cas, c’est bien ténu. Par exemple, le site de la BBC, pour certains articles, permet des commentaires, par ailleurs très nombreux, organisés en fonction des plus récents et des mieux cotés, mais la fonction informative déborde largement la fonction strictement délibérative.

Le site de PTAG, lui, permet des commentaires sur des articles ciblés, ceux qui, de l’avis des organisateurs, méritent un débat. Notons qu’une permanence est ici nécessaire ou préférable pour modérer les commentaires. Cependant, en revanche, PTAG a aussi un fonction délibérative importante, parce qu’il permet, de manière très libérale (sourire), de publier des textes (je ne crois pas qu’ils refusent des textes). En ce sens, la porte au débat est largement ouverte.
D’autres sites, commerciaux, permettent aussi de faire des commentaires sur les articles publiés par le journal. Le Devoir, Cyberpresse, etc. permettent de faire de tels commentaires, qui sont modérés a priori. Les journaux papiers ouvrent par ailleurs la porte à des commentaires, dans le courrier du lecteur, et, dans une certaine mesure, permettent d’envoyer des textes, bien que le tamisage médiatique, lui, joue de manière beaucoup plus importante.
Cette sélection a des avantages, mais aussi des inconvénients. Elle a aussi, dans le cas d’un quotidien ou d’un hebdomadaire papier, des limites : on ne peut pas publier tous les textes qu’on reçoit. Cependant, outre la nécessité, naturellement, il y a aussi, ici, un aspect politique : on ne veut pas publier tous les textes qu’on reçoit. L’Internet, en ce sens, ouvre la porte, au moins, à des alternatives, comme l’ordonnancement de type-Vigile, qui ne discrimine pas entre les contributions professionnelles et indépendantes.
Il importe ici de souligner l’importance de l’outil, l’Internet, dans la potentialité délibérative d’un média. L’Internet permet un stockage énorme, une organisation plus raffinée, plus profonde. Dans un quotidien, la section poubelle est importante ; avec l’Internet, on a toujours l’option de déclasser un article, tout en lui permettant de figurer sur le site. Les commentaires, eux, sont presque toujours chronologiques, donc non organisés, mais, au moins, ils sont possibles et, aussi, quasi immédiats.
Comparaison délibération face-à-face et délibération électronique
L’Internet ouvre donc la porte à la délibération. Cependant, ce type de délibération, lui, n’est pas de vive voix, ni en personne. La délibération typique, d’un regroupement de personnes qui discutent d’un sujet, est immédiate et fait entrer en ligne de compte l’ensemble de la dimension non-verbale. La délibération électronique, elle, est consignée de manière écrite et médiate. Ces caractéristiques présentent certains avantages et certains inconvénients.
La délibération typique, tout d’abord, permet d’avoir un feeling, une impression de ce qui est dit par l’autre, elle permet de sonder les personnes, leur énergie, leur caractère, leur style, etc. des aspects qui, plus ou moins consciemment, influencent l’adhésion ou non à ses idées. Son immédiateté délibérative est parfois organisée, de manière à la rendre médiate. Les « lectures » multiples d’un projet de loi sont ici un exemple. Cela permet le recul, l’étude, la considération et la reconsidération, des éléments importants dans la prise de décision.

