C'est ce qui arrive quand on ne contrôle pas ses affaires

Une conséquence directe de la désappropriation de nos infrastructures intellectuelles.

PQ - XVIe congrès avril 2011

Le centre de réputation internationale pour la recherche sur le climat de l'UQÀM, le seul dispositif de ce type au Canada, fermera bientôt ses portes parce que le fédéral a décidé de ne plus alimenter le Fonds canadien pour les sciences du climat et de l'atmosphère qui le subventionnait. Une conséquence directe de la désappropriation de nos infrastructures intellectuelles.
Quand, après le référendum de 1995, nous avons vu le fédéral envahir systématiquement tout ce qui était recherche fondamentale dans les universités et les instituts de recherche du Québec, nous avons été un certain nombre à tirer la sonnette d'alarme pour prévenir que cette intrusion massive du fédéral dans les institutions de compétence québécoise allait, à terme, les fragiliser. C'est ce qui est arrivé.
D'abord dans l'ordonnancement des priorités de recherche. N'est pas Chaire de recherche du Canada qui veut. N'accède pas aux fonds de recherche n'importe qui. Préséance est donnée aux critères d'excellence, cela va de soi. Mais également, le pourvoyeur de fonds (fédéral en l'occurrence) détermine ses propres stratégies, souvent clientélistes.
Ensuite dans la récurrence des fonds. Accorder des fonds à des centres de recherche pour trois, cinq ou sept ans sans que ces derniers ne soient arrimés à la structure financière de l'institution, déstabilise l'institution quand la subvention extérieure arrive à terme. Incapable d'absorber les coûts de la poursuite des travaux, elle verra ses chercheurs la déserter et ses étudiants rester sur le carreau.
Également dans la difficile construction dynamique de stratégies larges de recherche inscrites dans la durée et combinant les travaux de plusieurs centres et de plusieurs disciplines que seule une institution contrôlant l'ensemble de ses ressources peut réaliser. L'allocation arbitraire de fonds à partir de critères sur lesquels les institutions n'ont pas de prise empêche ces dernières d'assumer leur leadership.
Bref, en matière de recherche, Québec ne contrôle plus rien de substantiel. Et ses institutions universitaires sont de plus en plus ballottées par les caprices du bailleur de fonds fédéral. Aujourd'hui, ce sont les recherches en climatologie qui sont à proscrire. Hier, c'étaient les recherches en économie libérale qui étaient privilégiées. Demain, « god knows ». Il est inacceptable que nos infrastructures intellectuelles soient tributaires des humeurs de décideurs qui n'ont pas de compte à rendre au Québec. Lesquels financent leurs obsessions obscurantistes à même nos taxes. La portion de l'assiette canadienne globale de recherche retournée en sol québécois ne dépassant pas, par ailleurs, 15%.


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