De riches Chinois financent le Parti libéral, Trudeau se défend

3253a7aa958a6a146380ec6195eacd1a

En rappel : La complaisance de Trudeau avec la Chine


Le premier ministre Justin Trudeau jure avoir respecté les règles entourant le financement des partis politiques quand il a assisté en mai à un événement de financement du Parti libéral à Toronto qui a réuni de riches hommes d'affaires chinois ayant chacun déboursé 1500 $ pour le rencontrer.


Le quotidien The Globe and Mail a rapporté hier que l'événement a eu lieu à la résidence torontoise de l'homme d'affaires sino-canadien Benson Wong - qui est aussi président du conseil d'administration de la Chinese Business Chamber of Canada - et que l'un des invités en question était un riche donateur qui attendait l'approbation du gouvernement fédéral pour mettre sur pied une nouvelle banque au pays, la Wealth One.


Le Bureau du surintendant des institutions financières a finalement donné le feu vert au promoteur de cette banque, Shenglin Xian, pour démarrer ses activités en juillet, soit quelques mois plus tard. Le bureau du ministre des Finances Bill Morneau a indiqué que Wealth One avait obtenu une autorisation provisoire de l'ancien gouvernement conservateur de Stephen Harper un an plus tôt.


Interpellé à plusieurs reprises hier par le Parti conservateur et le NPD sur ce qui constitue, selon eux, une violation flagrante des règles d'éthique et des règles adoptées par M. Trudeau lui-même, le premier ministre s'est défendu en affirmant qu'il avait soigneusement respecté les règles de financement des partis politiques, qui limitent à 1500 $ les dons que peuvent faire les individus.


«Nous avons les règles les plus strictes au pays, en matière de financement politique, et elles sont toujours suivies. Les individus ne peuvent pas donner plus de 1500 $ par année à des partis politiques. Cela démontre qu'il y a, dans notre système, un niveau de confiance que les autres paliers de gouvernement ou souvent les autres gouvernements ailleurs dans le monde n'ont tout simplement pas. Les Canadiens peuvent être fiers de notre système ici au Canada», a affirmé M. Trudeau.


Accès privilégié aux ministres 


Dans sa livraison d'hier, The Globe and Mail a aussi rapporté que l'un des participants à l'événement de financement organisé par Benson Wong était l'homme d'affaires chinois Zhang Bin. Ce dernier, avec l'homme d'affaires Niu Gensheng, a fait un don important, qui totalise 1 million de dollars, à la faculté de droit de l'Université de Montréal et à la Fondation Pierre-Elliott-Trudeau. Ce don aurait été fait pour souligner le leadership de l'ancien premier ministre Pierre Trudeau, le père de l'actuel premier ministre, qui a été l'un des premiers dirigeants occidentaux à reconnaître la République populaire de Chine, en 1970.


 

Mais le quotidien a aussi souligné n'avoir aucune preuve que M. Zhang a payé les 1500 $ pour rencontrer Justin Trudeau. M. Zhang, qui est également conseiller politique du gouvernement chinois et président de la China Cultural Industry Association, ne peut légalement faire un don à un parti politique canadien parce qu'il ne détient pas la citoyenneté canadienne.


Depuis quelques semaines, le quotidien torontois a multiplié les reportages concernant l'accès privilégié qu'obtiennent certains donateurs du parti aux ministres les plus influents dans certaines régions du pays. Le ministre des Finances Bill Morneau, la ministre de la Justice Jody Wilson-Raybould et le ministre des Ressources naturelles Jim Carr ont participé à des activités privées avec des gens qui ont versé des sommes allant jusqu'à 1500 $ à la caisse du Parti libéral.


Trudeau viole ses propres règles, accuse l'opposition


Les partis de l'opposition reprochent au premier ministre et à ses ministres de violer les nouvelles règles que M. Trudeau lui-même a remises à son cabinet dès l'arrivée au pouvoir des libéraux il y a un an. Ces règles stipulent notamment qu'il ne doit y avoir «aucun accès préférentiel au gouvernement, ou apparence d'accès préférentiel, accordé à des particuliers ou à des organismes en raison des contributions financières qu'ils auraient versées aux politiciens ou aux partis politiques».


«Je ne sais pas si on se rappelle la publicité disant que, dans la vie, il y a certaines choses qui ne s'achètent pas, mais que, pour tout le reste, il y a MasterCard. Que l'on sorte le chéquier, parce que ça a l'air que l'ensemble du cabinet libéral est achetable, y compris le premier ministre», a lancé hier aux Communes le député néo-démocrate Alexandre Boulerice.


La leader intérimaire du Parti conservateur, Rona Ambrose, a renchéri: «Frayer de la sorte avec des millionnaires durant des événements de financement à accès privilégié ne sent pas bon et le premier ministre le sait très bien. Quand va-t-il mettre fin à tout cela?»




-->