La délibération électronique, elle, n’a pas ce problème, car elle n’est pas immédiate. Le recul va de soi. Il va de soi, aussi, dans la formulation du propos. Je peux écrire un texte, le publier ou non, le cas échéant, je peux aussi le retoucher, voire le flusher, et entreprendre un autre texte, mieux dit, ou dont le propos est différent. Le média électronique est donc, en ce sens, propice à ce que j’appelle la délibération intérieure. Cela permet de hausser, théoriquement, le niveau délibératif.
L’absence de non verbal, de non-écrit, lui, ôte un peu de vie, mais réduit le texte à sa dimension rationnelle, argumentative, rhétorique. La teneur du propos importe davantage que le porteur du propos. Le seul véritable identificateur du porteur, de contributeur, c’est son nom, qui influence naturellement sur la propension à lire ses textes, et la perception qu’ont les lecteurs le connaissant. La photo, aussi, ainsi que la biographie, peuvent influencer.
L’interactivité, cependant, n’est pas la même dans un forum électronique que dans un forum de discussion en personne. Il est plus facile de dire et d’écouter, que d’écrire et de lire. En revanche, comme nous l’insinuons plus haut, la profondeur du propos, elle, et donc la profondeur de la délibération, est supérieure. La superficialité de la délibération en personne, donc, est écartée.
Remarquons que des organes délibératifs, comme l’Assemblée citoyenne sur la réforme du mode de scrutin en Ontario, utilisaient les deux modes délibératifs : délibération ponctuelle en personne et délibération électronique, la seconde forme de délibération était par ailleurs ouverte aux non membres de cette Assemblée. Théoriquement, cela devrait permettre un niveau de délibération plus élevé.
Le temps influence aussi sur la production délibérative, le résultat d’une délibération. Certaines décisions, projets, idées, n’apparaissent qu’après une lente réflexion, prenant en compte des éléments non-dits, subtils, plus difficiles d’intégrer dans la délibération. Le temps permet aussi de lire, d’étudier, de consulter, de s’informer, ce qui augmente, naturellement, la qualité de la production délibérative.
Finalement, parmi les autres facteurs qui influencent, il y a le facteur pouvoir réel. Le pouvoir effectif que détient un organe délibératif, dans le cas de Vigile, la communauté de lecteurs et de contributeurs de Vigile, influe sur le sérieux, si on peut dire, avec lequel l’on s’attèle à la tâche. Des citoyens qui ont un pouvoir effectif, comme dans le cas d’une Assemblée citoyenne ayant le pouvoir de proposition référendaire, prendront très au sérieux leur tâche, puisqu’ils ont un impact réel.
En revanche, sur Vigile, mon propos n’engage que moi, ma réputation, etc. J’ai beau dire que Mme. Marois devrait vendre sa maison et déménager dans une demeure plus humble, mon propos, presque inévitablement, n’a aucune conséquence. Il peut en avoir, parce que d’autres, qui lisent Vigile ont ou peuvent avoir un pouvoir décisionnel effectif. Les seules conséquences possibles, effectives, donc, de mes propos, sont indirectes.
Cela, en revanche, renvoie à une autre dimension, celle de la liberté délibérative. Sur Vigile, je peux bien dire ce que je veux, mais je ne me comporterais peut-être pas de la même manière, cependant, si j’étais par exemple, membre du caucus du PQ. La raison est simple : mon pouvoir, ses contraintes, interférerait avec ma liberté délibérative. Le degré de liberté délibérative, donc, sur Vigile, est plus élevé, que dans un organe ayant un pouvoir effectif, réel. Cela, bien sûr, est un avantage, potentiellement.
En effet, puisque rien ne m’engage, à part ma réputation, sur Vigile, je peux dire ce que je veux, explorer, penser haut et fort, etc. Cela permet potentiellement à de nouvelles idées d’émerger. Il y a toujours une autre manière, soit dit en passant, de se doter de quelques soupçons de liberté, c’est le pseudonyme effectif, qui masque bien l’identité de l’auteur. Cela diminue généralement sa légitimité, son pouvoir, car ça le désengage, mais, en revanche, le contributeur peut ainsi dire ce qu’il veut dire.
Parenthèse d’impertinence
