Congrès d'Option nationale: plus de participants que prévu

Option nationale




Louise Plante Le Nouvelliste - C'est ce samedi, 25 février, qu'aura lieu à Bécancour le congrès de fondation d'Option nationale.
Quatre mois après sa reconnaissance par le directeur général des élections, cette première instance officielle du parti vient ponctuer une série de rencontres à travers le Québec à l'occasion desquelles le député démissionnaire du Parti québécois dans Nicolet-Bécancour, Jean-Martin Aussant, a rencontré des citoyens pour leur présenter le projet de plateforme du parti qui sera étudié à cette occasion.
Celui-ci ne cache pas une certaine fébrilité face à cet événement d'autant plus que 350 congressistes sont attendus à cette occasion. C'est plus que ce qu'il attendait, avoue-t-il candidement, et il semble que l'organisation ait dû ouvrir une centaine de places supplémentaires pour faire face à la demande. On soutient même qu'une centaine de membres se sont vu refuser l'inscription, faute de place.
M. Aussant explique cet engouement par la clarté du message d'Option nationale et son bien-fondé. «Et ce, malgré ce qu'on entend dans certains médias à l'effet que la souveraineté, c'est d'une autre époque et que c'est fini. Quand on explique clairement et qu'on illustre le message, les gens embarquent. En parler clairement, c'est aussi démontrer que la politique c'est plus qu'une simple alternance entre des rouges et des bleus», soutient-il.
Au cours de ce congrès, les participants adopteront la plateforme d'Option nationale, présentée le 8 novembre dernier, ainsi que les statuts temporaires du parti qui lui permettront de se développer partout au Québec. Enfin, les membres éliront le premier Bureau national.
«C'est certain que pour un premier congrès, il y aura des choses un peu procédurales et arides, admet Jean-Martin Aussant. Mais comme c'est un nouveau projet, on s'attend à ce que les gens soient enthousiastes et que ça se déroule bien. Disons qu'on ne pense pas avoir des chicanes ou une course à la chefferie lors de ce congrès-là», blague-t-il, en faisant manifestement référence à son ex-parti, le PQ.
Les Pierre Curzi et Lisette Lapointe ont confirmé leur présence de même que quelques autres personnalités politiques et des artistes. «Mais ce ne sera pas un spectacle comme lors du lancement du 9 décembre. Les gens seront là comme militants, pour un congrès en bonne et due forme. Tout le monde sera égal, connu ou pas», prévient le chef d'Option nationale.
Appelé à commenter la création par Pauline Marois du Comité de la souveraineté, M. Aussant déclare que s'il en sort des études et arguments pour faire avancer la cause, il en sera très heureux, mais il ajoute du même souffle que tant que le message du Parti québécois sera «on fera la souveraineté au moment opportun», ça demeure moins intéressant pour les militants d'Option nationale.
«Si c'est urgent et nécessaire de la faire, le moment opportun, c'est maintenant, croit-il. Tant que ce message restera institutionnellement au coeur du Parti québécois, ils pourront faire toutes les études qu'ils veulent, comme leaders, ils ne seront pas très emballants. C'est la triste réalité», conclut l'ex-député péquiste qui aurait aussi préféré un comité moins partisan que celui qui a été présenté et qui «est étampé péquiste».
Six principaux thèmes
La plateforme d'Option nationale comprend six principaux thèmes. Au chapitre de la reprise en main de l'avenir du Québec, il est question de rapatrier les lois, impôts et traités fédéraux ainsi que d'écrire une Constitution du Québec. On propose de nationaliser les ressources naturelles et d'utiliser ces revenus pour se doter d'un meilleur système d'éducation. On suggère aussi un moratoire complet dans le secteur du gaz de schiste, une charte du bois, de déclarer l'eau et les terres agricoles patrimoine national et d'élaborer une stratégie d'indépendance énergétique. Option nationale veut aussi créer une Banque du Québec et projette de mieux reconnaître l'économie sociale. La nouvelle formation politique révisera le mandat de la Caisse de dépôt et de placement... et fera de Gatineau un pôle majeur de l'administration publique au Québec.
Le parti préconise par ailleurs la gratuité scolaire tout en faisant de la réussite scolaire une priorité nationale. Il veut également créer un ordre professionnel des enseignants, revoir le financement des réseaux d'éducation et rehausser de 16 à 18 ans l'âge de l'instruction obligatoire.
Côté santé, la formation de Jean-Martin Aussant réaffirme le caractère public et universel du système de santé. Elle veut revoir le contingentement de divers programmes d'études et accélérer la reconnaissance et le perfectionnement des professionnels de la santé issus de l'immigration. Elle reconnaît l'importance de la prévention en matière de santé et en fera une priorité nationale. Elle veut aussi élargir le rôle de l'infirmière et des pharmaciens et créer Pharma Québec qui sera responsable de la gestion des produits pharmaceutiques. Option nationale accordera une attention particulière au français, seule langue officielle, en imposera la maîtrise aux immigrants qui veulent s'installer au Québec et interdira les écoles passerelles.
Jean-Martin Aussant suggère enfin de revoir le mode de scrutin, d'instaurer le financement des partis politiques, d'abolir le poste de lieutenant-gouverneur et de faire en sorte que la population puisse imposer à une commission parlementaire de recevoir un mandat d'initiative populaire avec l'appui de 5 % des électeurs inscrits.
Le PQ s'organise dans Nicolet-Bécancour
Huit mois après la démission de son député Jean-Martin Aussant comme membre du Parti québécois, l'association péquiste de Nicolet-Bécancour a fait savoir qu'elle poursuivait ses activités. Un groupe de travail constitué du tuteur du PQ de l'ex-Nicolet-Yamaska, Gilles Mayrand, des ex-députés Michel Morin et Jean-Guy Paré et du candidat du PQ dans Lotbinière en 2008 Guy St-Pierre, a désigné un comité provisoire afin d'organiser l'assemblée générale de la nouvelle circonscription, Nicolet-Bécancour, et de constituer un comité électoral en vue des prochaines élections.
L'exécutif provisoire, sous la présidence de Jean-Guy Paré, est composé de Guy St-Pierre, Bob Lemay, Sébastien Proulx (qui n'est pas l'ex-député adéquiste de Trois-Rivières, mais un jeune homme de Nicolet), Henri Bordeleau, Bertrand Allard, Bernard Demers et André Bélanger.
M. Mayrand s'est dit confiant que la nouvelle équipe saura remettre le PQ en place dans cette circonscription.


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