L’incertitude face à l’avenir de l’ALENA et le protectionnisme commercial américain plombent les prévisions économiques du Conference Board du Canada pour 2018-2019.
Lundi, l’organisme de recherche appliquée prévoit une croissance économique nationale de 1,8 % en 2018-2019, alors que, l’an dernier, la croissance avait été de 3 %.
Ce recul est expliqué par un fléchissement prévu des dépenses de consommation durant la période, la fin potentielle de l'ALENA et les menaces quotidiennes de nouveaux droits sur un large éventail de produits, y compris dans le secteur de l'automobile, a expliqué le Conference Board.
«La hausse des salaires aidera à maintenir les dépenses de consommation, mais l'endettement élevé, le relèvement des taux d'intérêt, la baisse du prix des logements et l'inflation plus marquée y mettront cependant un frein», soutient l’organisme.
Côté commerce, le Conference Board du Canada entrevoit une croissance des exportations qui ne dépassera pas 1,4 % cette année «à cause de l'imposition récente de droits sur le bois d'œuvre, l'acier et l'aluminium».
Pour ce qui est de l’Accord de libre-échange nord-américain, le Conference Board soutient que la possibilité qu’il disparaisse «demeure élevée» et que cela «constitue un risque de détérioration important pour l'économie canadienne». Le Conference Board estime que la fin de l’ALENA lui ferait réviser ses projections de croissance à la baisse, soit d'environ 0,5 %, «mais à condition que les droits restent faibles, conformément aux règles de l'Organisation mondiale du commerce».
L’organisme de recherche inclut une note plus positive à son étude, indiquant que «les entreprises canadiennes ont sensiblement plus investi dans les usines et l'équipement au premier trimestre de 2018» et que cet investissement, «qui se faisait attendre, aidera à soulager l'utilisation élevée des capacités dans de nombreux secteurs de l'économie canadienne».
Toutefois, «la demande et les capacités actuelles entraîneraient normalement une forte hausse de l'investissement des entreprises, mais beaucoup hésitent à dépenser plus, car elles s'inquiètent au sujet de l'avenir de l'ALENA, de l'accès au marché américain et des risques de guerre commerciale mondiale».