Cher papa...

Si les étudiants se mobilisent, c'est parce que le désir de changement vaut plus qu'une session d'étude; on projette notre vision au-delà de la grève.

Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012

Bonjour,
nous nous appelons Florence, Naomie et Léa Tremblay. Nous sommes les 3
filles de ce père qui a écrit au sujet du mouvement carré rouge la semaine
dernière, et dont [la lettre fut publiée dans La Presse->48010].

Après avoir lu tout ça, nous avons décidé d'y répondre, car évidemment les
choses ne s'arrêtent pas à une opinion. Le mouvement carré rouge est très
diversifié et nous en représentons un segment. Nous avons beaucoup
réfléchi, écrit, ré-écrit, ré-ré-écrit ensemble. Nous vous laissons lire le
produit de notre réflexion, la lettre ci-jointe. Nous vous serions
infiniment reconnaissantes si vous acceptiez de la publier, ou du moins en
partie, en nous informant au préalable des modifications que vous souhaitez
y apporter.
Merci
----

Le 14 mai 2012, 13e semaine de la grève étudiante
Cher Papa,
Nous comprenons que tu sois fâché.
Ta colère nous apparaît comme le produit de la lente désillusion des idéaux
sociaux de ta
jeunesse, exacerbée par des préjugés sur les “vraies” intentions crottées
des leaders
étudiants et de tous ceux qui participent au mouvement. Cependant, bien que
nous
soyons conscientes du cheminement qui t'a mené à prendre cette
position face au conflit,
nous osons espérer que tu puisses également comprendre que nous tenons à
certains
idéaux sociaux différents des tiens.
Pour commencer, il y a un principe que Guillaume Lépine, une de nos
connaissances, et
fondateur de l'École de la Montagne Rouge, résume si bien:
“Aujourd'hui pour moi,
demain pour toi”.
Nous pensons que manifester aujourd'hui, c'est de revendiquer un
meilleur lendemain. Tu
sais, personne - enfin, très peu d'entre les étudiants, qui justement
ont fait le choix
d'étudier et d'assister à leurs cours en temps normal, et
certainement pas nous - n'AIME
être en grève... Si les étudiants se mobilisent, c'est parce que le
désir de changement vaut
plus qu'une session d'étude; on projette notre vision au-delà de
la grève.
Oui, au-delà de la grève, nous nourrissons une conception de la société
québécoise
comme un projet commun, rassemblant toutes les générations; une société
plus solidaire,
où l'on s'entraide et se soucie du sort des autres. En tant
qu'étudiantes, nous considérons
logique que ceux qui étudient, et donc reçoivent un revenu moindre,
puissent avoir droit
aux études à frais réduits. En même temps, nous sommes infiniment
reconnaissantes de
ce soutien social; on ne le prend pas pour acquis, comme des enfants-rois
- terme
abusivement appliqué à tous les manifestants. Nous avons toujours travaillé
pour payer
nos études, et présentement, nous travaillons toutes à temps plein pour
subvenir à nos
besoins, tout en payant ou remboursant nos frais de scolarité. Une fois nos
études
terminées, nous accepterons bien sûr de soutenir davantage nos concitoyens,
en
continuant à travailler et en payant plus de taxes, pour absorber non
seulement les frais
de scolarité des générations plus jeunes, mais aussi les frais de santé et
pension pour la
population vieillissante, dont vous faites partie. On reçoit un cadeau, on
en redonne un
gros, pourquoi vous plaindriez-vous d'injustice?
Par ailleurs, le débat se doit d'aller plus en profondeur que
l'interprétation des intentions
de tous, et ta lettre, cher papa, est remplie de commentaires à ce niveau.
Oui, on te
l'accorde, il y a certainement beaucoup de bonne et de mauvaise foi de
tous bords. Mais
si nous voulons arriver à mieux nous comprendre en cette société que nous
partageons, il
faut cesser de s'accuser de mille-et-une mauvaises intentions, et
s'ouvrir à un réel débat,
qui nous permettra de rafraîchir certaines idées croûtées par
l'habitude et blindées contre
les remises en questions.
La démocratie, par exemple, celle que tu mentionnes dans ta lettre, un
concept essentiel, si
malmené dans cette histoire... La démocratie, c'est plus qu'un
vote à intervalle de
quelques années pour déterminer qui nous gouvernera. La démocratie ne se
joue pas
seulement entre ministres, investisseurs et lobbyistes. La démocratie se
doit d'être
constamment renouvelée, et il est normal de la remettre en question afin
qu'elle devienne
plus inclusive, afin qu'on mette tous notre main à la pâte sociale. Ça
implique qu'on
discute tous ensemble de notre avenir, et de ceux qui nous précèdent et
nous suivent,
qu'on accepte de faire de réel compromis, pas juste de la rhétorique,
et des accusations
qui déroutent le dialogue. Par exemple, bonifier les prêts et bourses - dans
le sens réel de
bonifier les prêts -, quelle ironie sémantique: qu'ils s'endettent
davantage, nos étudiants!
Cher papa, ta fille qui a étudié à Toronto te dit: “j'ai toujours
travaillé à temps partiel ou
temps plein pendant les études, je n'ai jamais acheté de ipod, iphone,
ordinateur, voiture,
télé, nommez-les. Oui, je me suis serré la ceinture pour les payer, mes
études, j'ai appris
