Vivement un leader charismatique

Tribune libre


En Pologne, en 1980, Lech Walesa est le principal leader des mouvements revendicatifs qui aboutissent à la création du syndicat Solidarité qu’il préside de 1981 à 1990. Arrêté en 1981, il reçoit le Prix Nobel de la paix, un an après sa libération en 1982 Il devient par la suite président de la République de 1990 à 1995.
Plus près de nous, certains leaders québécois ont su rallier le peuple à leurs idées par leur charisme. On peut nommer les Maurice Duplessis, Jean Lesage, René Lévesque ou Jacques Parizeau. Et, qu’on le veuille ou non, le charisme de Jack Layton a joué pour beaucoup dans l’électorat québécois au cours de la dernière campagne électorale fédérale!
À mon avis, on aura beau échafauder toutes les stratégies pour parvenir à notre indépendance, s’il n’y a pas de leader possédant le charisme nécessaire pour entraîner le peuple derrière lui, nous nous acheminons vers un cul de sac! Le peuple ne peut pas gouverner pas plus qu’il ne peut se substituer aux politiciens. Le peuple doit vaquer à ses occupations… et, quand il en a la possibilité, écouter ceux qui lui parlent. Et, ceux qui s’adressent à lui doivent être animés de la conviction profonde de leurs idées, sans quoi, il zappera ailleurs!
Mais, où se cache ce leader? Qui est-il?… Je vous avoue que je n’en ai aucune idée! L’important est de prendre conscience qu’il nous en faut un si nous voulons avancer vraiment comme peuple vers notre indépendance!
Toutefois, je serais porté à avancer une piste de réflexion…Nous sommes là, depuis des décennies, entre têtes blanches, à discuter de la meilleure stratégie pour parvenir à notre statut de pays! Pourquoi n’irions-nous pas scruter auprès de la génération montante s’il n’y aurait pas quelques jeunes animés de la conviction profonde d’accéder à notre indépendance?
Henri Marineau
Québec

Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2093 articles

  • 1 472 374

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





Laissez un commentaire



9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    12 mai 2011

    …« avec les conservateurs à Ottawa, pourrait être très favorable à la montée de la souveraineté étant donné les différences énormes entre les valeurs québécoises et celles de ce parti »…(gerarlam)
    Voilà : faire contre mauvaise fortune bon cœur. Des animateurs sociaux viennent d’être libérés de leurs chaînes aux Communes. Et plusieurs, avec une visibilité qui n’est plus à faire. Pierre Paquette s’est dit pressé par des députés pour se manifester s’il est intéressé à maintenir le Bloc. Il ne se défile pas et agit au grand jour, tout en annonçant cette idée d’une pédagogie populaire dont pourraient s’acquitter les députés défaits, nourris par l’aile parlementaire en formation réduite. M. Paillé n’a pas à en prendre ombrage puisqu’il constitue un autre fer de lance dont bénéficierait cette brigade permanente d’éducation populaire auprès d’une jeunesse qui s’est un peu bouché les oreilles d’entendre les « boomers » se plaindre de pousser sur une voiture enlisée.
    Charismatiques, peut-être, mais en tout cas, motivés pour la cause, les ex-députés ne partiraient pas sur une page blanche puisqu’ils sont encore portés par un fort pourcentage de votes pour ce Bloc à garder en vie, qui a dérapé simplement sous la poussée d’une bourrasque de vent latérale. Installés en permanence sur le territoire, ils deviennent les mieux placés pour parler publiquement d’indépendance sans passer pour des E.T. En somme, ils deviennent le paratonnerre contre ces fièvres médiatiques que peut contracter un électorat mal politisé.

  • François Munyabagisha Répondre

    12 mai 2011

    Monsieur Marineau
    Votre commentaire laissé sur mon texte du même 10 mai m'a fait un clin d'oeil pour lire votre lucide réflexion. Vous avez raison nous sommes non seulement au diapason, mais nous disons la même chose. Je viens aussi de lire les commentaires précédents, et je retiens ceci: « ..le peuple a d'autres occupations ...», mais il lui faut des politiciens inspirants. Ceux qui ne le voient pas comme ça sont vraiment loin du compte.
    Notez également que le charisme doit s'appuyer sur la «vision». Je vous inviterais à lire Jacques Filion du HEC pour comprendre toutes les dimensions d'un «visionnaire». Lucien Bouchard a du charisme (un capital de sympathie, dû à ...), mais il a des faiblesses notoires coté visionnaire. Bernard Landry a du charisme, comme bernar Rainville en a. René Lévesque, P. E. Trudeau pour ne citer que deux des grands leaders des temps modernes québécois, étaient des visionnaires. Duceppe a du charisme, des talents politiques mais des faiblesses de vision (hésitations de leadership, conflit de valeurs personnelles et collectives), Pauline Marois n'a ni charisme ni ... Layton a une bonne cote de charisme (médiatique et contextuel - sa maladie notamment), et une bonne base visionnaire (il pourrait développer un leadership visionnaire s'il arrive, avec Mulcair, à bien encadrer le développement visionnaire de ses députés).
    Il faudra faire du menage dans les rapports médias-société, pour faire émerger des leaders visionnaires de changement.