Il me vient à l’esprit ici d’aborder un point qui ne va pas en droite ligne avec le fil de mon propos. Celui des femmes. L’on remarque, en effet, sur la plupart des sites électroniques, la rareté de la participation active féminine. Les femmes écrivent moins. C’est assez flagrant sur Vigile : une chroniqueuse de mots, le billet de Caroline, les textes de Mme Ferretti, les poèmes de Mme Bonneau, les propos de Mme Vallée, etc. La liste des auteurs les plus actifs, qui exclut les chroniqueurs et la « billeteuse », est, à cet égard, assez révélatrice : aucune femme. Dans les articles récents de la tribune : une seule (23 février).
Allons voir sur PTAG si c’est mieux : plus ou moins, sur la page d’accueil, elles sont 5 sur 21 textes d’auteurs individuels. Au moins, deux de celles-ci sont placées en tête (23 février). Cependant, c’est assez flagrant : les femmes écrivent moins. Cela ne veut pas nécessairement dire qu’elles ne participent pas, qu’il y a moins de lectrices que de lecteurs, je ne sais pas, mais, ce qui est sûr, c’est que la participation féminine active est plutôt mince.
Il y a peut-être, sans doute, une explication sociologique, en ce sens que l’indépendantisme et le progressisme, deux idéologies de combat contre le pouvoir en place, sont, justement, assez combatifs. C’est une explication un peu bâtarde, l’autre serait l’intérêt délibératif moindre des femmes en politique, voire pour le politique. Ce qui est peut-être, plus bâtard. En revanche, ce que l’on constate, sur Vigile, eh bien, mettant de côté la politesse, c’est que les mononcles, eux, déblatèrent pas mal (je suis un jeune mononcle…), les textes des femmes, à cet égard, me semblent généralement plus pertinents. Il s’agit peut-être donc d’une participation mesurée, mais pertinente, la démesure étant, naturellement, une porte ouverte à l’impertinence (dont je suis, à mes heures, maître…).
Il y a aussi, pour revenir au cas plus précis de Vigile, un aspect, il me semble générationnel… au risque de susciter des flambées de commentaires, je me replongerai allégrement dans cette question. Vigile, généralement, me semble plus, disons, mature, que PTAQ, plus jeune. En effet, plusieurs des contributeurs, commentateurs, etc., ont, semble-t-il, le loisir délibératif de la retraite. Cet aspect est sans doute à être mis en corrélation avec la dimension sexuelle, car le baby-boomers, généralement, ont une culture où domine, dominait dans une autre perspective, davantage l’homme. La jeune génération, ayant intégré, étant acculturée aux acquis féministes, elle, est un peu plus égalitaire.
Le cas du PQ, ici, me semble particulièrement intéressant, car, ma perception, c’est que c’est un parti un peu paternaliste, où la femme, inconsciemment, est secondaire, elle n’est pas cheffe. Mme Marois, à cet égard, est la première cheffe du PQ, mais il y a presque quelque chose qui détonne, comme si son sexe, même si plusieurs ne l’admettront pas, joue. En fait, il est bien normal que cela joue, car les fonctions politiques, il ne faut pas l’oublier, ont une claire fonction symbolique : ils symbolisent le pouvoir. La conquête du pouvoir politique suprême, donc, dans une société, est naturellement l’une des dernières conquêtes – sauf exception, du genre Hashepsut ou Mme Bhutto.
Admettons cependant, pour mettre en exergue les structures de pouvoir inhérentes aux sociétés, que le jour où une jeune femme noire sera au pouvoir à Québec, est peut-être loin, voire qu’il n’arrivera pas. QS, ici, fait figure de mouton noir, avec une femme, bien qu’elle soit d’âge mûr, et un homme d’origine ethnique moyenne-orientale, bien qu’il soit médecin. Le nom, aussi, je crois, rentre en ligne de compte. Car il est des noms qui, pour tout peuple, sont moins familiers que d’autres. Litvak sonne moins québécois que Poulin, et Poulin-Litvak, quant à lui, est presque qu’une admission de demi-culpabilité.
La délibération et le pouvoir
Je ferme ici cette parenthèse. Pour revenir au sens de la délibération. Comme je l’ai mentionné plus haut, la délibération, le fait de discuter, de jaser, de se critiquer, pour les vrais, de s’engueuler, ne se détache pas du pouvoir. Si je n’ai aucun pouvoir sur une situation, eh bien, vaut mieux ne pas perdre mon temps à en discuter. La délibération, donc, stimulée par le pouvoir, est aussi, presque inévitablement, une prémisse du pouvoir.
La délibération dans les institutions politiques
