Vu qu’il ne reste que deux semaines avant les Jeux olympiques de Rio, les tensions autour des acteurs du scandale sur le dopage s’intensifient. Le chef de l’AMA ose parler ouvertement sur le manque absolu de preuves mais cela ne touche personne.
Après l'exclusion par le Tribunal arbitral du sport (TAS) de 68 athlètes russes des Jeux de Rio, la chaîne de télévision russe NTV a décidé de diffuser un programme enregistré le 28 mai dans lequel le chef de l’AMA, Craig Reedie, et le chef de l’Agence antidopage américain, Travis Tygart, déclaraient par téléphone qu’il n’existait pas de faits tangibles venant prouver la culpabilité des sportifs russes.
En ce qui concerne la date de l'enregistrement de ces conversations, les auteurs du programme ont déclaré ne pas avoir voulu diffuser ces matériaux plus tôt afin de ne pas influencer la décision des organisations internationales.
Pas de preuves
Se présentant comme le ministre de la Jeunesse et des Sports ukrainien Igor Zhdanov, l'imitateur Alekseï Stoliarov, connu sur le net comme Lexus, a prétendu dans une conversation téléphonique avec le président de l'Agence mondiale antidopage et membre du Comité international olympique Craig Reedie que l’Ukraine s’inquiétait sur le sort des athlètes convaincus de dopage.
En parlant de manière amicale, Craig Reedie a raconté qu’il n’y avait pas à sa connaissance la moindre preuve affirmant que les sportifs russes ayant participé aux Jeux olympiques de Sotchi étaient dopés. Toutes les accusations ne s'appuient que sur les propos de l'ex-chef de l'Agence antidopage russe, Grigori Rodtchenkov.
«Les articles du New York Times avaient un caractère accusateur concernant de nombreuses irrégularités survenues dans le laboratoire de Sotchi. […] Nous avons encore besoin de voir les preuves de Rodtchenkov», a-t-il souligné.
Grigori Rodtchenkov est l’ancien directeur de l’Agence antidopage russe. Après que la commission d’enquête de l’AMA l’a accusé d’avoir détruit plus d’un millier d'échantillons en septembre 2015, il a émigré aux Etats-Unis où, six mois plus tard, le 12 mai, il a publié un article dans le New York Times sur un soi-disant système de dopage à Moscou. Il a prétendu, sans fournir de preuves, que «des dizaines d’athlètes russes, y compris 15 médaillés, faisaient partie d’un programme gouvernemental de dopage à l'occasion des Jeux olympiques d’hiver de 2014 de Sotchi». Selon lui, il «a développé un cocktail de trois substances interdites» qu’il a mélangées avec de l’alcool et fait prendre aux athlètes pendant que «des experts de la lutte contre le dopage et des membres des services de renseignement russes remplaçaient subrepticement leurs échantillons d'urine».
Ses propos ont provoqué une vive réaction de la part des autorités russes. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, les a qualifiés de «diffamation d’un défectionnaire». «Ces déclarations semblent absolument infondées, elles ne se basent pas sur des données crédibles, ne sont pas appuyées par des faits», a-t-il indiqué.
«C’est la politique, mon ami»
Lors du même programme, Alekseï Stoliarov a également appelé le chef de l’Agence américaine antidopage, Travis Tygart, en se présentant toujours comme le ministre de la Jeunesse et des Sports ukrainien. Sa réponse diffère également de celle servie aux médias.
«C’est de la politique, mon ami», a déclaré Travis Tygart au canular téléphonique qui s’intéressait à la possibilité de l’exclusion des athlètes russes des Jeux de Rio.
«On peut exclure l'équipe nationale russe d'athlétisme pour 12 mois, puis nous verrons ce qui changera», a-t-il poursuivi.
Ce n’est pas la première révélation sensationnelle faite par Alekseï Stoliarov et son ami, Vladimir Kouznetsov, alias Vovan. Parmi leur «victimes», on dénombre déjà le président biélorusse Alexandre Loukachenko et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. Mais ils sont véritablement devenus célèbres
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