  • Grarlam Répondre

    11 mai 2011

    Plusieurs croient que pour accéder à la souveraineté, il faut prendre le pouvoir; encore faut-il être équipé pour prendre le pouvoir.
    Je suis entièrement d'accord que nous avons besoin d'un chef avec du charisme pour avancer.
    Présentement, la majorité des gens sont dans un cul de sac; ils ne veulent pas voir ni l'un ni l'autre des chefs de partis au pouvoir présentement à Québec .
    Je ne parlerai pas des faiblesses de madame Marois pas plus de celles de Jean Charest, mais je prédis que si les libéraux changent de chefs, ils ont la possibilité de remporter la prochaine élection.Pourquoi? parce que l'époque de madame Marois est chose du passé et un passé pas toujours glorieux pour le PQ.
    Nous entrons dans une période laquelle, avec les conservateurs à Ottawa, pourrait être très favorable à la montée de la souveraineté étant donné les différences énormes entre les valeurs québécoises et celles de ce parti.
    Mais je ne crois pas qu'avec la direction actuelle on pourra profiter de la situation pas plus que nous ne savons profiter maintenant de la baisse énorme de la popularité des libéraux du Québec.

  • Marcel Haché Répondre

    11 mai 2011

    « En fait, le résultat du vote de confiance envers leur chef ( Pauline Marois ) n’est-il pas orienté davantage vers la perspective de reprendre le pouvoir plutôt que vers leur confiance envers elle ? »
    Henri Marineau,18 Avril 2011
    Les militants péquistes ont peut-être tort, et vous raison, le fait est que 93 % d’entre eux n’ont pas d’abord voté pour savoir s’ils avaient confiance que Mme Marois allait faire l’indépendance. Ils ont voté une confiance en elle pour gagner les prochaines élections. S’ils n’avaient pas eu cette confiance, sous prétexte par exemple qu’elle n’avait pas assez de charisme, pourquoi auraient-ils voté pour elle en sachant que le parti s’en serait allé à l’abattoir ? Le P.Q. est éminemment critiquable, mais ce n’est pas la secte Yaka décrite par Raymond Poulin. Je trouve Françoise David et Amir Khadir totalement dépourvus de charisme. Et Charest, une calamité sur deux pattes. Quelle importance ? Sans « pouvoir », celui provenant des élections, charisme ou pas, l’indépendance resterait sur le parking. Elle y est déjà depuis si longtemps.
    Nous ne sommes pas dans un grand désaccord, et je regrette mon sarcasme. Je suis de ceux qui estime que le temps presse ( pas pour moi… cela fait si longtemps que j’ai la citoyenneté canadienne…), qu’il est encore temps qu’une vieille génération d’indépendantistes vienne appuyer une plus jeune, une plus jeune génération qui n’a pas, et qui n’aura pas, l’effet « vague » qui a porté longtemps la génération des boomers.
    Le P.Q. n’est sans doute pas fort-fort ni une grande puissance en faveur de l’indépendance, Mme Marois non plus, mais entre un P.Q. faible et un P.L.Q. du West Island, létal pour Nous, la question du charisme du chef m’apparaissait secondaire.
    C’est l’idée même de la liberté qui devrait être charismatique. Vous nommez Jean Lesage, good, mais dans son équipe il y avait plus charismatique que lui, il y avait René Lévesque. Et dans ma réponse à votre texte, j’ai nommé René Lévesque, re-good, et pourtant, tout juste à côté, il y avait Pierre Bourgault, autrement plus charismatique que René au près des indépendantistes, malheureusement, et tout charismatique qu’il fut, Pierre Bourgault n’eut jamais le « pouvoir » remis par l’électorat.
    Je vous suggère bien humblement de remarquer, en terminant, que Stephen Harper est aussi charismatique qu’une pierre tombale… J’espère au moins que nous pourrions être d’accord sur ce point.
    Salutations.


  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    ''Pourquoi n’irions-nous pas scruter auprès de la génération montante s’il n’y aurait pas quelques jeunes animés de la conviction profonde d’accéder à notre indépendance ?''
    ce n'est pas ce que nousa vions fait en 2005, avec un certain André Boisclair?
    Je dis ça de même.