beaucoup, complété avec succès un Honours Double Major in Dance and
International
Development studies
. Tout ça pendant que les frais de scolarité des
universités
ontariennes augmentaient de 200$ chaque an, et que les étudiants restaient
dans la plus
pure apathie politique. Pour couronner cette belle période
d'apprentissage des arts,
sciences politiques, de la vie et du monde, je me retrouve avec une dette
de 43 893.73$,
généreusement financée par l'Aide Financière aux Études du Québec. Je
ne souhaite ça à
personne.
En revenant à Montréal, j'ai vu des gens qui n'acceptent pas
simplement qu'on les
gouverne sans les consulter, des gens qui veulent trouver une alternative
au stress
financier que j'ai subi et continue d'endurer. J'ai vu
toutes sortes de gens porter le carré
rouge, pas juste les étudiants, et ça me donne espoir.”
Tous se sentent relativement impuissants face à ce gouvernement, et
plusieurs n'arrivent
pas à passer leur message d'une façon posée, rationnelle, comme de
vrais politiciens en
possession d'un statut qui garantit à leurs mots un impact plus concret.
Tous ces gens se
soucient du sort de leur société, et nous croyons qu'en incluant plus
de voix et de critiques
dans le débat, nous pourrions trouver d'autres pistes de solution pour
garantir l'accès au
système d'éducation. L'équation n'est pas aussi simple que
gel des frais=plus de
taxes... On doit examiner d'autres alternatives avec un oeil critique,
entre autres des
réaménagements budgétaires aux niveaux universitaires, administratifs et
gouvernementaux.
Donc oui, idéalement, les décisions démocratiques doivent inclure les
représentants des
groupes concernés, et des évaluateurs indépendants. Mais il y a une autre
sphère de
débats que le mouvement étudiant a générée. La lettre de notre père en
reflète
parfaitement la nature, et on doit l'aborder ici. La tension
grandissante, les préjugés, les
actes perturbant la circulation et les activités commerciales, ont creusé
un profond fossé
intergénérationel entre les jeunes, automatiquement catégorisés comme des
pro-grévistes,
saboteurs sociaux, syndicalistes parasitiques, et leurs parents, comme tous
ces
travailleurs et «payeurs de taxes» dérangés par les actes des
manifestants.
Ne croyez-vous
pas qu'on trouve ça chiant de devoir éviter de voir notre père, parce
qu'il s'est
complètement radicalisé au sujet des actions et idées du mouvement,
qu'il ne peut éviter
d'aborder le sujet à chaque fois qu'on lui parle, et de
s'emporter, au risque de nous traiter
d'idiotes? Nous aimerions tant que notre père ne se défoule pas contre
nous à cause
d'actes que nous n'avons pas commis, et que nous désapprouvons.
Oui, c'est regrettable qu'il y ait des débordements violents dans
lesquels manifestants et
policiers s'empêtrent. Cependant, avouons-le: c'est en traitant
les gens en idiots qu'on en
fait des idiots. Le gouvernement a trop longtemps refusé de parler aux
associations
étudiantes. Pour rafraîchir la mémoire de ceux qui, comme notre père,
semblent l'oublier:
le gouvernement Charest s'est montré ouvert à la discussion en
précisant ne pas vouloir
aborder la hausse des droits de scolarité vers la fin du mois de mars,
après 6 semaines de
grève, pour finalement discuter avec les associations dans une première
rencontre le 23
avril dernier, exclure la CLASSE de la table des négos, pour reprendre le
tout le 5 mai
dernier et signer une entente de principe controversée, décriée de tous
après 12
semaines de grèves.
N'y aurait-il pas eu moyen que le gouvernement se
réveille un peu
plus tôt? L'impression d'être ignorés et lésés depuis le début
d'une grève qui s'éternise
s'est donc transformée en impulsivité, exacerbée par les groupes qui
ont infiltré le
mouvement afin de réaliser leurs idéaux anarchiques par l'entremise de
moyens violents.
Comment nous demander d'agir autrement? Nous n'encouragerons
jamais les actes de
violence commis, mais nous nous demandons tout de même si ce n'est
pas le moyen le
plus efficace de se faire entendre, après plus de 80 jours de grève.
C'est terriblement triste
tout ça, c'est abrutissant, même.
Pour finir cette missive, enfin, à quoi ça mène que notre père, et tous les
adultes
responsables-payeurs-de-taxes de ce monde, nous parlent sur un ton
narquois,
condescendant, ou nous insultent?
Vous croyez tout savoir, mais nous ne
délaisserons
pas notre désir de voir à long terme, de débattre et construire une société
meilleure, pour
adopter vos opinions désabusées. Nous, trois jeunes étudiantes,
travailleuses-payeuses-de-
taxes, croyons en l'entraide, la solidarité inter-classe,
inter-culturelle et
intergénérationelle. Si vous refusez d'y croire avec nous, on vous
demande au moins
d'accepter qu'on y croie et qu'on s'implique dans un
tel projet.
***
Flo, celle qui étudie au Cégep du Vieux-Montréal,
_ Naomie, celle qui veut étudier à Londres,
_ Léa, celle qui a étudié à Toronto
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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17 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2012