Nos régimes politiques, à cet effet, ont institutionnalisé, formalisé cette dimension, parfois de manière peu effective, car le Parlement n’est pas le lieu d’une véritable délibération, certains diront que c’est un cirque, d’autres une façade, et ils ont raison. Le Parlement, en effet, en session plénière, nous présente un jeu délibératif, un jeu d’image, mais les décisions, elles, sont prises en commission, ou sinon, pour la très grande majorité, au gouvernement.
En revanche, formellement, le pouvoir délibératif des représentants, existe, théoriquement, donc, ils peuvent, pourraient, s’imposer au gouvernement, à l’exécutif. Il arrive aussi qu’ils le fassent, pour des questions plus ou moins mineures, ou parce qu’ils jugent qu’il importe de rompre la domination de l’exécutif pour une question critique. Mais il s’agit là de l’exception, non de la règle.
Certains disent donc que la délibération, à un moment donné, dans l’histoire de la démocratie, a fui le Parlement. Certains disent même qu’elle a fui le gouvernement, l’État. Ce ne serait plus au sein de l’État qu’aurait lieu la délibération profonde, mais, d’une manière ou d’une autre, au sein de la société, de lobbies, de mouvements de la société civile, etc. Si c’est le cas, les médias, ici, jouent un rôle critique.
Les médias et la délibération sociétale
Les médias ont en effet le pouvoir d’influer sur l’opinion publique, de forger les consciences, ou, a contrario, d’assouplir, d’endormir, de déformer la réalité, de manipuler, de désinformer ou de ne tout simplement pas informer. Bien sûr, les médias sont devenus politiques. En tant que vecteur du débat sociétal, vecteur important et critique, les médias sont devenus, sans doute, les organisations non-étatiques les plus puissantes des sociétés. Les médias sont politiques, font partie du système politique.
Pour cela, il faut repenser leur rôle, pour qu’ils puissent se coller davantage à une fonction populaire, démocratique, celle d’éclairer et d’animer le débat sociétal. Ce rôle, de faire des médias de puissants organes de délibération sociétale, admettons-le, est bien loin de la réalité politique et sociétale actuelle. Les médias privés, presque universellement, contribuent bien plutôt à affaisser les consciences qu’à les réveiller.
Les médias publics, eux, de par leur nature, servent un maître, et non le peuple. Ce n’est pas dire, en revanche, qu’ils ne sont pas un complément important, parfois, aux médias commerciaux, mais plutôt qu’ils sont le complément d’un système vicié à la racine, et qu’ils ne sauraient suffire à animer, véritablement, une société délibérative. Ils jouent parfois un rôle de rempart, cependant, qu’il faut reconnaître, comme au Québec ou au Venezuela, contre un système privé délibérativement aliénant. Cela dépend, cependant, de très près, de trop près, du gouvernement au pouvoir. C’est donc une solution que je juge insatisfaisante.
En revanche, il existe, presque partout, des médias indépendants. Vigile fait partie de ces médias, comme PTAG, comme aussi, plusieurs autres au Québec, mais qui, du fait de leur nature, et surtout, de la nature du système en place, ont un pouvoir informatif et délibératif plutôt limité. Reste qu’ils sont des terreaux d’une délibération, bien souvent, importante et critique, par rapport à la société, et aux médias. Je dirais même, puisque j’aime jouer au prophète, que les médias indépendants sont les médias de l’avenir.
Il me semble donc important, en ce sens, de souligner ce qui, selon moi, devrait être leur double fonction : la fonction informative, tout d’abord, puis, idéalement, la fonction délibérative. Bien sûr, la fonction délibérative, dans un média de masse, est plus difficile à organiser, car les contributeurs potentiels sont nombreux. L’on devrait donc sélectionner les textes en vertu, disons, de leur valeur informative et délibérative.
Si un média juge que la gauche, ou l’indépendantisme est sous-représenté dans le débat sociétal, il est naturel qu’il vise à compenser cette lacune. Cette fonction compensatrice, donc, la sélection sur le fondement de la perspective politique, est délibérative. En revanche, il peut être approprié de présenter des textes ayant une perspective différente, pour stimuler la délibération. Vigile fait cela. Vigile, sur cet aspect, c’est la revue de presse citoyenne des indépendantistes.
