Ce pourquoi nous nous battons

La parcelle de lumière québécoise

Sarko décore Charest - février 2009

Lundi dernier, le président de la République française a indigné de nombreux Québécois par ses propos très durs envers le mouvement souverainiste. Notamment, il nous a identifié au «sectarisme» ainsi qu'au «repli sur soi». En tant qu'homme politique souverainiste, cela m'interpelle et me donne l'occasion de rappeler ce pourquoi nous nous battons.
Le mouvement souverainiste québécois aspire à rassembler les Québécois au sein d'une nation indépendante, non pas à les diviser. Et, contrairement à ce que laissent entendre les propos du président de la République, l'accession à l'indépendance constitue pour une nation la meilleure façon d'accueillir l'autre et de l'intégrer en s'enrichissant de sa différence. Pour s'intéresser au monde, il faut d'abord savoir d'où on vient. Pour savoir d'où on vient, on a besoin de solides assises culturelles et linguistiques que seule l'indépendance peut nous procurer.
La cause de l'indépendance québécoise s'inscrit dans la longue lignée de ces nationalismes qui, partout dans le monde, ont été des phares de liberté et de progrès social. Ce nationalisme qui nous caractérise est un nationalisme humain qui vise la préservation d'un espace de liberté, notre liberté. Il vise l'émancipation d'un peuple, d'abord, mais aussi celle des individus qui la composent. Le nationalisme québécois et son aboutissement, la volonté de faire l'indépendance, est basé sur cette conviction que nous voulons partager avec le monde : tout être humain, tout peuple, a le droit au bonheur.
Notre combat s'inscrit ainsi dans la bataille mondiale pour la diversité culturelle et la survie des langues. Comme tout peuple, les Québécois ont le devoir moral de protéger leur identité car, sans elle, nous ne pourrons plus apporter au monde ces innovations uniques que produisent les peuples uniques. Le monde a besoin de l'identité québécoise car certaines réalisations qui transcendent notre commune humanité n'existeraient pas sans elle. Ce singulier alliage de l'Amérique et de l'Europe qu'est le Québec a donné à l'humanité de grandes choses dans les domaines culturel (Cirque du Soleil), industriel (Bombardier), financier (Desjardins) et sert même d'exemple quant à son modèle social (CPE). Imaginez maintenant combien le Québec pourrait contribuer au nouvel ordre écologique avec son eau et ses énergies propres! Notre peuple apporte quelque chose de beau et d'original à l'aventure humaine et c'est pourquoi il doit durer. Cette pérennité, elle passe par l'indépendance.
Ce n'est pas la première fois que l'on affuble les souverainistes québécois de mots très durs, et ça ne sera pas la dernière. Nos adversaires ont une volonté constante d'obscurcir notre projet, de lui porter ombrage en tentant de nous donner la honte de ce que nous sommes.
Je ne me laisserai pas abattre par de tels propos, car je demeure convaincu que le mouvement souverainiste québécois, ce nationalisme et cette volonté inébranlable de continuer, c'est la parcelle de lumière québécoise que nous devons apporter au monde.
Pour que les nations se respectent et coopèrent, encore faut-il qu'elles se parlent sur un pied d'égalité. Plus il y aura de nations souveraines dans le monde, plus il y aura d'espace pour un dialogue fructueux qui s'enrichira de notre différence. Inversement, plus on voudra effacer ces différences, plus nous diviserons l'humanité en attisant le repli sur soi. Bref, l'indépendance, ce n'est pas du repli sur soi ; c'est au contraire la meilleure façon d'entrer en dialogue avec l'autre et de le comprendre.
Tel est le ferment qui fait que se renouvelle, génération après génération, le mouvement souverainiste québécois. Tel est le sens de mon engagement politique.
Bernard Drainville, député de Marie-Victorin


