Pendant la campagne électorale, les libéraux de Philippe Couillard promettaient un «effet» presque magique sur l’économie s’ils formaient le gouvernement.
Débarrassée d’un référendum pourtant bien imaginaire, l’économie québécoise, nous disait-on, retrouverait instantanément son tonus.
Or, l’«effet libéral» se fait encore attendre.
Plus le temps passe, plus on soupçonne qu’il ne serait, en bout de piste, qu’une vague rumeur urbaine…
Il se fait attendre au point où depuis le début de l’année, le Québec aura perdu près de 100 000 emplois à temps plein. L’atmosphère d’austérité, les compressions annoncées et les réformes qui bousculent tout dans la précipitation, se combinent également pour miner la confiance en une relance réelle.
Martin Coiteux, président du conseil du Trésor et surtout, le grand manitou de l’austérité et croyant dur comme fer en une réduction du rôle de l’État, semble même être le vrai patron de l’opération.
La seule motivation derrière tout ce branle-bas de combat, semble-t-il, est l’atteindre du déficit-zéro dès l’an prochain. Quitte à faire passablement de dommages en chemin. Ce que provoque invariablement la chasse au déficit-zéro lorsqu’elle vire à l’obsession et au dogme.
Cette précipitation, l’économiste Pierre Fortin – pourtant loin de pencher à la gauche du spectre idéologique – a même dit craindre la possibilité d’une récession si le rythme des compressions ne ralentissait pas.
Ce mardi, dans sa mise à jour économique fort attendue, le ministre des Finances, Carlos Leitao en a rajouté une couche. Plongeant à nouveau dans les poches des Québécois – cette fois pour un beau 262 millions de dollars en «mesures fiscales» diverses -, c’est tout pour l’aider à se rapprocher du Saint-Graal du déficit-zéro.
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Sur son blogue, Gérald Fillion - journaliste spécialisé en économie - pose deux excellentes questions:
«Comment expliquer que le gouvernement Couillard s’entête à alourdir le fardeau fiscal des contribuables et des entreprises alors que la croissance économique demeure faiblarde et que le Québec a perdu 100 000 emplois à temps plein depuis un an?»
Et la deuxième, celle-là tout à fait rhétorique:
«L’économie du Québec a besoin de son secteur privé, a besoin de créer de la richesse, de la prospérité et des emplois. Avant de ralentir davantage, l’économie du Québec n’a-t-elle pas besoin d’un plan pour l’emploi de la part de son gouvernement?»
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Après son élection, le nouveau gouvernement Couillard promettait les deux «R» – redressement des finances publiques et relance économique.
D’aucuns diraient pourtant qu’à vouloir «redresser» trop vite et trop fort – ce que fait le gouvernement -, c’est la relance qu’il met en péril du même coup.
N’est-ce pas là précisément ce qui est en train d’arriver au Québec?
L’heure de commander des pintes de lait portant les mots «avis de recherche pour l’effet libéral» aurait-elle déjà sonné?…
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