Chefferie d’Option nationale

Pour cesser de se raconter des histoires

Option nationale

Malgré tout le respect que j’éprouve envers Sol Zanetti et sa candidature à la chefferie d’Option nationale, je ne peux que constater l’éloignement de certains dirigeants de ce parti de la réalité politique.
Il faut être fortement ancré dans le réel pour espérer le transformer. Deux des premières mesures préconisées par le candidat, soit la création d’une large coalition souverainiste et l’instauration d’un mode de scrutin proportionnel, relèvent plus de l’expression incantatoire ou de l’objet de désir inatteignable que d’un projet réalisable à court ou moyen terme.
Comme dit l’expression, pour danser le tango, il faut être deux. Toutes les incantations du monde ne suffiront pas à chasser les démons de l’égo démesuré de nos chefs politiques, ni à faire découvrir les vertus du vote proportionnel à un parti gouvernemental, le Parti Québécois, dont la seule intention affichée est de constituer un gouvernement majoritaire.
Il ne faut pas avoir la tête à Papineau pour se rendre compte que le mode proportionnel ne sied qu’aux partis minoritaires (QS, ON, PV voire CAQ), les seuls à pouvoir en bénéficier. À moins d’être suicidaire ou de faire preuve d’une grandeur d’âme incomparable, ce n’est pas demain la veille que le PQ instaurera le scrutin proportionnel au Québec. Les Libéraux ne sont pas plus bêtes, car eux non plus ne voudraient pas se voir déborder sur leur droite par une multitude de partis fédéralistes.
La constitution d’une grande coalition souverainiste relève tout autant de la pensée magique, du moins pour l’instant. Beaucoup l’appellent ou l’ont appelé de leurs vœux. Un congrès sur le thème de la Convergence lui a même été dédié en mai dernier. L’appel fut probablement prématuré et les espoirs déçus. Option nationale, de son côté, aspire à être l’animateur voire le moteur d’une nouvelle coalition des indépendantistes québécois. Mais il agit comme s’il ignorait qu’un tel rôle de leader ne vient pas sans exigences. Il faudrait qu’ON devienne une véritable force politique, un parti incontournable parmi les formations souverainistes. Cela s’avère malheureusement loin d’être le cas présentement.
Se raconter des histoires ne sert en rien la cause de l’indépendance du Québec. Pour espérer réussir le grand rêve de tout un peuple, il faut nécessairement y mettre du temps, s’organiser, y consacrer des efforts et faire preuve d’opiniâtreté. Option nationale est issu de jeunes sympathisants indépendantistes, de militants sincères, à la base fortement désabusés des partis politiques traditionnels. Certains croient qu’il suffit seulement de beaucoup d’enthousiasme pour changer le cours des choses et transformer les revendications en réalité. Cette vision pour le moins naïve exerce son pouvoir séducteur dont il faudra bien un jour s’extirper - le plus tôt sera le mieux - si nous voulons voir ON avancer durablement. Pour le moment, le seul candidat en lice à la chefferie de ce parti ne semble pas l’avoir compris.
P.S. Quant à savoir si moi, André Lamy, me porterai candidat, l’évaluation de la situation est en cours. Je vois l’annonce de mon intention publiée le 4 août 2013 comme une déclaration d’amour au parti. Encore fait-il que l’autre y réponde. S’unir à une formation politique, c’est un peu comme un mariage : cela peut susciter une montagne d’espoirs. Mais tout le monde sait bien que dans la vraie vie, convoler en juste noce n’est pas toujours un jardin de roses. D’autant que le prétendant ne saurait promettre que du travail, des efforts et de la sueur. Pour un avenir meilleur.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    17 août 2013

    Bravo!
    Une autre défection...
    http://www.letraitdunion.com/Actualites/Politique/2013-08-15/article-3352198/Le-president-dOption-nationale-Terrebonne-rejoint-le-PQ/1