[ Monsieur Patelli, plus je relis votre éditorial du 23 novembre dernier intitulé « Plus d’anglais »->33337], plus je me dis que c’est donc vrai que « la culture anglophone est si peu connue au Québec », comme vous l’affirmez. Seuls les riches « peuvent se permettre de mener (sic) leurs enfants vers le bilinguisme ». Quelle tragédie nationale, quand on sait que notre seul but collectif doit être de nous enrichir, et en anglais de préférence…
Au Québec, la réalité est si défavorable à l’anglais que j’en rage ! Heureusement, grâce aux Libéraux libérateurs de Jean Charest, le système d’éducation québécois enseigne maintenant l’anglais aux francophones de la première année du primaire à la dernière année du collégial. Mais ce n’est pas encore assez, voyons ! Dès la pouponnière, des infirmières unilingues anglaises devraient déjà commencer à assimiler nos bébés, afin qu’ils ne soient pas contaminés par le virus du français. Il faudrait aussi leur faire boire un lait maternisé composé d’additifs détruisant leur langue maternelle dans leur jeune gosier de francophone frappé de la malédiction de l’unilinguisme français. Et la garderie ? Et la maternelle ? Quel scandale que l’anglais n’y règne pas déjà sans partage ! Réclamons ensemble qu’elle deviennent unilingues anglaises. L’appui d’un Français comme vous sera un argument de taille. Together, we will stand ! Seriez-vous satisfait, alors ?
Vous dites aussi que « l’anglais est peu valorisé dans la société québécoise ». You’re so right, again ! Notre vie quotidienne le confirme en effet : quand on sort dans les bars de Montmagny, là où se trouvent les bureaux de L’Oie blanche (The White Goose), comme dans tout le Québec, dans les partys avec DJ, dans les commerces, dans les arénas bref, partout où on sort, on entend seulement près de 100 % de musique en anglais. Franchement, c’est rire du monde ! Ce n’est pas assez. Il en faudrait plus. 200 % serait un chiffre raisonnable. Et que dire des immondes quotas de musique francophone, qui devraient disparaitre de la radio. Du jour au lendemain, vous verriez, le pourcentage de la maudite musique française, cette langue de perdants, friserait le zéro. Le gens veulent de l’anglais; qu’on les en gave ! Seriez-vous assez rassasié d’anglais, alors ?
De Val d’Or à Rimouski en passant par Chicoutimi et Sherbrooke, le moindre touriste anglophone se fait déjà servir dans sa langue, et ce avec courtoisie et gentillesse, dans les stations service et les restaurants où il daigne s’arrêter. Mais ça ne suffit pas : il urge d’aller plus loin en leur interdisant d’employer leur langue natale, offensante en public. Enfin, les touristes canadiens et américains cesseraient d’entendre les francophones se parler entre eux en français, ce qui leur évitera de ses sentir dépaysés et insécurisés, les pôvres.
Oui, Mister Patelli, vous êtes le Français le plus right et le plus bright du world : la seule Grande Langue est l’anglais; toutes les autres sont inutiles, superflues, nuisibles. Les Québécois auraient dû le comprendre bien avant, ignares qu’ils sont… Heureusement que des éditorialistes comme vous sont là pour les ramener dans le droit chemin. Pour moi, désormais, vous faites figure de prophète.
Pourrais-je vous demander un autographe ?
Sincerely yours,
Jean-François Vallée
Saint-Philippe-de-Néri
You're so right, Mister Patelli
Lettre à Monsieur Yannick Patelli, éditorialiste de l'Oie blanche (Montmagny)
Tribune libre
Jean-François Vallée91 articles
Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement inf...
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Jean-François Vallée est professeur de littérature québécoise et française au niveau collégial depuis 1995. Son ambition de pédagogue consiste à rendre les étudiants non seulement informés mais objectivement fiers de la culture dans laquelle ils vivent. Il souhaite aussi contribuer à les libérer de la relation aliénante d'amour-haine envers leur propre culture dont ils ont hérité de leurs ancêtres Canadiens français. Il a écrit dans le journal Le Québécois, est porte-parole du Mouvement Quiébec français dans le Bas-Saint-Laurent et milite organise, avec la Société d'action nationale de Rivière-du-Loup, les activités de la Journée nationale des patriotes et du Jour du drapeau.
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3 commentaires
Alain Raby Répondre
14 janvier 2011http://www.vigile.net/Plus-d-anglais,33343
Continouons à résister aux chants des noires sirènes.
Archives de Vigile Répondre
12 janvier 2011J'espère que les velléités de bilinguisation des Québécois (cf. Mister Patelli) ne multiplieront pas ce genre de propos.
Entendu à LCN, le 18 décembre 2010 :
« La neige va débuter à tomber cet après-midi... »
Entendu à la SRC, le 11 janvier 2011 :
« Le feu serait éclaté dans la... »
Ces personnes qui ont fait des études en journalisme et qui informent !!! le grand public ont certainement étudié dans nos grandes écoles...
Archives de Vigile Répondre
12 janvier 2011Yes, sir!
Et, don't worry, M. Vallée, c'est déjà en cours dans les garderies et les maternelles... On les aura nos "petits anglicisés". Nous serons bientôt normaux. Ouf!... De vraies "oies blanches"! Thanks God!
Nicole Hébert