La démagogie de la peur

Aider sur place les 25 000 réfugiés syriens

Utiliser l'ACDI et le CECI pour livrer l'aide

Tribune libre

En introduction de son éditorial du 18 novembre 2015, Josée Boileau écrit: « On doit accueillir, on peut accueillir, et même d’un bon pas. Méfions-nous plutôt des craintes mal ciblées.»

Josée Boileau brûle des étapes. Elle nous parle comme si elle était une agente de propagande pour Justin Trudeau. Nulle part elle compare la solution politique de Justin Trudeau à d'autres solutions.

Le Canada a pourtant une longue expérience en aide internationale avec des agences canadiennes comme l'ACDI et le CECI alors que les intervenants agissent dans les pays concernés.

De plus, il y a une nuance à apporter entre une promesse électorale faite de manière partisane par Justin Trudeau et transformer cette promesse électorale ayant aucune contrainte légale en une politique du Gouvernement du Canada. Il existe d'énormes différences entre une promesse électorale et un programme gouvernemental comme l'implication des budgets requis ainsi que la mise en place des moyens stratégiques et les concertations nécessaires entre Ottawa et les provinces.

Madame Boileau ne fait aucune mention de cette distinction ce qui serait l'expression d'un sens critique propre à un journal professionnel et responsable au service de ses lecteurs et non inféodé à un parti politique.

Le titre "Se faire des peurs" annonce la propagande que veut bien nous servir Madame Boileau de manière démagogique. Madame Boileau ne devrait pas ignorer les phénomènes de peur qui sont générés par des hordes de migrants qui peuvent facilement détruire des biens et des personnes sur leur passage. Madame Boileau ne doit pas ignorer une hausse dramatique des viols dans les pays d'accueil. Ces viols sont de plus en plus documentés et accablants pour les migrants d'Afrique et du Proche -Orient.

On n'a pas besoin de se faire des peurs parce que les migrants, souvent de jeunes hommes en santé et forts, font peur. Madame Boileau doit visionner la vidéo de 19 minutes dont le titre est " The anti-migrant video going viral across Europe " traduction libre: " La vidéo anti-migrant qui se diffuse en Europe comme un virus ".

Cette vidéo est accompagnée d'un texte dont voici quelques extraits.(notre traduction)
« Des millions de jeunes hommes musulmans laissent derrière eux leur famille, paient des milliers d'euros à des passeurs criminels pour rejoindre illégalement la terre promise par des politiciens européens.

Étiquetés par les médias comme "réfugiés", ils traversent de 6 à 10 pays sûrs pour rejoindre des nations prospères comme l'Allemagne ou la Suède. Là, ils espèrent une meilleure vie aux frais des payeurs de taxes.

Seulement une fraction de ces réfugiés sont Syriens. Ils entrent dans ces pays sans contrôle d'immigration. Ils détiennent aucun papier d'identification et n'ont aucun droit à être reçus comme "réfugiés". Dans ces groupes, on voit rarement des femmes et des enfants sauf dans quelques reportages choisis par les médias. »

Cet extrait met en lumière trois catégories de réfugiés.
a) les réfugiés "syriens" parqués dans des camps dans des pays voisins de la Syrie.

b) les réfugiés errant ailleurs en Europe que dans des camps pour réfugiés lesquels fuient leur pays d'origine pour sauver leur peau.

c) les "faux réfugiés" qui viennent d'Afrique et du Proche-Orient, ceux en fait qui cherchent une amélioration de leurs conditions de vie, des immigrants économiques qui ne veulent pas utiliser les voies légales et lentes d'élection à l'immigration.

Madame Boileau est logique avec son point de départ contenu dans le titre de son éditorial, à savoir "Se faire des peurs". Comment juguler les "fausses peurs" des Canadiens pour les rendre ouverts aux 25 000 syriens projetés ? Tout simplement en énumérant tous les filtres administratifs habituels du Canada.

Mme Boileau détaille: « En se limitant à en prendre 25 000, le Canada a le choix, et il s’en prévaudra de la manière habituelle : d’abord ceux qui ont de la famille ici, puis ceux qui ont les compétences professionnelles pour s’adapter. Le postulant, lui, devra montrer patte blanche, avec pile de documents à remplir et contrôles de sécurité. »

Ainsi, la générosité humanitaire imaginée par Mme Boileau est sélective, discrétionnaire. On choisit la crème et on laisse derrière les autres, les incapables, les meurtris par des mois et des années de privations et de guerre. Cette approche s'éloigne d'un vrai sentiment fraternel et humanitaire et laisse toute la place à une approche aux visées capitalistes de rentabilité économique.

Comme le proclamait Louis Audet, président de Cogéco, devant les gens d'affaires de la Chambre de commerce du Montréal Métropolitain le 12 novembre courant, nous sommes très intéressés d'accueillir jusqu'à 100 000 réfugiés par année, mais à nos conditions comme:
a) de jeunes réfugiés et en âge de travailler ( le plus tôt possible = $$$ )

b) pour peu qu'on les accueille ( ici arrive le rôle des institutions publiques )

c) et qu'on les intègre adéquatement ( ouverture requise pour les valeurs d'ici ...)

Puisque Monsieur Audet ne semble pas prêt à recevoir chez lui des réfugiés, puisque Monsieur Audet, comme l'a bien compris Madame Boileau, met ses conditions pour accueillir la crème des réfugiés capables d'intégrer le marché du travail le plus tôt possible, nous observons deux évidences découlant d'une telle approche.

