Dans son dernier éditorial intitulé "[Détournement de crise->9784]" M. André Pratte utilise des
arguments qui m’apparaissent tordus et intellectuellement pauvre. Il
souhaiterait limiter le débat sur l’identité nationale au seul domaine de
la religion. Or, les mémoires déposés à la commission Bouchard Taylor nous
révèlent des préoccupations beaucoup plus larges que les seuls
accommodements religieux. Ils portent notamment sur des questions aussi
variées que les valeurs communes, l’intégration scolaire, la lutte contre
le racisme et la discrimination, les enjeux socioéconomiques de
l’immigration et surtout sur des problèmes reliés au respect de la charte
de la langue française.
Ce monsieur peut bien tenter de nous faire croire
que tout va bien dans le meilleur des mondes, cependant il ne peut nier que
cette commission a été mise sur pied en réponse à une grande inquiétude
identitaire qui se manifeste depuis un certain temps chez les québécois. Il
est vrai que la charte de la langue nous a fait progresser collectivement
mais ces victoires sont fragiles. Il n’est pas normal que 30% des
immigrants ne parlent pas le français quatre ans après leur arrivée. Au
surplus, les importantes coupures de personnels annoncées par le ministère
de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) [Immigration: le
couperet tombe à Québec->http://www.ledevoir.com/2007/10/22/161475.html]
n’annoncent rien de bon pour la suite des choses et devancent scandaleusement
les conclusions de la commission.

Les commentaires de monsieur Pratte démontrent bien la déroute des
fédéralistes dans ce dossier. Ces derniers réalisent avec horreur que cette
commission représente une sorte de thérapie qui fera sans doute reculer
l’aliénation colonialiste des québécois. L’histoire dira qu’elle aura été
une balise importante dans l’avancement de la cause de l’indépendance.
Cet
éditorial démontre aussi que son auteur a failli dans sa mission de
préserver les intérêts idéologiques et économiques de son patron et qu’il
est à risque de perdre son emploi si celui-ci continue à produire des
arguments aussi absurdes. Il faudrait de toute urgence écrire à M.
Desmarais pour que celui-ci fasse des pressions auprès de monsieur Pratte
pour qu’il augmente son argumentation fanatique parce que là, franchement,
il se ramollit !
Je ne conteste pas à ce dernier de vouloir s’identifier à
la majorité anglophone canadienne et à ses règles constitutionnelles, s’il
le souhaite. Mais, dans ce cas précis, il est clair que ce texte est un
acte de trahison qui détourne le débat des enjeux compromettants et
potentiellement explosifs pour la famille Desmarais. Ils se sentent piégés
et doivent utiliser tous les moyens pour fausser les significations
profondes de la commission jusqu’à l’utilisation d’arguments totalement
malhonnêtes.

Serge Savoie

Membres du PI
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