Texte de la réponse faite par le président de la République française, Nicolas Sarkozy, à [Mme Pauline Marois, chef du Parti québécois et de l'opposition officielle, et à M. Gilles Duceppe, chef du Bloc québécois->17693]
Je vous remercie de votre lettre du 4 février dernier, qui a retenu toute mon attention.Depuis mon élection, j'ai eu pour but de refonder la relation franco-québécoise en lui donnant un nouvel élan et en élargissant plus encore le champ de notre coopération.
C'est dans cet esprit que je me suis exprimé en octobre dernier devant l'Assemblée nationale du Québec en mettant en valeur la relation de fraternité qui unit Français et Québécois. L'importance de la participation de la France à la commémoration du 400e anniversaire de la fondation de Québec et l'éclat de ces manifestations en France ont été en 2008 une illustration de l'intensité de notre relation et du profond attachement du peuple français au peuple québécois.
C'est dans cet esprit également que j'ai signé avec le premier ministre du Québec une entente en matière de reconnaissance des qualifications professionnelles qui favorisera la mobilité professionnelle entre la France et le Québec. Elle permettra aux Français qui font le choix de s'installer au Québec de réussir plus facilement leur intégration professionnelle comme aux Québécois de pouvoir exercer leur profession en France. Il s'agit là d'un progrès social et humain exceptionnel, sans équivalent entre deux partenaires situés sur des continents différents.
C'est dans cet esprit enfin que la France a tenu à rendre hommage au peuple québécois en distinguant en 2008 quinze personnalités québécoises de tout premier rang en leur remettant les insignes de l'Ordre national du mérite ou de la Légion d'honneur. Dans ce contexte, j'ai eu le plaisir de décorer le 2 février le premier ministre du Québec des insignes de commandeur de la Légion d'honneur. J'ai souligné que cet hommage s'adressait à la personne du premier ministre mais, au-delà, à la nation québécoise tout entière.
Ma volonté est d'aller plus loin encore, en approfondissant dans tous les domaines la relation unique qui lie la France et le Québec. Je pense notamment aux domaines économique, scientifique et universitaire, car ce sont les clefs de notre avenir commun, ou encore à notre coopération dans les domaines de la santé et de l'environnement.
Je souhaite que cette nouvelle relation franco-québécoise s'épanouisse en harmonie avec la relation que la France entretient avec le Canada dans son ensemble. Cette communauté d'action est déterminante pour faire avancer les causes auxquelles nous tenons. La victoire commune que nous avons remportée pour la reconnaissance de la diversité culturelle en est l'illustration. Je pense également au projet de nouvel accord entre l'Union européenne et le Canada, pour lequel le Québec joue un rôle moteur. Cette communauté d'action est d'autant plus nécessaire dans le contexte de la crise économique mondiale que nous subissons, dans laquelle la langue française et les valeurs de la francophonie que nous portons ensemble constituent l'un de nos atouts les plus précieux.
Les Québécois, dans la diversité de leurs engagements et de leurs opinions, tiennent une place particulière dans le coeur des Français. Ce lien si profond qui nous unit, fondé sur le respect, la fraternité et la francophonie, constitue notre trésor commun. C'est ce trésor que je voudrais, avec tous les Québécois, promouvoir et valoriser davantage encore.
Je vous prie de croire, madame la chef de l'opposition officielle, monsieur le chef du Bloc québécois, à l'assurance de ma considération.
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Nicolas Sarkozy, Président de la République française
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