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 février 2009

    Je dirais OUI comme au référendum de 1995 à votre analyse. Mais pour obtenir ce ¨pays du Québec ¨ -expression que je préfère au mots indépendance, souveraineté etc moins concrets pour les électeurs- ilfaut nous regrouper plutôt que nous diviser. Ainsi madame Marois doit rallier les FTQ etc qu'elle a oublié dans ses hésitations. Il faut aussi militer avec fierté et intelligence évitant les mots violents. Mais delà à mettre la clé dans la presse à Bourgeois pour un mot imprudent... Une remontrance avec avertissement pour la publicité ou un trois mois de régime sec ou les deux auraient suffi. Ce que le RRQ doit inventer c,est la résistance passive à la Gandhi ou les fleurs dans les fusils du printemps de Prague plutôt que les boules de peintures. Certains anglos pensaient en 1905 à une confédération d'états souverains plutôt qu'à des provinces. Tout peut se faire dans l'harmonie. Il faut cesser d'avoir peur des journaux de Power Corp. et réagir trop fort à une légère erreur comme celle de Bourgeois. Gandhi nà-t-il pas décroché l'indépendance de l'Inde en commençant par rester sous la couronne puis, , sans violence mais avec toutes les résistances pacifiques inimaginables qui sont devenus un modèle d'action pour l'humanité? Aucune effusion de sang. Nerhu terminait la libération en douceur trois ans plus tard. Donc de l'assurance, de l'imagination créatrice et de la détermination aideront à réussir à décrocher le pays avec nous contre les ¨chiâleux ¨et les ¨parfaits, des pareils, qui divisent les troupes et protègent naïvement le statu quo.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 février 2009

    J'espère que ce n'est pas pour Sarkozy que vous développez ce texte car votre explication ne l'intéresse guère. Internationaliste ou anational, ce président ne voit la France que comme une marche d'escalier pour monter au multinationalisme des entreprises via les états unies d'Europre ou les peuples se tairont pour obéir au dictat du capitalisme international. Les députés supranationaux y verront, en jouant les peuples récalcitrants les uns contre les autres pour les assagir et il faudra 1 G de dollars pour se présenter à la présidence de ce parlement gouverné par les entreprises au pouvoir. Comme aux USA. Déjà il augmente les soldats en orient pour appuyer la puissance occupante de l'ex-Bush, l'armée se prépare à obéir à l'Otan et ses invasions et son parapluie de guerre. Le traité de Maastrick a changé de nom et ce président très temporaire essaie de le faire avaler avec une nouvelle tisane aux Français. Il a bien essayé de plaire au Canada en nous insultant effrontément et avec succès. Nous savions qu'il était fédéraste avant d'être français , que la presse anglaise du Canada l'encenserait avec Harper. Il n'a retiré aucune de ses paroles injurieuses. Pauvre France avec un tel président! Nous ne la reconnaissons plus.

  • Nicodème Camarda Répondre

    15 février 2009

    Liberté, égalité, fraternité
    Visite «éclaire» Prise 2
    Le précédent Sarkozy

