De la rue au vote

Pratte l'enfumeur! Les étudiants veulent la gratuité scolaire - 12 semaines de promotion dans la rue sans succès. Le frelon recommande alors aux étudiants de sortir de la rue et concentrer leurs efforts dans les urnes, cette belle démocratie québécoise... Et de voter QS qui offre la gratuité scolaire dans son programme.... "Cette politique est à notre avis irréaliste, mais si les jeunes y croient, ils devraient appuyer ce parti de toute leur énergie". On espère que Desmarais apprécie à leur juste valeur les astuces de son larbin...


Quand on y songe, il n'est pas étonnant que les étudiants en grève soient déçus de l'entente de principe conclue la fin de semaine dernière. Et cette déception a peut-être peu à voir avec les propos de la ministre Beauchamp et des leaders étudiants.
À mesure que se prolongeait le boycottage et que se multipliaient les manifestations, on a dit aux jeunes que le gouvernement Charest serait forcé de reculer, d'accepter le gel, voire la gratuité. On les a convaincus que leur mouvement allait bien au-delà de la simple question des droits de scolarité. On a parlé d'un moment historique, d'un «printemps érable», d'un «tremplin pour une contestation radicale». Et voici qu'on leur demande de revenir en classe en échange de la formation d'un comité! Évidemment, ils se disent: «Tout ça pour ça?»
Plusieurs ont suggéré qu'au lieu de mettre leur session en péril, les étudiants devraient attendre la prochaine campagne électorale et appuyer alors un parti qui s'oppose à la hausse des droits de scolarité. Chez bien des jeunes toutefois, cet argument ne porte pas. On leur a raconté qu'au Québec, les grands changements ont été produits par le «syndicalisme de combat», par la mobilisation de la rue. C'est inexact. Les deux plus grandes vagues de changement dans l'histoire du Québec moderne sont survenues à la suite d'élections qui ont porté au pouvoir un parti réformiste: le Parti libéral de Jean Lesage en 1960 et le Parti québécois de René Lévesque en 1976. À l'opposé, le désordre social des années 1970-1972 - bien plus grave que la crise actuelle - a entraîné en 1973 la réélection triomphale du gouvernement Bourassa (102 sièges sur 110).
Bien qu'imparfaite, comme tout système politique, la démocratie parlementaire fonctionne au Québec. Lors du prochain scrutin, les électeurs auront le choix entre plusieurs formations, très différentes les unes des autres. Il est vrai que le PLQ et le PQ jouissent de plus de ressources que les autres partis. Mais le PQ a gagné en 1976 alors qu'il était beaucoup moins riche que le Parti libéral. L'ADQ est devenue l'opposition officielle en 2007 avec relativement peu de moyens. L'an dernier, le NPD a balayé le Québec sans disposer ici d'une forte organisation.
On peut penser que beaucoup d'étudiants en grève se retrouvent dans le discours de Québec solidaire, formation prônant «l'accès gratuit à tous les secteurs de l'éducation en formation générale, technique et professionnelle, du préscolaire jusqu'à l'université inclusivement». Cette politique est à notre avis irréaliste, mais si les jeunes y croient, ils devraient appuyer ce parti de toute leur énergie. Imaginons par exemple que chaque étudiant en grève contribue 10$ à QS; les moyens financiers de la formation s'en trouveraient quadruplés.
En somme, les étudiants devraient reprendre leurs cours et transporter leur mobilisation de la rue aux bureaux de scrutin.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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