À l'article de la mort... Vraiment?

Actualité indépendantiste


Un parti politique ne meurt pas. Pas vraiment... Même l'Union nationale n'est pas morte. Elle a disparu de la carte électorale, mais il y a encore plusieurs vieux militants qui ont toujours refusé d'admettre que leur parti avait fini par mourir et qui refusent de le croire encore aujourd'hui. Ces survivants font parfois partie d'une autre formation politique où ils racontent leurs expériences d'autrefois avec nostalgie devant un auditoire qui ouvre grands les yeux, étonné de ce qu'il entend raconter.
On a pensé que le Parti libéral du Canada allait vivre ses derniers jours à la suite du scandale des commandites et des révélations de la commission Gomery; certains citoyens sont donc très surpris de le voir gigoter comme un nouveau-né, presque lavé de toutes ses saletés, en train de se refaire une véritable virginité au vu et au su de tout le monde. Ils étaient plus de 3000, réunis en congrès, prêts à voter pour la légalisation de la marijuana, convaincus que leur formidable ouverture d'esprit va leur rapporter beaucoup de votes à la prochaine élection.
Le Parti conservateur a, lui aussi, connu ses grandes remises en question au cours des dernières décennies. La chicane a été titanesque entre les progressistes et les conservateurs profonds qui ont fini par prendre le pouvoir dans le parti d'abord, et à Ottawa par la suite. Ce qui nous a valu le bonheur de vivre sous le règne de Stephen Harper.
Le NPD n'annonce pas une longévité débordante. Il va probablement survivre un temps puis retourner dormir dans sa niche jusqu'à la résurrection de Jack.
Quand on regarde les sondages, on pourrait penser que le parti de Jean Charest ne passera pas l'hiver. C'est prendre ses désirs pour des réalités. Le désamour est total, c'est indiscutable, mais il est connu que l'amour renaît de ses cendres. Une fois Jean Charest parti, il suffira de trouver deux ou trois idées nouvelles, deux ou trois slogans percutants, deux ou trois vieux trucs et les Québécois, avides de changement, retomberont peut-être dans le vieux piège.
Le Parti québécois non plus ne mourra pas, n'en déplaise à Bernard Drainville. Ça fait 40 ans qu'il est menacé de mort prochaine et il est toujours là. Chambranlant, souvent. Caracolant, la plupart du temps. Crachant et toussotant, beaucoup. Mais toujours vivant. Il n'a aucun mérite à survivre, il a été fait comme ça. J'ai déjà entendu quelqu'un dire qu'il était bâti en bois de calvaire et ma foi, c'est assez proche de la vérité.
Je vais l'écrire pour la centième fois: le Parti québécois est un parti de coalition. Pour moi, le mot «coalition» signifie l'union de plein de choses ou de gens qui ne sont pas faits pour aller ensemble et qui n'acceptent cette situation que parce que c'est le seul moyen de mener un projet à terme. Ce qui permet de comprendre beaucoup de choses.
Une coalition, c'est la recette parfaite pour une chicane à plein temps. D'abord, il faudrait, pour que ça tienne, que le projet qui réunit tout le monde soit clair et précis. Parce que s'il ne l'est pas, le feu va prendre à tout moment.
Il y a 40 ans, au PQ, on n'arrivait déjà pas à s'entendre sur le fait qu'il devait, ou non, y avoir un trait d'union entre souveraineté et association... Des heures de discussion au bout desquelles la frustration était totale! Certains tenaient tellement au trait d'union qu'ils étaient prêts à quitter le parti si le fameux tiret était enlevé. D'autres menaçaient de partir si le tiret restait. Une chicane sans fin qui s'étendait à tous les autres sujets parce qu'on tenait à avoir raison de temps en temps.
Comme, en plus, une coalition ne garantit jamais une pensée unique quel que soit le sujet discuté, les palabres pouvaient durer des heures jusqu'à épuisement des troupes. Chicane garantie. Des gens de gauche, d'autres de droite, tentant de trouver un terrain d'entente qui ne paraît pas évident, c'était le menu quotidien en ces temps lointains. Et j'ai bien peur que ça le soit encore. Ce qui expliquerait les cris et chuchotements de bien des députés qui doivent se demander parfois ce qu'ils font dans ce théâtre où on joue la même pièce depuis 40 ans. Le PQ est abonné aux soins intensifs depuis sa naissance.
Le Parti libéral est à l'abri d'une telle menace. Pas parce qu'il ne joue pas lui aussi la même pièce depuis longtemps, mais parce qu'il n'y a qu'un acteur principal, même s'il est mauvais, et que tous les autres ne sont que des figurants.
Celui qui se prépare des chicanes de toute beauté, c'est François Legault, avec sa CAQ qui chapeautera quelques députés rassemblés autour de rien dans une coalition et habitués à tirer dans tous les sens. Ça promet. RIP.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->