QUÉBEC – Le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, fait son mea culpa. Il a dit regretter ses déclarations sur l’achat de livres dans les bibliothèques scolaires.
Avant d’entrer à la séance du conseil des ministres mardi à Québec, il est venu s’adresser aux journalistes pour admettre que ses déclarations étaient «très malhabiles» et il a présenté ses excuses.
La semaine dernière, M. Bolduc avait affirmé au quotidien le Devoir qu’il ne voyait pas de problèmes à ce qu’il y ait des compressions dans les achats de livres par les commissions scolaires. «Il n’y a pas un enfant qui va mourir de ça et qui va s’empêcher de lire, parce qu’il existe déjà des livres (dans les bibliothèques)», avait-il alors soutenu.
Ses propos ont mis encore une fois le gouvernement dans l’embarras, après le scandale des primes de prise en charge de patients qu’il avait encaissées du temps où il pratiquait la médecine tout en étant député de l’opposition. Le premier ministre Philippe Couillard s’est empressé peu après de rabrouer son ministre.
Mardi, Yves Bolduc a souligné qu’il était «très malheureux» de cette déclaration et qu’il comprend pourquoi elle a suscité une controverse. Il a tenu à préciser qu’il était lui-même un lecteur avide qui fréquente assidument les librairies.
«Cela a été une déclaration très malhabile. (…) Cela ne représente vraiment pas ma pensée. Je suis quelqu’un qui croit en la lecture, que les jeunes apprennent (sic). (…) Je le regrette, je m’excuse.»
Le ministre a expliqué sa bourde en disant qu’il avait été pris «un peu» par surprise par l’entrevue et qu’il n’avait pas à ce moment «la perspective des livres». Il s’est défendu d’avoir un côté gaffeur, mais a tout simplement indiqué qu’il arrive dans la vie d’un politicien de commettre des maladresses. Quand on est ministre de l’Éducation ou de la Santé, les dossiers sont importants, a-t-il rappelé.
«Habituellement, je ne suis pas un gars gaffeur, je suis un gars très très responsable.»
Il a reconnu que ses propos ont mis le gouvernement dans l’embarras et que la position du premier ministre était «la bonne», quand il a «corrigé le tir». Il a dit ne pas en avoir parlé directement avec son chef, mais ce sont leurs équipes respectives qui ont échangé.
M. Bolduc a admis que c’était une période difficile pour lui, tout en ajoutant qu’«il faut avoir de la résilience».
Pour conclure, il a indiqué qu’il demandera aux commissions scolaires de rétablir les budgets des bibliothèques. «Les livres vont être protégés.»
Mais les commissions scolaires ont rapidement sauté sur l’occasion pour faire valoir leurs revendications. La présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, a défendu ses membres: ils n’ont fait qu’appliquer les compressions convenues avec le ministre, notamment au poste de dépenses des livres, a-t-elle dit. «Nous avons tout simplement fait ce que le ministre et le gouvernement nous ont demandé de faire», a-t-elle dit en point de presse à Québec.
Or, si le ministre veut rétablir le budget des livres, il faudra délier les cordons de la bourse et augmenter le financement des commissions scolaires. «Si le gouvernement veut qu’on réinvestisse dans les livres, nous, on attend son signal de réinvestissement.»
Les commissions scolaires se plaignent d’avoir encaissé des compressions de 800 millions $ depuis 2010.
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