    Franchement les déclarations et prises de positions à Sarkozy sont de plus en plus intéressantes et de moins en moins étonnantes. Chaque fois que le Pinocchio se désarticule la mâchoire le nez lui pousse un peu plus et les académiciens de la langue d’oïl restent tout ouïe*; Ils ne se demandent plus pourquoi dans les mots «visite éclaire» il y a aussi le mot «éclaire»…
    En remettant ses deux médailles (une à Paul Desmarais et une à Jean Charest) le petit voyous, soyons franc, s’épingle lui-même au tableau des ennemis de la patrie et tant pis pour les enfants et la chanson…
    Tel est donc la couleur du lien fraternel que nous réservait Sarkozy à Paris; Un lien d’ingérence rouge avec au centre un semblant de feuille misérable. Bien sur comme bien des québécois et québécoises en quête et de reconnaissances internationales je me suis retrouvé «Gros Jean» pas mal niaiseux et comme trahis par en-dedans.
    Mais voyons voir le combat des souverainistes et des indépendantistes n’en n’est pas un de terrorisme armé. Il est le combat d’un peuple qui cherche justement a dénoncé un acte de terrorisme armé celui qui décima la population de la nouvelle France il y a de cela 250 ans. Mais disons le haut et fort notre combat est un combat qui cherche à rétablir un fait historique, il est un acte de recherche de justice, un acte fondamentalement humanitaire et non le contraire…
    Aussi par conviction l’insignifiant que je suis c’est demandé si les mots «liberté, égalité, fraternité» signifiaient encore quelque chose en français: Le petit Robert est catégorique ils sont toujours là…
    Vous comprendrez,monsieur Drainville que le petit «Saint Nicolas » il n’en a rien à foutre du combat de son «petit frère»; La famille «ce n’est pas son truc» : il préfère les amitiés qui ont un compte ouvert aux carrières du Parnasse et à cela rajoutez les carrières du Power Corporation of Canada…
    Un président sans précédent
    On pourrait dire le sixième de la république Oligarchique du Canada à Paul Desmarais. On comprendra les remises de médailles, les sacoches à triples fond, le pillage systémique de la caisse de dépôt et les trois paires de mains sur le gouvernail à la Jean Charest. Quand on est une ouaille à mon oncle Paul on peut tout se permette même le poste le plus prestigieux de la France moderne. Vous comrendrez monsieur Drainville qu’Il y a, à quelque part, comme un grave problème d’«éthique politique» mais vous l’aurez deviné ce n’est pas grave: l’économie d’abord..!
    Et c’est là qu’on réalise à quel point on nous administre le mensonge avec la bénédiction des médias de masses et de leur employeur. C’est là qu’on réalise à quel point le combat du peuple québécois est méconnu, dénigré et trainé dans la boue. Faut le faire, Paul Desmarais à réussis au vu et au su de tout le monde à mettre ce «précédent» de la république française dans sa poche. Décourageant ce que l’argent, notre argent, peut faire dégoutant même. C’est à se demander si le trou dans le bas de laine des québécois n’aurait pas servi à soutenir un certain plan d’aide à l’industrie Française.
    Mais, à la blague et pour répondre aux bonnes règles de la politesse il faut absolument et nécessairement inviter le très honorable Jean Marie Le Pen à Québec. On pourrait nous aussi lui remettre une médaille virtuelle de l’ordre du Canada. Il en serait probablement ravi et peut-être même fou de joie. Voila qui servirait bien sa cause, son combat. À moins qu’il ne refuse et qu’il ne se tienne debout contrairement aux Desmarais et Charest de ce monde. Ce qui donnerait raison à Spinoza lorsqu’il dit : [l’homme libre qui vit au milieu des couillons s’emploie de toute ses forces à repousser les bienfaits dont on le menace].
    250 ans de lutte héroïque et voici qu’émerge de la bouche même du Roitelet des mots «subliminaux»; Des mots tout aussi étonnants qu’éclairant. Des mots tels que «sectaires», «féroces», « repli sur soi ». Selon lui (et ceux qui le manipulent comme un violon rouge) René Levesque serait une espèce de rabbin fanatique, le PQ et les parti d’opposition québécois une sorte de religion hors la loi et les québécois et québécoises du Oui une bande de dangereux forcenés, une horde d’insectes nuisibles. Du reste, on connait le procédé plus loin ce sera, terroristes, Hamas, roquettes ...
    Mais cette prise de position unilatérale et sans équivoque est révélatrice d’un malaise plus grave encore, un phénomène que l’on pourrait facilement intituler «L’économie oui! Le politique Non!». Toujours deux poids deux mesures.
    Le malaise est tel qu’il s’imprime de façon permanente dans l’inconscient collectif mondial. Sarkozy ne se gêne pas pour condamner publiquement le combat de son «frère» québécois mais pour ce qui est de condamner ouvertement et publiquement l’assassinat de la population civile de la bande de Gaza c’est autre chose. Condamner le combat de ses «frères» québécois oui! Condamner les crimes de guerre des dirigeants israéliens non! Là il faut discuter, peser les pours et le contre. C’est à vous dégouter à tout jamais de la politique et dire que l’adage de son site officiel est: «ensemble tout est possible»…
    En se foutant de la politique de ni ingérence ni indifférence Sarkozy cesse d’être l’homme qui respecte la règle du jeu politique et donc «la loi» il cesse donc d’être l’homme soumis à ces mêmes lois politiques et si Sarkozy n’est pas soumis aux lois du jeu politique on peut se demander qu’est ce que la France à Sarkozy?
    Parfois, quand on entend Elvis chanter on est porter à croire qu’il n’est pas vraiment mort, quand on entend Sarkozy chanter on se demande la même chose mais en pensant à quelqu’un d’autre...
    Québec tu seras mon pays, ma fierté, la terre de tous mes amours, de tous mes espoirs, la terre de toutes mes défaites et de toutes mes victoires. Tu seras ma mémoire, ma liberté, mon égalité, ma fraternité!
    Nicodème C.
    *
    L'Académie française retient la définition suivante : la langue d'oïl regroupe l'ensemble des parlers pour lesquels oui se disait oïl (prononcez [wi] ou [wil], d'où "oui"). Selon cette définition, il n'y a donc pas de distinction particulière entre le parler franceis/françois (français historique) et tous les autres. De plus, la langue d'oïl étant un ensemble de parlers, il n'y a pas lieu d'utiliser le pluriel les langues d'oïl.