    Bravo les filles.
    Oui, je dis un immense gros oui à vos idéaux, à cette société que vous décrivez. J'ai 68 ans bien sonnés et mes dernières décennies, je veux les vivre en côtoyant des citoyennes comme vous trois.
    Ce sont des personnes comme vous qui m'ont fait retrouver ce printemps 2012, la femme engagée que j'étais et qui avais fini par se retirer.
    Je suis des vôtres comme des centaines de milliers d'autres au Québec.
    Bravo et merci!

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2012

    Que vous êtes touchantes, les filles! Bravo pour votre courage, car je pense qu'il en faut pour écrire à un père qu'on aime et respecte tout en sachant que ça risque d'envenimer les choses... Je souhaite à votre papa et à tous ceux qui pensent comme lui de bien réfléchir à la chance qu'il a d'avoir des filles - et citoyennes - qui veulent que la paix sociale soit maintenue malgré la 'guerre' civile qui se prépare. Comme des centaines, sinon des milliers d'autres mamans, je vous appuie. Comme votre maman, je suis aussi la maman de trois filles brillantes, bachelières, qui ont débuté leur vie adulte et payeuses de taxes avec un endettement dû aux études supérieures entre 20 000 et 30 000$ chacune.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2012

    Les filles je suis très fier de vous. Vous êtes fortes, tellement belles et surtout vous avez chacune une bonne tête.
    Florence, je t'aime et aimerai toujours. Bravo d'avoir inclus Vigile dans ta diffusion de la lettre. Envoyez la partout où vous le pouvez. Vous dites avec conviction et perspicacité ce que beaucouop de gens, malheureusement abbrutis par les empires médiatiques, ont besoin d'entendre. J'espère que Luc sera attendri et éveillé par ces mots, il vous aime tant et je me refuse de croire qu'il peut continuer de la sorte bien longtemps... si têtu soit-il.
    Gardez le courage en vous, la vie est dure et il faut toujours rester vigilant. À terme, nous vaincrons.
    Et passant, infuse dont tes deux autres soeurs de la fibre indépendantiste, yé temps là!

