Fête des Travailleurs

Agissons pour une société riche de tout son monde

Lettre aux premiers ministres Stephen Harper et Jean Charest

1er mai 2010 - Fête des Travailleurs


Lettre aux premiers ministres Stephen Harper et Jean Charest
Coalition pour le 1er mai 2010 - À l'occasion de ce 1er mai, fête des Travailleurs avec ou sans emploi, des organismes de notre région regroupés en coalition veulent vous exprimer leurs inquiétudes concernant la conduite des gouvernements canadien et québécois. À cause de la crise financière, beaucoup de familles subissent encore aujourd'hui les conséquences désastreuses de licenciements et de restructurations d'entreprises.
Une des conséquences graves de cette situation est que plusieurs personnes sans emploi se sentent exclues de notre société, qui d'ailleurs ne valorise que les bien nantis et ne donne de la place qu'à ces derniers. On a vu des États courir au secours de banques, de compagnies d'assurances, de fabricants d'automobiles à coups de centaines de milliards de dollars, et avec une ardeur qu'on ne leur connaît pas quand il s'agit de trouver des solutions mille fois moins coûteuses pour soulager la misère des moins bien nantis.
Nous vous invitons à dénoncer avec virulence le fonctionnement d'un système économique qui permet la prolifération des injustices, des iniquités et des inégalités. Nous souhaitons que vous reconnaissiez avec nous que la richesse échappe à ceux qui la produisent. En témoigne «cette hausse remarquable du PIB, la somme de la richesse produite par notre pays est passée en 25 ans de 624 milliards de dollars à 1248 milliards de dollars. Mais alors, où est donc passée cette richesse?» (Bernard Élie, professeur associé au Département des sciences économiques de l'UQAM lors des Journées sociales du Québec en mai 2009).
Refuser la précarité
Comme nous, vous savez que cette richesse est détournée au profit d'un petit nombre qui cherche constamment à s'approprier le bien commun même si une majorité de personnes est privée des biens essentiels à la vie. Des groupes d'intérêt jouent les pays les uns contre les autres, spéculent avec l'argent des caisses de retraite, se soustraient de leurs obligations fiscales en se réfugiant dans les paradis fiscaux, laissant à la fin l'économie réelle sans ressources et jetant à la rue des centaines de milliers de travailleurs. À titre de responsable du bien commun, l'État se doit d'intervenir pour faire cesser les agissements de ces profiteurs qui ne servent que leurs propres intérêts.
Avec nous, refusez la précarité comme la nouvelle norme du travail. Comme société, nous devons nous interroger lorsque des milliers de personnes sont exclues d'un minimum de stabilité économique sans la possibilité de s'accomplir par le travail. Dans un tel contexte, la responsabilité commune consiste à coopérer pour que notre société s'organise afin d'assurer un travail juste, digne et reconnu à tous. La recherche du bien commun et sa protection sont primordiales par rapport aux exigences des marchés mondiaux.
Hausse des tarifs
Nous demandons plus particulièrement au gouvernement du Québec de corriger la direction prise lors du dernier budget. La TVQ a été haussée malgré l'avis de plusieurs économistes qui estiment que cela est régressif. Elle n'aura pas les mêmes conséquences pour tous. Rappelons aussi qu'une franchise de 200 $ en contribution pour la santé n'a pas le même impact sur le budget d'une famille avec deux enfants qui gagne moins de 25 000 $ que sur celui d'une famille qui gagne 250 000 $. Une meilleure répartition de l'impôt se serait avérée un meilleur choix.
Avec la hausse des tarifs, la population est pénalisée injustement tandis que les pétrolières et les institutions financières qui ont profité de la crise ne sont pas mises à contribution. Vous justifiez les compressions par des dépenses trop élevées, mais vous ne reconnaissez pas qu'une bonne partie du déficit actuel s'explique par des réductions d'impôt qui furent données aux entreprises. La population adhère de plus en plus au discours selon lequel nous sommes trop taxés par rapport aux autres provinces, mais trop souvent on omet de dire que nous avons davantage de services. En réduisant les dépenses publiques, nous freinons la reprise économique et la création d'emplois.
Changer les priorités
Nous demandons à vos deux gouvernements de vous distancer des diktats du marché et de ses lobbies et de reprendre votre pouvoir législatif pour redonner priorité au bien commun en assurant une juste redistribution des richesses. Nous vous demandons également de mettre en place des politiques cohérentes pour aider la population à vivre dans une société plus juste, plus équitable, plus instruite, plus humaine, et en meilleure santé.
Pour y arriver, vos priorités doivent être l'amélioration du revenu des plus démunis et, minimalement, un engagement à ne pas appauvrir le cinquième le plus pauvre de la population, la réduction des écarts entre les riches et les pauvres, et une meilleure répartition de la richesse. Avec de telles visées, vous obtiendrez la collaboration de plusieurs forces vives de la société.
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Coalition pour le 1er mai 2010
Appuient ce texte les membres de la Coalition pour le 1er mai: Ève-Mary Taï Thi Lac, députée de Saint-Hyacinthe-Bagot; Émilien Pelletier, député de Saint-Hyacinthe; Richard Gingras, porte-parole de Québec solidaire; Jacques Tétreault, porte-parole du Parti vert du Canada; Solidarité populaire Richelieu-Yamaska, Conseil central de la Montérégie — CSN — Région Saint-Hyacinthe; Coalition des sans-chemise Saint-Hyacinthe-Acton; Syndicat de l'enseignement Val-Maska (CSQ); Syndicat de la fonction publique (section 305 Saint-Hyacinthe); Mouvement des travailleurs chrétiens; Mouvement Action chômage; Collectif d'action populaire Richelieu-Yamaska; Table régionale des organismes volontaires d'éducation populaire de la Montérégie.


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