Il y aurait, petite critique au passage, peut-être avantage à diversifier ses sources, pour tirer davantage des autres médias québécois, comme PTAG, le Couac, l’Aut’Journal (ce qui se fait), etc. Si vous avez des sources qui vous semblent intéressantes, je vous invite donc à les communiquer à M. Frappier, avec la périodicité de la publication, si c’est possible et approprié. Par exemple, PTAG publie tous les mardis, ce qui rend la consultation de ce site facile, pour en soutirer les articles qui sont pertinents à la question indépendantiste.
L’on peut aussi penser que le site pourrait développer un espace poésie, plus artistique, ou un espace humour, l’humour pouvant être une manière de mettre en exergue certaines réalités (la remarque vaut d’ailleurs aussi pour PTAG). Bref, les contributions sont éminemment sérieuses, on peut s’en féliciter, mais n’empêche que de rire un peu, ou d’aborder les thématiques sous un autre angle, plus artistique, pourrait illustrer certains propos, tout en renforçant le sentiment de communauté, car Vigile, justement, c’est plus qu’une média délibératif, c’est aussi une communauté électronique délibérative. La nature de la délibération électronique, elle, il ne faut pas l’oublier, est plutôt froide, rationnelle, impersonnelle. Heureusement, les commentaires, aussi, en plus d’ajouter, sont aussi, occasionnellement, des compliments.
Le « commentage », par ailleurs, est assez intéressant, car il est plutôt le fait d’un groupe assez limité de personnes, nommons-les « les commentateurs », qui joue un rôle important, celui de la rétroaction. Ce ne me semble pas, cependant, être là le cœur du processus délibératif vigilien, mais plutôt un complément, qui importe, notons-le, mais qui est subsidiaire à la publication de textes qui structurent un propos de manière pertinence et ramassée.
C’est donc le texte du contributeur indépendant qui est, à mon avis, l’outil délibératif premier de Vigile. Cet outil permet, bien sûr, de nourrir le débat, mais parce qu’une personne se jette dans la mêlée délibérative en publiant, il incite fortement les contributeurs à structurer leur pensée, ce qui implique un effort rédactionnel, mais surtout, auparavant, un effort critique envers soi-même, envers sa propre pensée. Il y a donc un approfondissement personnel, qui se conjugue bien sûr avec un approfondissement de la délibération collective, donc un approfondissement collectif.
En revanche, Vigile n’est pas axé sur une décision, il n’a pas de pouvoir effectif direct, c’est un site dont la délibération est libre, c’est-à-dire non structurée en vue d’un objectif précis. Il n’y a pas de décision à prendre, à la fin de la journée, sur Vigile. Cela ne veut pas dire qu’il n’a pas d’influence. Il a été le tremplin, semble-t-il, de la naissance du PI. En revanche, s’il alimente incontestablement le débat, il l’organise de manière détachée, il ne l’organise pas de manière structurée, ramassée.
Ce serait là, en un sens, la fonction d’un site délibératif ayant une visée plus concrète. Par exemple, il serait, en mon sens, parfaitement légitime, concevable et opportun de penser à tenir des États généraux sur l’indépendance du Québec en misant sur les forces de l’outil électronique, soit la profondeur et l’accessibilité, pour minimalement, mettre la table à un débat, à des États généraux en personne. En revanche, l’outil est limité si ces États généraux prennent une telle ampleur qu’on ne puisse plus organiser le débat.
Personnellement, je crois qu’il pourrait être opportun, pertinent, politiquement, de limiter un tel débat à la constitution d’un mouvement politique fort, plus uni, qui se définisse en tant qu’indépendantiste, en claire rupture du souverainisme. Un tel projet, parce qu’il ne ratisserait pas tout le monde, seuls ceux qui croient qu’il est pertinent de rompre avec le souverainisme, pourrait probablement se mener, en partie de manière électronique. Reste à savoir si le PI, quelques éléments de QS, et les intéressés, en tant que personnes, non en tant que membres, du PQ, voudraient s’y joindre, y participer.
Sinon, il y a toujours les indépendantistes indépendants, qui eux, par nature, ont une posture propre à la délibération.
L’esprit de la délibération