  • Gilles Ouimet Répondre

    17 mai 2012

    Les filles, vous me redonnez un espoir que j'avais perdu. Vous me faites croire à nouveau au Québec. Merci.

  • Oscar Fortin Répondre

    17 mai 2012

    J'ai 71 ans, père de deux grandes filles. Je vous dirai que votre père aura toutes les raisons du monde d'être fier de ses trois filles. Si ce n'est pas maintenant, ce le sera bientôt. Vous lui répondez avec beaucoup de respect, mais aussi avec beaucoup de substance et d'aplomb. Votre détermination et votre engagement ont de quoi impressionner et interpeller les générations qui vous ont précédées. Il est facile de diaboliser le mouvement étudiant en le ramenant à des anarchistes, à des enfants gâtés qui veulent avoir tout cuit dans le bec, qui brise tout sur son passage et n'a que des propos vulgaires. La technique de la diabolisation de l'adversaire est une arme amplement utilisée par nos politiciens et nos médias. Pendant qu'ils vous diabolisent, ils ne parlent pas des vrais problèmes et font diversion avec des questions périphériques aux problématiques soulevées. J'admire votre courage, votre « lucidité » et votre sens de la solidarité. De quoi faire réfléchir ceux de ma génération et des générations qui nous ont suivies. Bravo et bonne chance. Vous sonnez la cloche du réveil et l'annonce d'un jour nouveau. J'espère que les journaux qui ont publié la lettre de votre père, publieront avec le même empressement la lettre de ses trois filles. Il faut de toute manière la leur envoyer.

  • Daniel Roy C.A. Répondre

    17 mai 2012

    Ce qui me frappe le plus dans ces lettres sont le « Je » du père, comme celui de Charest/Legault, le « Nous » des filles qui nous permettra de nous émanciper et nous libérer, le probable encouragement du père à étudier à l'extérieur de notre Québec, dans des régions anglo-saxonnes, l'aide financière du Québec à une étudiante qui étudie en Ontario, et du même coup, l'aide du Québec aux étrangers anglophones qui étudient dans nos universités anglaises. La situation est plus grave qu'on ne le pense.
    Seul le nous, nous donnera le goût à la liberté, à la démocratie et à l'appréciation de notre nation.
    Daniel Roy, C.A.

  • Simon Garneau Répondre

    17 mai 2012

    Bravo et bon courage.
    Vous représentez notre avenir, un peuple a besoin d’une jeunesse qui s’interroge et qui se forge des idéaux.
    Un père de trois grandes filles et grand-père de quatre petits-enfants.
    Simon Garneau
    Québec

  • Stéphane Sauvé Répondre

    17 mai 2012

    @ Stephan Allinger
    Merci pour votre commentaire. Merci surtout pour votre courage.
    Ce fils ou cette fille qui grandit dans le ventre de votre femme ne peut que bénéficier de ce courage et de ces "carpe diem"...
    Passez le message à votre douce:
    Madame,
    Dans le secret de votre chaumière alors qu'en vous se faconne ce prince ou cette princesse de la paix, je vous remercie au nom de tous les miens à la fois pour cette confiance dont vous témoignez dans la vie que pour ce courage de défendre une cause juste et généreuse et ce, malgré vos insécurités de jeune maman. Je vous remercie de votre engagement à votre facon pour le bien des générations actuelles et à venir.
    Car c'est bien de cela dont il est question, le bien-être de notre société. D'un côté on a les pro-augmentations et répression, de l'autre ceux qui cherchent une plus grande justice sociale et une utilisation plus efficace de nos ressources sans imposer une charge trop lourde sur les jeunes actuels et à venir. Hubert Reeves l'a dit à Hormier Roy ( 4:29 http://www.radio-canada.ca/emissions/cest_bien_meilleur_le_matin/2011-2012/chronique.asp?idChronique=220699 )..."l investissement le plus rentable c'est les bourses aux étudiants...cette éducation, c'est crucial pour l'avenir du Canada francais....nous devons rappeler les vrais valeurs...sans l'éducation on redevient une république bananière..."
    Enfin, merci encore pour votre engagement. Vous m'inspirez comme c'est probablement aussi le cas avec votre époux qui doit composer avec une perte de revenus à cause de la grève.
    On se voit le 22 mai (pas vous mais peut-être votre époux) en espérant que nous parviendrons à résister à la provocation des suppots de Charestus mediocratus...
    Il y a dans ce village des Gaulois en terre nordique des hommes et des femmes d'exception qui ont trouvé la potion magique...C'est sur eux que nous devons porter notre attention. C'est ainsi que nous vaincrons.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2012

