L'indépendance

Bonne volonté et détermination

Le tralala des uns. La désespérance des autres.

Tribune libre

Je ne suis ni pour ni contre une Union citoyenne, une Déclaration, une Convergence, des uns et des autres, de n’importe quelle sorte d’union. Vaut mieux l’union que la désunion des indépendantistes.
Cependant, il me semble qu’un nouveau 1976 s’en vient. C’est possible. C’est mon opinion. Ce n’est pas une conviction. Il ne faudrait surtout pas laisser alors le champ libre à un nouveau Claude Morin. C’est ma conviction. Plus qu’une une opinion. Qu’il provienne du P.Q., du Bloc, de Q.S. du passé ou des médias… sa provenance n’a pas d’importance. C’est la destination qui l’est.
De ce point de vue, une concertation formelle des indépendantistes devient utile. De là à trouver ultimement une cohérence « électorale » ? Une liste… Avec ceux qui auraient des « chances » d’être élus, les chanceux, et ceux qui n’en auraient pas, les malchanceux… C’est aller loin. Bien plus loin et compliqué que nécessaire. Grosse job donc. Titanesque même.
Mais ne sommes-Nous pas ce géant assis et silencieux ? Jos Montferrand assis le cul su’l bord du cap Diamant… du festival d’été aussi ?
Pour le reste, si le P.Q. et Mme Marois étaient éventuellement élus, les odds sont meilleures, et que cette dernière voulait entreprendre quelque chose de sérieux*, il lui suffirait de prendre le téléphone et communiquer avec les « qui » il faut, pour former un gouvernement d’union nationale. Un tel gouvernement est peut-être le passage obligé de l’indépendance. L’insistance du P.Q., lors du dernier référendum, de rallier Mario Dumont et l’A.D.Q. à sa question référendaire allait dans ce sens. Et puis, enfin, si le Bloc a déjà été capable de faire alliance et coalition avec des partis fédéralistes, c’est que la gamme des « moyens » est plus grande que ce que laisse croire la partisanerie.