Cela me permet d’introduire un propos, sur l’esprit de la délibération. La délibération, en effet, c’est un art dialectique, qui consiste à écouter, prendre en compte, penser, formuler, argumenter, et ce, de manière itérative. L’attitude délibérative fondamentale, selon moi, du moins, la meilleure attitude, c’est le postulat d’ignorance. Il faut être prêt, sur le fondement de ce postulat, à remettre ses idées en question.
L’on remarque, dans les expériences délibératives qui ont été menées et étudiées, une chose bien intéressante, que les idées, les opinions des gens, avec le temps, la délibération, changent. Les spécialistes parlent de la structuration des préférences, c’est-à-dire de la clarification des positions d’une personne, la structuration de ses préférences en vertu des différentes options. Cette structuration change par l’effet de la délibération.
Les opinions, souvent superficielles, donc, s’approfondissent, et de ce fait, se restructurent. La délibération, donc, en un sens, permettrait de passer d’une démocratie superficielle, comme nous en avons une aujourd’hui, vers une démocratie profonde, pas full deep, mais plus profonde, selon, précisément, le niveau de délibérativité, d’approfondissement des questions. La démocratie délibérative est donc une démocratie des profondeurs, ce qui fera plaisir aux psychanalystes…
Blague à part, mon point, ici, c’est de souligner que cette approfondissement, parce qu’il est mouvement, implique un certain détachement, par rapport à ses propres opinions, et donc, une éthique, en un sens, particulière, une éthique démocratique supérieure à la seule discussion pour convaincre, car il s’agit, essentiellement, d’une éthique de la discussion pour comprendre, collectivement, un phénomène, une situation, et tirer, de cette compréhension, des pistes d’action.
Les socratiens, donc, y trouveront aussi un plaisir, car il convient de postuler son ignorance, seule manière, selon ce dernier, de progresser vers la connaissance, disons, de progresser vers une plus grande connaissance. L’idiot qui sait qu’il est idiot est moins idiot que celui qui ne le sait pas ! Car, au moins, l’idiot conscient de son manque, peut apprendre, tandis que celui qui n’en est pas conscient, en plus d’être une menace s’il a du pouvoir, est complètement bloqué, fermé, imperméable à la science.
L’ego de la connaissance, donc, nous dit Socrate, est un empêchement, dans certains cas, à la progression. Ce peut aussi être une manière de se valoriser, ce qui est parfois nécessaire, pour ainsi réaliser soi-même ses erreurs, et, peut-on espérer, de les corriger. Parfois, il faut explorer une voie sans issue pour réaliser, justement qu’elle est sans issue. Il peut, à cet égard, y avoir une peur de la délibération, pour celui qui est attaché à ses propres pensées, qui en tire valorisation, ou qui craint la confrontation.
Car la délibération, c’est aussi, une petite guerre de nerfs, c’est aussi une discussion, une confrontation d’idées, ce qui implique, inévitablement, quelques duels par’isit’par’la. Certains seront agressifs, parfois un dernier recours contre une attaque qui pourrait s’avérer fatale à son idée, sa position, mais parfois, aussi, il s’agit d’une colère légitime, d’une raclé de bon pater, pour remettre les pendules à l’heure, et avertir d’un danger.
La crainte peut aussi venir du fait que les idées d’une personne, finalement, ne sont pas si claires, ou que leur promotion requiert un grand effort de persuasion. À cet effet, par l’écoute, la délibération, permet, justement, de profiter du débat, de l’influx d’information, pour se faire une idée, ou la préciser. Celui, donc, qui connaît le moins, en un sens, ou qui est le plus ouvert à changer son idée, a le plus à gagner. Ce n’est pas sûr que son idée changera, mais elle pourrait, par exemple, être bonifiée.
Il se peut aussi que la délibération ne soit qu’un stimulus, qu’elle pousse une personne à réfléchir, puis, à formuler une idée qui soit intéressante, qui puisse contribuer au débat. La délibération, aussi, donc est un stimulus à la réflexion. C’est, je crois, l’une des forces de Vigile, car la délibération stimule, par exemple, je crois, la réflexion d’un Dominic Desroches. Il n’est donc pas que brillant que par lui-même, mais bien parce que nous étayons à bras raccourci notre ignorance devant le philosophe... qui, tel un boddhisattva de l’intellect, nous sauve par sa prose.
Il se peut aussi que l’impulsion créatrice, elle, naisse, non pas d’une faille, mais d’une inspiration. Il peut arriver qu’une solution à une question, ou une piste de solution, se trouve ailleurs qu’en soi, que dans ses schèmes mentaux bien rodés, et alors, cette inspiration, petite étincelle au passage, devient un feu brillant, dans le cadre d‘un texte. Je ne crois pas me tromper, en un sens, en disant qu’un Dominic Desroches, justement, pousse sa réflexion sur le Québec grâce à Vigile. Que ce soit en réaction à notre ignorance, ou par inspiration, ou les deux, cela importe peu, c’est une valeur indéniable de ce site : Vigile contribue à la délibération indépendantiste.
(Comme on dit, parfois, ça en prend long à certains pour formuler des évidences.)
Aussi, comme le notait Raymond Poulin, dans un texte ou un commentaire, l’un des effets de Vigile, Frappier de son vrai nom, c’est de rassembler les indépendantistes. En effet, la délibération ne peut se faire qu’à l’intérieur d’une communauté, d’un groupe, qui a une mission commune. S’il est vrai donc, que Vigile rassemble les indépendantistes, tâche, apparemment, herculéenne, elle le fait par son pouvoir et son attraction délibératifs, donc positivement, ce qui est valeur certaine, dans toute société.
Vive Vigile !
David Poulin-Litvak
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NB Les propos résumés suivants (particulièrement celui de Mme Noveck) sont pertinents au sujet des « médias délibératifs » :