    Mesdames,
    À l’instar de commentaires précédents, j’aurais aimé avoir trois filles comme vous. Je porte le carré rouge et je dois déplorer que des personnes de ma génération ne semblent pas avoir l’ouverture d’esprit pour comprendre ce que vous nous expliquez si brillamment et avec courage…car il en faut pour répondre ainsi à un paternel avec des œillères. Les mensonges et la connivence des médias actuels avec l’oligarchie, le gouvernement, faussent les jugements de tous ceux qui n’ont pas la chance ou la curiosité de vérifier les informations et se contentent béatement de gober la désinformation officielle.
    Votre père n’est malheureusement pas une exception. Bien sûr que La Presse de l’oncle Paul s’est empressée de publier une telle lettre. Le Journal de Montréal et Le Devoir auraient fait la même chose, c’était pour eux une aubaine. Les journalistes se plaignent d’être mal perçus et même malmenés dans les manifestations mais la journée où ils vont cesser de mentir, d’alimenter la désinformation et rapporter ce qui se passe vraiment, la perception changera. Comment pouvons-nous respecter quelqu’un qui n’est là que pour vous descendre. Votre père semble être victime justement de ces médias.
    Comment faire pour renseigner les personnes plus âgées dans le but d’éviter ainsi ces dissensions familiales douloureuses, génératrices de zizanie. Votre père vous aime sans doute beaucoup mais ses préjugés ont rétréci quelque peu l’expression de cet amour au point de devoir rédiger une lettre publique pour passer son message à ses filles ce qu’il n’a vraisemblablement pas su ou pu faire autrement. Quelle tristesse.
    Vous vous tenez debout devant la dégradation de notre société, devant le politique corrompu et corrompant et devant votre père obnubilé par la propagande. Encore une fois, ce n’est pas une exception, malheureusement. Bravo de vous tenir debout et bon courage.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2012

    Bravo !
    J'endosse entièrement le commentaire ci-dessus de Nathalie Grogières.
    Jean Bouthillette
    Magog

  • François Munyabagisha Répondre

    17 mai 2012

    Chères étudiantes, vous pouvez être fières de votre Papa malgré les apparences de discordances perceptuelles,de votre Maman, de vos profs, de toutes vos nourrices éducatives. Car vous témoignez d'une éducation que tout parent aimerait donner à ses enfants.
    L'avenir, c'est vous. Souvent hélas, nous générations d'hier, l'oublions. Nous savons par où notre avenir a commencé, quand nous avions votre âge. Mais avons des difficultés à voir qu'il est passé.
    La vie sociale est une course de relais. Parents et gouvernements partageons le devoir de préparer et accompagner la transmission du témoin, et ne pas vouloir terminer la courser avec les courreurs suivants, le temoin entre nos mains. Vous lire me rassure, les aveugles aux commandes ne me font plus peur.

  • Stefan Allinger Répondre

    17 mai 2012


    Très touchant votre texte. Bravo! C'est en s'exprimant que la violence fui.
    Très beaux commentaires aussi. Bravo!
    Il ne faut pas sous estimer la force de ce réseau que Vigile et d'autre médium nous offre. Je pense que c'est l'arme plus ou moins secrète de ce fabuleux mouvement étudiant.
    Nous assistons aux déchaînement de cette maudite machine gouvernementale qui crache son venin pour maintenir sa stature. Les étudiants l'ébranle avec créativité et fougue. Encore Bravo.
    Chères soeurs, vous êtes aujourd'hui des adultes capable de réfléchir par vous même comme le démontre votre texte. Sortir du rang familial n'est pas toujours simple et je vous souhaite du courage. Je me rassure en voyant que vous êtes trois à vous supporter et faire face à ce père intransigeant. Continuez à suivre le chemin de votre indépendance peu importe le prix familial à payer. Pour l'avoir vécu, ce chemin comporte beaucoup de souffrances mais le sentiment de libération gagne toujours à la fin. C'est un processus de non retour car plus on y goûte plus on en veut.
    L'avenir du Québec est encourageant avec des jeunes comme vous et je vous soutiens de tout coeur.
    PS.Je travaille au CEGEP du Vieux-Montréal et je n'ai pas de paie depuis 14 semaines parce que je n'ai pas de poste permanent. Ma conjointe est enceinte et nous vivons modestement sur mes économies. La vie est belle et je profite de ce temps pour faire plein de choses.
    Stefan Allinger

