Renouveler notre vision nationale
2 mars 2020
Avec tout votre talent et tout votre cœur, vous souhaitez, comme bien d’autres avant vous, une nation québécoise qui soit enracinée, mais ça ne change rien à la réalité légale, culturelle et sociodémographique du Québec qui se construit depuis 50 ans. La nation canadienne-française se meurt en québécitude, parce que le Québec est statutairement civique et bilingue, interculturel et laïc, parce qu’il se refuse précisément à transmettre l’héritage identitaire canadien-français. Cela fait un demi-siècle qu’on nous chante sur tous les tons que la québécitude apportera autre chose que ce qu’elle nous donne dans les faits : déculturation et anglicisation. Ne croyez-vous pas qu’il serait temps de cesser le verbiage compensatoire et de revenir sur terre?
Être Québécois, c’est être un citoyen canadien domicilié au Québec.
Être Canadien-Français, c’est précisément le choix de « celui qui fait sien notre histoire, notre culture, notre héritage, notre patrimoine ; mais aussi nos aspirations, dont celle de vouloir maintenir […] une nation française vivante, vibrante, qui s’épanouit ».
Ce fut le choix de Groulx, de Duplessis, de Taschereau, de Gouin, de Mercier, de Cartier, de Lafontaine et de combien encore?
En regard d’eux, que pèse donc le vain mirage du néonationalisme québécois?