Après un débat houleux, l’Assemblée nationale a voté dans la matinée du 28 avril, à 55 voix contre 44, l'adoption de la résolution proposée par les deputes et qui appelle le gouvernement français à ne pas prolonger les sanctions contre la Russie.
Sur 101 votants, 99 députés ont pris part au débat. La salle était presque vide, mais cela n'a pas empêché les discussions enflammées. Cinquante-cinq d’entre eux ont approuvé la résolution proposant de ne pas prolonger les sanctions imposées par l’Union européenne contre la Russie. Quarante-quatre l'ont rejeté, deux n'ont pas voté. Il s’agit de la première fois que l’Assemblée nationale s’exprime officiellement sur le sujet.
Les députés français présents dans la salle n’ont pas mâché leurs mots à l’égard de la politique de l’Union européenne et de la France, qu’ils accusent de suivre les ordres des Etats-Unis.
Le député français Thierry Mariani, à l’initiative de cette proposition, a ouvert de manière catégorique : «J’en ai assez d’entendre dire : "c’est pas nous, c’est Bruxelles". Grâce à cette résolution vous avez la possibilité, comme nous, de donner votre avis, de dire à nos agriculteurs qu’on n’est pas d’accord avec ces sanctions parce qu’elles ne servent à rien.»
La député du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, qui était présente dans la salle, a fait remarquer que, alors que les agriculteurs français sont les principales victimes de ces sanctions, «les Américains continuent de commercer avec la Russie», soulignant que leurs échanges avaient même augmenté de 6%. Au même moment, «la France a perdu des millions d’euros dans l’annulation du contrat des Mistral, en même temps que son honneur, sa parole et sa reputation».
François Rochebloine, député de la 3e circonscription de la Loire, a accusé l’Europe d’avoir «fait preuve de léthargie coupable en marchant dans les pas des Etats-Unis», avant de conclure que «la France et l’Europe doivent infléchir la diplomatie qui les a menés dans l’impasse et renouveler le dialogue avec la Russie.»
Enfin, Nicolas Dhuicq, député de la 1ère circonscription de l’Aube, a déclaré qu’«il n’y aura pas de grande Europe, de vision de paix dans le monde, tant que l’Europe ne s’associe[ra] pas avec la Russie».
Parmi les députés qui se sont opposés à la proposition, le député de Nantes-Orvault-Sautron, co-président du groupe écologiste à l’Assemblée nationale et président des Ecologistes François de Rugy, s’est exprimé pour une prolongation des sanctions contre la Russie.
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