ALENA: Trudeau ne doit pas répliquer à Trump, conseille Mulroney

L’ancien premier ministre croit que Justin Trudeau doit montrer ses couleurs à la table de négociation

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Une grosse négociation dans laquelle le Canada va laisser des plumes






Face au président Donald Trump qui multiplie les déclarations incendiaires visant le Canada à l’aube de la renégociation de l’ALENA, l’ex-premier ministre Brian Mulroney n’a qu’un conseil à donner au gouvernement Trudeau : ne dites rien et « répondez par la bouche de vos canons » à la table de négociation.


 

« Ça ne change rien si, demain, la une du New York Times nous dit que le Canada a volé les États-Unis. Pourquoi répondre à ça ? » a déclaré M. Mulroney mercredi à Montréal, dans le cadre d’une conférence sur l’investissement organisée par Addenda Capital.


 

« Mon conseil serait simplement de garder la tête basse, de ne rien dire, et de se préparer pour la négociation en s’entourant des meilleures personnes. C’est de cette façon qu’on peut arriver à ses fins », a précisé celui qui conseille actuellement le gouvernement Trudeau au sujet de la renégociation de l’ALENA.


 

Changement de ton


 

Depuis son entrée en poste, le président américain Donald Trump répète qu’il souhaite renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), voire s’en retirer. Ses critiques ont d’abord visé le Mexique, qui a selon lui profité de la délocalisation de la production de plusieurs entreprises américaines, mais il s’est montré beaucoup plus dur envers le Canada au cours des dernières semaines.


 

À la fin du mois d’avril, il a notamment attaqué les producteurs laitiers canadiens, avant de déclarer quelques jours plus tard que le Canada a été « très dur » avec les États-Unis sur le plan commercial.


 

« Les Américains l’ont choisi comme président, alors il faut l’accepter, il faut l’écouter, et il faut répondre par la bouche de nos canons à la table de négociation », a insisté M. Mulroney devant le parterre d’investisseurs.


 

Conseiller spécial


 

Le gouvernement de Justin Trudeau a récemment fait appel à l’ancien premier ministre progressiste-conservateur pour obtenir des conseils dans le dossier de l’ALENA et tirer profit de son expérience. M. Mulroney était à la tête du pays au moment de la signature de la première mouture de l’accord de libre-échange, en 1992, avant son entrée en vigueur deux ans plus tard.


 

Ayant côtoyé Donald Trump pendant près de 25 ans, M. Mulroney ne craint pas que l’impulsivité du milliardaire nuise à la renégociation de l’entente. Selon lui, les récentes déclarations abrasives de Trump au sujet du Canada font simplement partie du jeu politique. « La période des 100 premiers jours de son mandat arrivait à sa fin et il voulait parler du plus grand nombre de sujets possible, pour pouvoir dire : “Je suis en train de régler ça” », juge-t-il.


 

« Ça va être des négociations civilisées. Ce ne sera pas facile du tout, mais les dernières n’ont pas été faciles non plus, fait remarquer l’ex-premier ministre. Pour certains Canadiens, les négociations avec les États-Unis sont synonymes de désastre. Mais si vous examinez attentivement les ententes conclues à l’échelle internationale au fil des décennies, vous allez conclure que le Canada s’en est plutôt bien tiré. »



Les Américains l’ont choisi comme président, alors il faut l’accepter, il faut l’écouter, et il faut répondre par la bouche de nos canons à la table de négociation 

Brian Mulroney, à propos de Donald Trump

   

Négociations à venir


 

La renégociation de l’ALENA débutera à la suite d’une période de 90 jours permettant au Congrès américain d’analyser la proposition qui lui sera soumise. Le gouvernement Trump n’a toujours pas déposé l’avis permettant d’enclencher cette consultation, mais Brian Mulroney prédit que les États-Unis, le Canada et le Mexique entameront les négociations l’automne prochain.


 
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