Un conseil des ministres élargi, accessible alors à des non-élus, CHEFS et WARRIORS, (oui, warriors itou), ne serait pas anticonstitutionnel. Surtout, un pareil conseil des ministres, très moderne et suscitant la curiosité, allumé en union nationale, en mission… assurerait lui-même de ce fait une cohésion nécessaire, et serait garant du « cap » à garder par le gouvernement. Un puissant message, « rassembleur », « mobilisateur », et quoi encore, mais surtout CAPABLE À LUI SEUL DE RAMENER À LUI SEUL LES SPOTS DES MÉDIAS, serait envoyé. Cela serait bien plus efficace que les faits résultant des petits calculs de losers des stratèges du passé, encore dans le paysage, qui ont présidé à la constitution des questions et comités du oui et du non lors des deux référendums.
L’indépendance du Québec, des citoyens du Québec, du peuple québécois, la souveraineté du Québec, enfin celle de Gilles itou, passent par le gouvernement du Québec, le seul gouvernement que Nous contrôlions, ben oui mon Gilles ben oui, le grand dépositaire de la légitimité populaire, déléguée. Le seul gouvernement LÉGITIME de la Nation (d’un point de vue séparatiste). Le Gouvernement du Québec est un gouvernement légitime, ce qui le rend INCONTOURNABLE, même s’il n’est pas souverain.
L’indépendance ne se fera ni par pétitions, ni par courriels, ni sur les Plaines d’Abraham; elle se fera à l’Assemblée Nationale, là où le Gouvernement est maître de jeu.
Le référendum est une mauvaise idée pour décider, une bonne pour entériner. Compte tenu de la portion canadian de l’électorat québécois, toute stratégie « référendaire » est périlleuse. Si les indépendantistes n’ont pas appris cela…Je refuse. Je refuse drette-là de croire que les indépendantistes ne l’ont pas appris.
L’union politique-- pas électorale à proprement parler, mais cela pourrait suivre facilement pour la suite des choses !-- serait faite instantanément et facilement (par le haut) puisqu’aucun autre parti ou mouvement, souverainiste ou indépendantiste, ne pourrait revendiquer une égale légitimité au parti de Mme Marois, nouvellement élu.
Nous sommes en régime britannique. Le rôle du gouvernement (exécutif) est prépondérant.
Récemment élu, depuis quand un nouveau gouvernement, indépendantiste s’il en était, ne serait pas aussi « légitime » ? Come on ! Parce qu’il n’aurait pour lui, le pôôôvre, peut-être « seulement » 40% de l’électorat qui lui serait favorable ? Eh ben ! Eh ben ! Et cela, « seulement », pourrait l’autoriser à s’agenouiller ? Comme si le même 40%, ou même le 30% de son propre électorat n’avait plus, lui, aucune légitimité? Selon cette logique démissionnaire, bien digne de Vichy, il lui faudrait alors devenir en quelque sorte le gouvernement de l’Autre, de l’opposition, fédéraliste à 60%, et jusqu’à 68 % ?
Mais les rouges, eux, n’ont JAMAIS mené une politique gouvernementale contraire à ce qu’ils étaient, et qu’ils demeurent.
Peu crédibles, vichystes, Charest et Bachand, les rouges mènent sans gêne une politique antinationale, farouchement fédéraliste!
Le P.Q. fait présentement une furieuse lutte de légitimité aux libéraux. IL GAGNE CETTE LUTTE PRÉSENTEMENT. Par quelle sorte de raisonnement il lui faudrait demain, s’il était élu au gouvernement, cesser subitement sa lutte de légitimité, et s’incliner bêtement devant des résultats électoraux qui n’auraient pas proclamé hors de tout doute, complètement et définitivement venu le Grand Soir ? Parce que le « fardeau de la preuve » incomberait aux indépendantistes ? Mais alors, pourquoi le « fardeau » en serait un aux indépendantistes lorsqu’ils sont dans l’opposition, et n’en serait plus un au gouvernement légitime des québécois nouvellement élu ?
Un Gouvernement d’Union Nationale (pas mal plus fort qu’un gouvernement péquiste, ou même « souverainiste » des 101 députés) n’aurait qu’à se comporter très légitimement en représentant de la Nation, ET TENIR ET TENIR… plutôt que de se défiler, bien inutilement, derrière un hypothétique troisième référendum.
Finira-t-on un jour de s’incliner et de s’agenouiller à l’approche du combat, au moindre revers, sous le prétexte que cela serait plus démocratique et vertueux ? Nos ennemis seraient-ils plus braves que nous ?
Je me refuserai toujours de le croire.

Évidemment, tout cela suppose que le P.Q. et Mme Marois sont sincères à l’égard du pays à faire. Ce que je crois. Ce que je veux bien croire. Ce que bien d’autres ne veulent pas croire. Ce que je n’avais pas cru cependant, à l’égard du gouvernement péquiste de 1976, sous influence, sa politique des p’tits pas, et de tout son infini tralala sur « la question »**.
L’Union est nécessaire. Mais si « l’Union », comme le contenu de la question référendaire, devenait le nouveau tralala des indépendantistes, good luck alors aux indépendantistes et à l’indépendance….
• *Cela ne prendra pas beaucoup de temps, de toute façon, avant que ne transpirent ses intentions !
• ** Quatre ans ! Pour accoucher bien trop tard, et déjà déstabilisé en 1980, d’une question longue comme un manifeste.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    10 mai 2010

    Le PQ au pouvoir s'est toujours comporté comme si ses électeurs n'avaient aucune légitimité. Il gouverne comme un parti fédéraliste.
    Un parti national dans l'opposition mais fédéral au pouvoir. Représentant de sa base électorale dans ses campagnes électorales, mais représentant de tous les résidents, communautés, lobbys, ethnies, nationalités, lorsqu'il est au pouvoir.
    La nation québécoise a je crois assez offert sa "croyance" au PQ. Il faudra à ce parti d'être tangible et très direct pour redorer sa propre légitimité.
    Une nation qui a mis au pouvoir si souvent un parti indépendantiste est loin d'être une nation désintéressée ou lâche.
    Son choix politique n'est jamais respecté.