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    17 mai 2012

    Ce que ça semble harassant, la paternité! Débilitant, même! Le père en question, semble avoir perdu son sens du discernement, s'il l'a déjà eu! Radotant sur les valeurs qu'il pense avoir transmises à ses filles, il vomit sur leur sens critique et même sur cette valeur essentielle que la désobéissance civile quand l'injustice prévaut. Des filles brillantes et allumées refusent quand même de le laisser croupir dans sa sénilité volontaire...
    Ce matin, aux Kiwis de SRC, Hubert Reeves, qui n'accepte pas d'emblée de se faire qualifier de sage, dit simplement: Un gouvernement qui ne reconnaît pas sa richesse en sa jeunesse n'a pas de visée... L'éducation doit être disponible à tout jeune en désir de devenir quelqu'un, sans aucune considération d'argent... (Hubert Reeves, sage)

  • Stéphane Sauvé Répondre

    17 mai 2012

    Flo, Nao Léa, je vous aimes comme mes propres filles. Vraiment.
    Que de cohérence dans vos propos. Que de coeur aussi. Que d'ouverture pour le meilleur en vous et chez l'autre.
    Je suis certain que votre père qui est (avec votre mère) à l'origine de votre vie et votre goût de ce dépassement de vous-même, ouvrira son coeur pour comprendre qu'il y a plus que des principes et des certitudes. Il y a votre lien d'amour et votre désir de ne pas faire vivre aux autres ce que vous avez vécu...c'est à dire une dette colossale après vos études...
    Votre père à parlé avec sa tête. Vous avez parlé avec votre coeur. J'ai espoir. Comme l'écrit Victor Hugo, le coeur s'attendrit mieux lorsque l'esprit comprend." Je souhaite donc que l'esprit, de votre père s'ouvre, comme celui des Martineau, Cournoyer, Charest, Bouchard, et cie...notre monde ne s'en portera que mieux.
    La connaissance n'est pas une marchandise, l'éducation non plus...c'est par un tel début de prise de conscience que la lumière peut se faire chez les plus obscurcis d'entre-nous.
    Merci d'être là. On se voit peut-être le 22 mai dans les rues de Montréal.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2012

    Eh bien! le papa peut être fier de ses 3 filles! En tout cas, moi je le suis. Vous représentez pour nous l'espoir que nous avions perdu au fil des désillusions. Nous vous soutenons et vous soutiendrons.

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2012

    "Cher papa", vous refusez de discuter avec vos amours, ces trois filles intelligentes ? Vous ne méritez pas le bonheur de les avoir! Ah, si elles étaient mes filles !Que de discussions passionnantes nous aurions ! Que vous pouvez avoir avec elles ! Ce n'est pas pensable que votre orgueil prenne le dessus. Vous ne lisez que la Presse ?
    Je vous demande de lire, s'il vous plaît. Lisez, ne vous arrêtez pas. Lisez le pour, le contre. Réfléchissez, voyez où est la démocratie. La démocratie n'est pas l'obéissance aux ordres d'un gouvernement à la botte de l'oligarchie.
    Moi, je suis fière de vos filles. Bravo Florence, Naomie, Léa!

  • Archives de Vigile Répondre

    16 mai 2012

    Trois fois bravo bien sûr, donc neuf fois bravo! Le Québec est polarisé jusqu'au coeur des familles.
    Le PLQ garde la ligne dure. On parle directement à la population et on nie l'ouverture des associations étudiantes. On va maintenant passer une loi spéciale.
    C'est triste.