  • Henri Marineau Répondre

    10 mai 2011

    @ Marcel Haché
    Des précisions nécessaires
    Comme je le disais dans mon article, "le peuple ne peut pas se substituer aux politiciens"! Nous ne sommes pas pour autant, comme vous le prétendez" un peuple d’adolescents se cherchant une vedette de la chanson comme premier représentant". Au contraire, j’apporte, dans ce même article, une piste de réflexion qui suggère de "scruter auprès de la génération montante s’il n’y aurait pas quelques jeunes animés de la conviction profonde d’accéder à notre indépendance".
    Il me semble d’abord que le sarcasme de votre commentaire manque pour le moins de pondération dans le contenu de ses propos. Disons tout au moins que c’est prêté bien peu confiance aux jeunes du Québec, impliqués dans la cause de l’indépendance, en les comparant à des vedettes de la chanson!
    Mais venons-en au cœur de mon intervention dans cet article. D’entrée de jeu, je n’ai jamais affirmé que la mobilisation du peuple n’était pas essentielle à l’avancement de notre cause. J’ai simplement dit qu’un leader charismatique, à savoir un être dont les convictions profondes lui sortent par les yeux, est essentiel pour mobiliser le peuple. Croyez-vous que la révolution tranquille aurait été possible si Jean Lesage, propulsé par l’élan d’émancipation du peuple québécois, n’avait pas lancé son "maîtres chez nous"? Croyez-vous que le PQ aurait pris le pouvoir si René Lévesque n’avait pas été empli de son projet de souveraineté association? Croyez-vous que nous serions passés aussi près de la victoire au référendum de 1995 si Jacques Parizeau ne s’était pas dévoué corps et âme pour notre projet de pays?
    Soyons clairs…Tout ce qui a été, est et sera écrit sur ce site et sur toutes les autres tribunes qui daignent publier nos commentaires ont contribué, contribuent et contribueront à faire avancer notre cause. Toutefois, qu’on le veuille ou non, ça prend un capitaine pour gouverner le navire…et, je ne crois pas, comme l’exprime votre commentaire que "ce n’est pas d’un leader, comique ou charismatique, dont a besoin la cause indépendantiste, c’est tout simplement de prendre le pouvoir". Je crois plutôt que nous avons besoin d’un leader charismatique pour accéder à l’indépendance.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    10 mai 2011

    @ Marcel Haché:
    «Un peuple d’adolescents se cherchant une vedette de la chanson comme premier représentant ?».
    À la lumière des résultats des dernières élections fédérales, on pourrait se dire que nous avons voté comme si nous avions colectivement 12 ans d'âge mental, en tant que nation.
    En effet, la nation québécoise a voté comme elle l'a fait, en bonne partie parce que le monsieur à moustache qui se présentait, avait «l'air gentil». Et qu'il avait bien voulu revêtir un chandail des Canadiens, pour aller regarder avec des électeurs potentiels, un match de hockey dans un bar montréalais.
    Mais, qui sait...? Si un indépendantiste convaincu comme Paul Piché voulait un jour faire le saut en politique, pourquoi pas? Pierre Curzi, aujourd'hui député péquiste, était acteur, et président de l'Union des artistes, après tout.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2011

    Ronald Reagan aussi avait beaucoup de charisme. Il était surtout un excellent acteur.
    En fait, juste après la création de Solidarnosc par Lech Walenza (nom de code KGB "Borek") en 1980, Reagan est placé au pouvoir en 1981 pour mener à bien le Big Show de la chute de l'Union Soviétique. Wall Street cesse de financer l'URSS et la course aux arme prend fin. Gorbachev est choisi pour l'image de la nouvelle Russie.
    C'est l'Union et les accords, la chute du mur de Berlin.
    La Pologne (OTAN) est aujourd'hui fidèle à Washigton. Puis ce sera la création de la nouvelle Union, européenne c'elle-là.
    Le cartel bancaire se sera bourré les poches comme jamais pendant la course aux armements.

  • Marcel Haché Répondre

    10 mai 2011

    Ce n’est pas d’un leader, comique ou charismatique, dont a besoin la Cause indépendantiste, c’est TOUT SIMPLEMENT DE PRENDRE LE POUVOIR.
    Lucien Bouchard en avait beaucoup de charisme. René Lévesque aussi. Et puis quoi ? Et puis quoi… Expliquez-nous donc où cela nous a menés, le charisme ?
    Si Mme Marois était élue en remplacement de notre POMPEUX premier sous-ministre Charest, les québécois zé les québécoises seraient sans doute impressionnées par la SOBRIÉTÉ de sa prestation.

    Qui croyez vous que Nous sommes ? Un peuple d’adolescents se cherchant une vedette de la chanson comme premier représentant ?