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[Campagne pour une Assemblée citoyenne sur la réforme du mode de scrutin au Québec ->http://www.assemblee-citoyenne.qc.ca/]





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5 commentaires

  • David Poulin-Litvak Répondre

    18 avril 2008

    Merci pour ces corrections Michaël.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2008

    Bonjour David,
    Concernant le Indymedia-Québec ( www.cmaq.net ), où je suis bénévole actif, il y a bien plus de structure que tu le crois (je connais David, d'où le Tu).
    - primo, une partie du contenu est mise en MANCHETTES (à l'accueil)
    - secundo, le contenu est divisé en quatre grandes sections
    --- COMMUNIQUÉS (déclarations collectives)
    --- FIL DE PRESSE (article militant décrivant des événements)
    --- ANALYSES (le reste en fait).
    --- ÉVÉNEMENTS.
    - elles-mêmes déjà divisées par langues: Français | English | Espanol.
    - de plus, il y a aussi des rubriques, nommés THÈMES. L'équipe de validation étant uniquement bénévole, je me bats personnellement pour assurer une cohérence dans les choix de thèmes/rubriques.
    Qui plus est, on peut chercher selon la présence de MULTIMÉDIA (Photos, Audio, Vidéo) ou simplement faire une recherche par mots clefs pour l'ensemble du contenu (plus de 20,000 articles).
    Ce qui nous caractérise, c'est qu'il s'agit d'un médium de publication libre, pourvu que la contribution porte au moins indirectement sur l'émancipation sociale des peuples et des individus, et qu'elle ne soit pas discriminatoire (sexiste, raciste).
    Toutefois, d'autres sites (ex: la Tribu du verbe et le PTAQ) sont relativement ouverts à diverses contributions. La différence est que le Indymédia offre une tribune à diverses formes, styles et tendances, c'est-à-dire que nous évitons de juger l'analyse, les positions ni le style comme critères de validation. C'est en quelque sorte un « média-forum » alternatif.
    Les sites plus spécialisés/thématiques, ou ayant des lignes éditoriales plus strictes, sont aussi nécessaires; le réseau Indymédia est complémentaire et utile pour les points de vue marginaux.

  • Gaston Boivin Répondre

    27 février 2008

    Texte remarquable, avec un effort de réflexion et d'analyse qui ne l'est pas moins! J'abonde à l'essentiel de votre propos. Je vous encourage à continuer votre réflexion qui ne peut que nous être profitable à tous!

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2008

    C'est long c'est vrai, mais drôlement intéressant.
    Merci david

  • Archives de Vigile Répondre

    27 février 2008

    Vigile; indépendant, indépendantiste et délibératif.
    Vous avez choisis les bons mots, M. Poulin-Litvak, car la démocratie est un leure dans un monde où le monopole médiatique a tout pouvoir sur l'opinion de la majorité.
    Nous sommes sous dictature et il faut prendre les moyens qu'il faut contre une dictature.
    Délibérer.
    Puis se ranger fermement à la décision.