Charest dénonce une fois de plus la «banalisation de la violence»

Après sa sortie, le groupe Mise en demeure décide d'annuler sa participation à la Fête nationale

Vraiment effronté, le mec! Il vient au micro pour dénoncer la "violence de la rue" dont il est le premier responsable. JJC est devenu un amuseur public dangereux! Y a-t-il un crime de lèse-démocratie?


Antoine Robitaille , Isabelle Porter - «L'erreur, c'est de ne pas réagir» a dit le premier ministre Charest ce matin.
À l'entrée du caucus libéral ce matin, Jean Charest a dénoncé de manière vigoureuse l'invitation faite au groupe Mise en demeure de chanter à la Fête nationale à Québec. Il a ensuite profité du point de presse pour condamner avec véhémence la «banalisation de la violence et de l'intimidation» qui, selon lui, prend racine au Québec dans la foulée de la crise étudiante.
Le premier ministre soutient qu'il est de son devoir de réagir à cette dérive. «Plus jeune, je faisais partie d'un mouvement étudiant; jamais il ne nous serait venu à l'idée de poser des gestes violents, ça aurait été impensable! Mais là, c'est devenu acceptable. La cause le justifie, paraît-il? Non. Ce n'est pas le Québec», a-t-il lancé peu avant la période des questions à l'Assemblée nationale.
Le spectacle annoncé – puis annulé – du groupe anarchiste Mise en demeure au programme du Party clandestin de la Fête nationale qui se tient en marge du spectacle principal de la St-Jean à Québec a piqué le premier ministre au vif.
Mise en demeure est l'auteur du pastiche de la toile d'Eugène Delacroix La liberté guidant le peuple où l'on voyait le député de Québec solidaire, Amir Khadir, tenir un fusil et Jean Charest, agonisant à ses pieds. Le premier ministre a accusé le groupe de porter entre autres des menaces directes à l'intégrité d'une ministre du gouvernement, Michelle Courchesne, dans une de leurs chansons.
Les paroles de leurs chansons ne font pas non plus dans la dentelle. L'une d'elles, intitulée « Ah vous dirais-je maman », « menace directement » la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, s'est indigné M. Charest.
Le passage controversé se lit comme suit: « Ah vous dirais-je scie à chaîne / M'as te présenter Courchesne / Mad'moiselle veut dég'ler l'éducation / À grands coups de répression / M'a t'la g'ler ça s'ra pas ben long / D'un coup d'masse dret à dret du front ».
« Est-ce que ces gens-là pensent que nous n'avons pas de famille? Que nous ne sommes pas des êtres humains? C'est comme si on vient déshumaniser la politique, déshumaniser la vie », a pesté M. Charest au sujet des promoteurs de Party clandestin qui avaient cru bon inviter Mise en demeure sur les Plaines.
«Le discours banalisant la violence et l'intimidation s'impose petit à petit au Québec», selon M. Charest. « L'erreur, c'est de ne pas réagir, c'est de ne rien dire, de laisser passer. Depuis des mois, ça avance d'un pas à l'autre, on tolère l'intimidation, la violence sous prétexte que... On a vu ça sur les campus dans nos écoles, dans nos collèges. Moi, ça m'a profondément choqué », a-t-il poursuivi.
Le 24 juin ne doit « pas être une opération politique », mais une fête pour rassembler « tous les Québécois sans exception, peu importe nos allégeances politiques, la couleur de notre peau, même la langue que nous parlons », a-t-il insisté.
Aucune fin partisane
Plus tard, au cours des débats à l'Assemblée nationale, l'opposition péquiste a de nouveau accusé le gouvernement de laisser traîner la crise en longueur à des fins partisanes. De cette façon, le chef libéral espère apparaître « comme le champion de la loi et de l'ordre » pendant la prochaine campagne électorale, a soutenu la députée Marie Malavoy.
Le coulage récent d'un document du cabinet du premier ministre, qui suggère d'associer le Parti québécois au désordre social, s'inscrit dans « cette stratégie électorale bien orchestrée et planifiée depuis des semaines », a renchéri la chef Pauline Marois.
Le premier ministre a nié vouloir profiter de la crise, mais n'a pas hésité à sommer sa vis-à-vis péquiste de choisir son camp.
« Pourquoi n'est-elle pas capable de dire que les étudiants qui veulent avoir accès à leurs salles de cours doivent y avoir accès sans intimidation et sans violence? Son vrai test, c'est ça. Et si elle croit ça, qu'elle se lève et le dise. Sinon, elle se place du côté de ceux qui prônent la violence et l'intimidation », a-t-il dit.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->