Karim Benessaieh - Un Québec indépendant avec, à sa tête, un gouvernement du Parti québécois se sortirait mieux de la crise économique qui pourrait frapper le Canada dans les prochains mois, estime Pauline Marois. Elle reproche du même souffle à Jean Charest de n'avoir aucun plan pour faire face à la tourmente.
En réponse aux questions des journalistes après une rencontre avec des intervenants locaux à Mascouche, la chef du Parti québécois a déclaré qu'«un Québec indépendant serait capable de mobiliser toutes ses ressources plus rapidement, sûrement, que ne pourrait le faire un gouvernement fédéral».
Elle a par ailleurs souligné que le Parti québécois avait «une longue expérience de moments difficiles», ayant eu à diriger la province au début des années 1980 et 2000.
«Dans les deux cas, je peux vous dire que le Québec s'est mieux sorti de la crise que nos voisins autour de nous, mais c'était sous la gouverne d'un Parti québécois qui a à coeur de faire avancer le Québec, de mobiliser les ressources, de mobiliser les partenaires lorsque c'est nécessaire. Et nous le faisions bien.»
Même si elle reconnaît que le système bancaire et financier canadien est plus sain que celui des États-Unis, Mme Marois estime que les exportations québécoises, dirigées à 85% vers notre voisin du Sud, vont tôt ou tard souffrir du ralentissement.
«Si les Américains arrêtent de consommer parce qu'il y a une perte de confiance, parce qu'il y a une perte d'emplois, parce qu'ils n'ont pas l'argent pour le faire, ça va avoir une répercussion directe sur le Québec.»
Budget déficitaire
Le budget libéral déposé au printemps dernier était «déficitaire», affirme la chef péquiste, et il a fallu recourir à des ventes d'actifs pour le boucler. Cette marge de manoeuvre, le gouvernement n'en disposera plus au prochain budget.
«Alors qu'est-ce qu'il va faire pour stimuler l'économie? Pour aider à passer à travers cette crise, c'est à M. Charest de nous indiquer ce qu'il veut faire. Je dénonce qu'il n'ait pas de plan: c'est ça la responsabilité d'un chef d'État, d'être capable de faire de la planification.»
Mme Marois s'est par ailleurs engagée à offrir des places en garderie à tous les parents qui en feraient la demande. Elle a fait cette promesse après avoir rencontré des responsables de centres de la petite enfance de la région de Lanaudière, qui estiment que le gouvernement n'a livré que la moitié des 1500 places en garderie demandées par la région. «Notre approche, c'est 'un enfant, une place'. L'engagement est ferme.»
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