A) puisque l'entreprise privée compte sur des immigrants comme main-d'oeuvre opérationnelle, que fait-on des immigrants qui ne rencontrent pas les trois critères de Monsieur Audet ?

Réponses: on les laisse là où ils sont dans les camps de réfugiés OU on les reçoit au Canada en demandant aux institutions publiques de s'en occuper. Les entreprises privées comme Cogéco existent pour faire des profits et non pour s'apitoyer sur la misère humaine.

B) l'approche de Mme Boileau est confuse en pratiquant une générosité sélective et rejoint
les attentes de Louis Audet et des autres gens d'affaires. Ces deux approches ont en commun de choisir les candidats les mieux disposés, Boileau pour juguler la peur des citoyens inquiets et Audet pour profiter d'une main-d'oeuvre disponible et docile.

Mais, jamais on pose la question de ce qui arrivera des réfugiés "Syriens" lorsque la guerre civile en Syrie prendra fin. Ces jours-ci, John Kerry fait allusion à une telle possibilité. Cela arrivera un jour.

La chose la plus normale qui arrivera est le retour "chez eux" des réfugiés qui ont fui leurs maisons, leurs commerces et leurs villes là où ils vivaient avant le déclenchement de la guerre civile.

À la lumière de ce retour dans leur pays de la Syrie, le Canada devrait utiliser les budgets requis pour son effort de 25 000 réfugiés en les utilisant sur place, dans les camps de réfugiés au Liban, en Jordanie et ailleurs.

Des organismes en aide internationale comme l'ACDI et le CECI existent et peuvent servir de courroie de transmission de l'aide canadienne. De manière certaine, les argents économisés en transport aérien annulé, une centaine de vols, pourraient servir directement les réfugiés dans les camps sous l'égide de l'ONU.

Pour terminer, la comparaison que fait Mme Boileau avec les 40 000 Hongrois et les 60 000 "boat-people" ne tient pas la route en 2015. Les Hongrois et les Viestnamiens n'ont jamais menacé la civilisation européenne comme le font les islamistes comme en ce 13 novembre 2015. Précision: ce sont 10 000 vietnamiens et autres asiatiques que le Québec a accueilli sur 10 ans entre 1975 et 1985. Il faut comparer des pommes avec des pommes !


Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    10 décembre 2015

    Le message de M. Lachapelle est parfaitement pertinent.
    J'ajouterai des précisions qui nous sont très épidermiques, chez nous en France:
    1/ problème de logement: il est criant chez nous, et on fait passer des réfugiés avant des Français de souche; on découvre, à propos, des édifices inoccupés.....
    2/ problème d'assistanat: un réfugié touchera un revenu minimum d'insertion (RSA), une couverture médicale gratuite (CMU) - alors que les 'locaux' doivent s'acquitter de frais, d'aides sociales multiples (la France est un pays noble et riche, peu importe son endettement colossal)
    3/ une nouvelle augmentation de musulmans (d'après nos sources, les chrétiens sont les derniers à quitter leurs pays ou leurs camps de réfugiés).
    CONCLUSION: explosion d'un parti d'extrême droite, d'une hostilité (1er stade) vis-à vis des Français musulmans.
    Attention à l'Islam: il n'est pas soluble, de nos jours, dans la démocratie !

  • Archives de Vigile Répondre

    19 novembre 2015

    Je cite M. René Girard, sur son Facebook...
    A écouter; Me André Sirois, avocat et ancien haut-fonctionnaire à l'ONU, nous renseigne vraiment des risques encourus par l'accueil d'une trop gros grande quantité de migrants comme Trudeau, Couillard et cie. s'apprêtent à le faire.
    Les États Unis sont prêt a accueillir 10,000 réfugiés sur une population de plus de 310 millions, alors que le Canada veut en accueillir 25,000 sur une population de 35 millions, c'est 40 fois plus... Va falloir arrêter un moment donné car on ne peut pas sauver Tout le monde..
    Les pays Musulmans et Africains ne contrôlent pas leurs naissances...
    C'est comme si on voulait faire entrer un Titanic dans un canot...
    http://www.985fm.ca/lecteur/audio/est-ce-que-l-onu-est-en-mesure-d-assurer-un-bon-co-295519.mp3

  • Marcel Haché Répondre

    19 novembre 2015

    Vous avez raison, M.Lachapelle.
    Cependant, ce qui passe pour être une mauvaise politique extérieure canadienne, cette promesse de Trudeau de faire "plus", par ailleurs si difficile à réaliser en si peu de temps, cette politique extérieure lève un peu le voile sur une politique canadienne intérieure désormais bien plus butée, et autrement plus radicale, que n'en a jamais fourni S.Harper.
    On ne va pas s'ennuyer d'Harper, évidemment, mais on trouvera sans doute Justin Trudeau beaucoup moins amusant qu'il n'y paraissait en campagne électorale. C'est cette race de salaud qui prendra prétexte de n'importe quoi pour nous accuser, nous les indépendantistes québécois, de racisme, d'islamophobie et quoi encore.
    Comment ne pas remarquer la position prépondérante du West Island à l'hôtel de ville de Montréal, ainsi que dans les capitales du Québec et du Canada ?
    Sale temps à venir pour les indépendantistes.