  • Michel Guay Répondre

    11 février 2009

    M. Sarkozy devrait apprendre que ceux qui veulent diviser la nation Québecoise ce sont les fédéralistes ses amis canadians
    M. Sarkozy devrait constater que ceux qui nous ferment le monde ce sont ses amis fédéralistes canadians
    M. Sarkozy devrait calculer qui exerce le plus la détestation de l'autre , et nous les Québecois nous savons que ce sont ses amis canadians
    M.Sarkozy devrait s'apercevoir que ce sont ses amis canadian qui refusent tous négociations d'égal à égal dans le respect de la culture de l'autre
    M.Sakozy devrait s'informer concernant , les commandites, le vol des référendums, les doubles salaires et le contrôle des médias qu'exercent ses amis canadians
    MichelG

  • Lionel Lemay Répondre

    10 février 2009

    Les belles paroles, c'est bien beau, mais je me demande encore ce que fait le PQ pour nous amener vers notre libération.
    N'y a-t-il pas un spécialiste en communications dans votre organisation pour vous permettre de devoiler au grand public toutes les manigances des Charest et Harper au profit des grands financiers qui tirent leurs ficelles, tel Paul Desmarais et autres.
    Q'attend le PQ pour profiter de toutes les tribunes possibles pour nous informer des avantages à n'avoir qu'un seul niveau de gouvernement et de dépenser pour le Québec les quelque $43 milliards de nos taxes que nous expédions à Ottawa chaque année à des gens qui nous détestent et qui nous expriment leur haine dans les journaux du Canada anglais.
    Ce n'est pas un PQ endormi qui peut réveiller la fibre nationaliste des Québécois francophones. Alors sortez vos clairons et faites du tapage dans toutes les régions, informez les gens pour qu'ils puissent prendre une décision arrêtée pendant que nous sommes encore majoritaires au Québec. Demain, il sera trop tard.

