Ce qui a déjoué l’Alberta…

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Le marché américain a glissé entre les mains de l'Alberta

L’Alberta voit ses revenus de ressources chuter autant ces jours-ci, c’est parce que l’essor pétrolier et gazier des États-Unis est tout simplement spectaculaire. Dans son budget présenté hier pour l’exercice 2013-2014, le gouvernement Redford à Edmonton indique que les revenus pétroliers seront de 6,2 milliards $ moins élevés qu’attendu en 2013-2014. Pourquoi ?
Une bonne partie de la réponse se trouve dans un rapport du Service de recherche du Congrès américain, publié il y a une semaine. On apprend ainsi que la production totale américaine de pétrole a atteint 6 208 200 barils par jour en 2012, une hausse de 11,6 % par rapport à l’année précédente, de 24,1 % par rapport au niveau de 2008.
On apprend aussi que la production de gaz naturel a totalisé 23,966 milliards de pieds cubes en 2012, une hausse de 1,6 % comparativement à 2011, de 20,1 % par rapport à 2007.
Dans les deux cas, l’Agence internationale de l’énergie prévoit une hausse de la production au cours des prochaines décennies. Plusieurs observateurs s’attendent à ce que les États-Unis atteignent l’indépendance énergétique dans 1 ou 2 décennies.
Ainsi, la demande américaine pour le pétrole albertain est de moins en moins forte, ce qui fait pression sur le prix de vente du bitume albertain. Le prix international du pétrole, le BRENT, est à plus de 110 dollars. Le prix américain du WTI est à 90 dollars. Et celui de l’Alberta se situe entre 60 et 70 dollars en ce moment.
Il y a aussi l’exploitation massive des gaz de schiste aux États-Unis qui a provoqué une hausse importante de la production de gaz naturel, ce qui a fait pression à la baisse sur les prix.
Alors, les prévisions albertaines ne tiennent plus la route. Et, la province, qui comptait sur ces revenus pour éponger la hausse de ses dépenses, provoquée notamment par une croissance démographique majeure, doit refaire ses devoirs.
Edmonton refuse d’utiliser l’espace fiscal disponible : pas de taxe de vente, pas de hausse d’impôts. Le gouvernement coupe donc dans les dépenses, emprunte sur le marché et s’endette pour financer ses projets, et espère que ses projets d’oléoducs (vers le sud, vers l’ouest et vers l’est) seront bientôt approuvés.


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