Charest et Harper, même combat, dit Marois

«Plutôt que de s'occuper de notre économie, ils ont préféré satisfaire leur quête de pouvoir personnelle.»

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Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne

Sainte-Julie et Valcourt -- Élevant d'un cran la vigueur de ses attaques, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, a mis Stephen Harper et Jean Charest dans le même sac, hier, les présentant tous deux comme des chefs assoiffés de pouvoir qui affichent le même mépris pour le Québec.
«Jean Charest et Stephen Harper, même combat», a lancé Pauline Marois devant quelques centaines de militants réunis en matinée à Sainte-Julie dans la circonscription de Marguerite-d'Youville. «Plutôt que de s'occuper de notre économie, ils ont préféré satisfaire leur quête de pouvoir personnelle.»
Pour la chef péquiste, Stephen Harper et Jean Charest, «c'est la même arrogance et le même mépris envers le Québec».
Au cours d'un point de presse en après-midi, Pauline Marois a reconnu qu'elle avait haussé le ton depuis quelques jours. «Je vais garder le même ton» d'ici à la fin de la campagne, a-t-elle dit. Mais, comme si ce ton plus agressif n'était pas dans sa nature, elle a ajouté: «Il est déjà assez haut à mon point de vue.»
La chef péquiste s'est montrée tout aussi virulente envers le chef libéral en rappelant qu'il avait été vice-président du comité du NON lors du référendum de 1995. Elle juge que Jean Charest, ce «Capitaine Canada», est bien mal placé pour faire la leçon à Mario Dumont après que le chef adéquiste eut brandi le spectre de la perte des pensions de vieillesse devant un auditoire de personnes âgées. «Les fédéralistes se sont-ils gênés, eux, pour menacer les aînés dans les centres d'accueil pour leur dire qu'ils allaient perdre leur pension ? Est-ce que vous vous souvenez de Jean Charest qui agitait son passeport lors du référendum? Jean Charest, c'est le fédéraliste qui a bâti sa carrière politique en menant des campagnes de peur», a-t-elle rappelé à ses militants.
La crise politique qui a cours à Ottawa a eu des échos, hier, dans la campagne électorale. Lors de l'assemblée péquiste à Sainte-Julie, le député du Bloc québécois de Verchères-Les Patriotes, Luc Malo, a évoqué dans son adresse aux militants le «bruit» qui proviendra d'Ottawa. «Si vous vous laissez influencer par le bruit qui va arriver d'Ottawa, ce sont nos adversaires fédéralistes qui en profiteront», a--t-il affirmé. Pour le jeune député, les militants péquistes ne doivent pas se laisser distraire.
Dans ses allocutions, Pauline Marois répète que les Québécois ne doivent pas se laisser aller «au découragement et à l'abstention». Dans son point de presse hier, la chef péquiste a admis que l'abstentionnisme des électeurs la préoccupait au plus haut point. «Le cynisme ambiant fait en sorte que [les électeurs se demandent]: "Est-ce ça veut vraiment la peine?" Et moi, c'est ce qui me fait le plus mal au coeur», a-t-elle déploré.
Pour la première fois de la campagne, Bernard Landry s'est retrouvé sur la même tribune que Pauline Marois. L'ancien premier ministre a lui aussi voulu encourager les électeurs à exercer leur droit de vote. «J'ai entendu des gens qui disent: on est enragé, on ne veut pas d'élections, on n'ira pas voter. Ce n'est pas la logique, Si tu es enragé, va punir celui qui t'a enragé. Il faut voter massivement.»
Dans son allocution qui a précédé celle de Mme Marois, Bernard Landry s'en pris au gouvernement de Jean Charest «qui a le plus contribué à affaiblir l'économie du Québec.» Les belles années pour l'économie du Québec, c'est quand il se créait 125 000 emplois par an, c'est quand «notre État national» s'est comporté comme un État moderne «et non pas comme un État néoconservateur ou ultralibéral comme c'est la politique du Parti libéral», a avancé M. Landry. Alors que l'on parle d'une refondation du capitalisme, ce ne sont pas les partis libéraux qui l'incarnent, mais bien les partis progressistes comme le PQ, a-t-il fait valoir.
Bernard Landry a rappelé qu'en 2003 Jean Charest l'avait tenu personnellement responsable des pertes de 8,5 milliards essuyées par la Caisse de dépôt et placement du Québec après l'éclatement de la bulle technologique. L'ancien chef péquiste ne veut pas rendre la pareille aujourd'hui au chef libéral. Jean Charest n'est évidemment pas responsable des pertes de la Caisse sur les marchés, juge-t-il. «C'est la Caisse qui gère quand la Bourse s'effondre. Ce n'est pas à cause de Jean Charest ni à cause de son prédécesseur», a poursuivi Bernard Landry.


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