  • Marcel Haché Répondre

    10 février 2009

    M.Draiville,il m'est arrivé parfois d'avoir des mots durs à l'égard du P.Q.ici, sur Vigile.Comptez sur moi pour récidiver.Quand même,ça fait plaisir de voir un indépendantiste du P.Q.,un indépendantiste de l'aile parlementaire,venir dire son fait dans la tribune libre de Vigile.Je crois que cela vous honore...
    J'espère que d'autres parlementaires du P.Q. feront comme vous,qu'ils viendront ici,sur la tribune libre,et qu'ils témoigneront, sans oublier, bien sûr,la discipline du parti,puis qu'ils représentent tous leurs électeurs,et qu'après avoir pris toutes les précautions,ils n'oublient pas,enfin, qu'ils font partie d'une famille politique.C'est important,la famille.C'est surtout plus fidèle qu'un président.

  • Nicole Hébert Répondre

    10 février 2009

    Et bien moi, Monsieur Drainville, j'apprécie l'expression de votre "belle âme". Après beaucoup d'ambivalence, parfois de recul, de refus, et enfin de bonne réflexion... autour de ce que je lisais sur ce site, j'en suis venue à la conclusion que pour faire valoir notre cause commune - un Québec libre - , il faut que toutes les sortes de voix se fassent entendre: celles qui parlent doucement - comme la vôtre -; celles qui hurlent - comme celle de Falardeau -; celles des indéfectibles - comme Luc Archambault -; celles qui analysent - il y en a quelques-unes -; celles qui approfondissent - je pense entre autres à Fernand Couturier; certaines qui parlent froidement et logiquement... et tant d'autres. Et ceux qui jouent des rôles politiques, comme vous - il en faut et nous en avons besoin - ne peuvent hurler à la manière de Falardeau. Ni être dénués de diplomatie comme Sarkosy. L'important, il me semble, c'est que toutes ces sortes de voix s'unissent plutôt que se combattre. Comme vous, je crois que les opposants à notre projet suffisent et que l'on peut être assuré de leur combativité. Point n'est besoin de nous combattre entre nous.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2009

    Excellent texte monsieur Drainville. Les ennemis de l'indépendance du Québec n'en finissent plus d'essayer de démoniser notre noble et belle lutte démocratique pour l'émancipation et la liberté de notre nation.
    Le fait qu'ils en soient rendus à souffler à l'oreille d'un chef d'état étranger (Sarkozy) les mêmes vieilles rengaines hostiles à l'indépendance que l'on nous a servis tant de fois depuis si longtemps au Québec, en dit long sur là où en sont rendus les ennemis de l'indépendance.
    S'ils croyaient abattre les esprits des défenseurs de la liberté en injuriant une fois de plus notre noble cause, ils se sont à nouveau trompés sur l'évaluation de notre courage et de notre détermination. Les défenseurs de la liberté n'en seront que davantage stimulés et renforcis.
    VIVE L'INDÉPENDANCE.
    Jacques Lamothe (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2009

    Cher Bernard Drainville
    Arrêtez de jouer à la belle âme!
    En face ils s'en foutent de vos beaux discours qui font curé défroqué et ils rient sous cape de vos indignations (légitimes) de nymphette effarouchée.
    Des actes svp. Le peuple québécois a été insulté par un loubard de banlieue, vous êtes un de nos représentants alors portez vos culottes et rétorquez donc " Là où ça fait mal"
    JP Gilson

