Nos constitutionnalistes font-ils partie du dispositif de domination colonial ?
1 juin 2019
M. Pomerleau, ce que M. Verrier nous invite à faire est de se redonner une base de droit solide pour défendre nos intérêts nationaux. Nous faire comprendre que nous ne devrions plus jamais dépendre de l’interprétation du droit du conquérant, mais reprendre notre combat à partir de notre propre interprétation, ou plus exactement à partir de celle qui nous fut transmise par nos prédécesseurs.
Or la québécitude, qui renie le pacte des deux nations de 1867, est précisément une intériorisation pleine et entière du cadre juridique anglo-saxon (eh oui, sous couvert de souverainisme). C’est une négation de soi et un auto-enfermement qui nous empêche de confronter formellement le Canada anglais pour la minorisation multi séculaire qu’il nous fait subir, et a fortiori, qui nous empêche d’en demander réparation en exigeant des aménagements constitutionnels, politiques ou légaux qui pourraient renverser le processus. La « nation » québécoise est l’ultime outil forgé par l’ordre canadian (libéral, progressiste et désormais post-national) pour nous faire disparaître.
Pourquoi? Parce qu’en faisant corps avec la «communauté québécoise d’expression anglaise», nous nous sommes condamnés à la division et à l’impuissance.