  • Archives de Vigile Répondre

    10 février 2009

    Le pays Québec...grave problème à solutionner avant 2013
    Victoire éclatante des abstentionnistes!
    Pierre Graveline, Écrivain et éditeur
    Le DEVOIR, Édition du mercredi 10 décembre 2008
    Jean Charest et les libéraux peuvent toujours prétendre avoir atteint leur objectif de constituer un gouvernement «majoritaire». La brutale vérité est que plus des trois quarts des personnes en âge d'exercer leur droit démocratique, s'abstenant ou votant pour un autre parti, ne leur ont pas accordé leurs suffrages.
    Pauline Marois et les péquistes peuvent toujours se réjouir de retrouver leur statut d'opposition officielle et rêver, pour certains, de relancer le combat pour la souveraineté. La douloureuse vérité est que quatre personnes sur cinq ne leur ont pas octroyé leur confiance.
    Amir Khadir et les solidaires peuvent toujours se glorifier d'avoir fait élire le premier député de Québec solidaire et chanter «les débuts d'un temps nouveau». La plate vérité est que 97,8 % du corps électoral ne chante pas avec eux.
    Les uns et les autres souffrent aujourd'hui d'une triste mais indéniable déficience de légitimité qui devrait au moins les inciter à la modestie, sinon à réfléchir sérieusement au message que vient de leur adresser le seul vrai gagnant de ces élections «historiques»: le parti de celles et ceux qui ne se reconnaissent tellement pas dans la classe politique actuelle et dans son discours qu'ils ne prennent même plus la peine d'aller voter, le seul parti en réel croissance au Québec, le triomphant parti des abstentionnistes!

  • Gaëtan Dostie Répondre

    9 février 2009

    Monsieur Drainville,
    Vos propos sont ceux d'un grand homme d'état et vous honorent.
    Puissiez-vous être de ceux, voire celui qui nous mènera à choisir notre liberté.
    Merci de cette contribution éclairante et sereine à ce débat soulevé par ce déni présidentiel si aveugle quant à notre réalité.
    Gaëtan Dostie

  • Archives de Vigile Répondre

    9 février 2009

    Excellent texte. Je me permet d'en citer deux paragraphes afin de constituer les raisons numéros:
    1551) « La cause de l’indépendance québécoise s’inscrit dans la longue lignée de ces nationalismes qui, partout dans le monde, ont été des phares de liberté et de progrès social. Ce nationalisme qui nous caractérise est un nationalisme humain qui vise la préservation d’un espace de liberté, notre liberté. Il vise l’émancipation d’un peuple, d’abord, mais aussi celle des individus qui la composent. Le nationalisme québécois et son aboutissement, la volonté de faire l’indépendance, est basée sur cette conviction que nous voulons partager avec le monde : tout être humain, tout peuple, a le droit au bonheur. » Bernard Drainville, Vigile, Ce pourquoi nous nous battons, 9 février 2009 (Da.R.)
    1552) « Notre combat s’inscrit ainsi dans la bataille mondiale pour la diversité culturelle et la survie des langues. Comme tout peuple, les Québécois ont le devoir moral de protéger leur identité car, sans elle, nous ne pourrons plus apporter au monde ces innovations uniques que produisent les peuples uniques. Le monde a besoin de l’identité québécoise car certaines réalisations qui transcendent notre commune humanité n’existeraient pas sans elle. Ce singulier alliage de l’Amérique et de l’Europe qu’est le Québec a donné à l’humanité de grandes choses dans les domaines, culturel (Cirque du Soleil), industriel (Bombardier), financier (Desjardins) et sert même d’exemple quant à son modèle social (CPE). Imaginez maintenant combien le Québec pourrait contribuer au nouvel ordre écologique avec son eau et ses énergies propres! Notre peuple apporte quelque chose de beau et d’original à l’aventure humaine et c’est pourquoi il doit durer. Cette pérennité, elle passe par l’indépendance. » Bernard Drainville, Vigile, Ce pourquoi nous nous battons, 9 février 2009 (Da.R.)
    Ces deux raisons seront rajoutées sous peu à l'argumentaire Mille et une raisons pour que le Québec devienne un pays sur le site de la Coalition Souverainiste. Le site présente 1 500 raisons écrites ou citées par près d'un millier de personnes. C'est un argumentaire écrit par le peuple et pour le peuple. Chacun est invité à envoyer sur le site ses propres raisons qui seront rajoutées à l'argumentaire. Les initiales de celui qui écrit ou cite la raison apparaissent à la fin de chaque raisons. Voici l'adresse de l'argumentaire:
    www.coalitionsouverainiste.com/1001raisons.aspx