Première faute: l'argument principal des partisans de la hausse des droits de scolarité est que celle-ci n'affecterait pas l'accessibilité aux études universitaires. Et pourtant, le gouvernement vient de reconnaître l'opportunité de bonifier le régime d'aide financière aux étudiants. Mais pourquoi le faire si l'accessibilité n'est pas affectée par la hausse? Avec sa proposition, le gouvernement vient de contredire son principal argument! Carton rouge au premier ministre!
Deuxième faute: le 22 février 2006, les recteurs des universités québécoises écrivaient tous en choeur: «Les transferts fédéraux en matière de financement de l'enseignement postsecondaire ont aidé les provinces à se doter de systèmes universitaires de qualité. Or ces transferts ont diminué au fil des ans, notamment depuis 1994, créant ainsi une pression accrue sur les finances publiques des provinces et, partant, sur leur capacité à supporter adéquatement leurs universités.» Six ans plus tard, devant l'intransigeance du gouvernement fédéral, on n'entend plus un mot à ce sujet. Les recteurs ont «oublié» cette revendication. Ils se tournent maintenant vers les étudiants pour corriger le manque à gagner dans les transferts fédéraux. Carton rouge à la CREPUQ!
Troisième faute: a) Plus de 40 millions investis à l'UdeM dans le 1420, boulevard du Mont-Royal contre une vente espérée de 28 millions: ce serait une perte d'au moins 12 millions! b) Une facture totale de 9 millions de dollars en loyers annuels pour loger certains départements, centres et facultés, alors qu'on dispose au 1420, boulevard du Mont-Royal de 22 000 mètres carrés nets d'espace pour accueillir ces mêmes unités. c) Une dérive immobilière à la gare de triage d'Outremont qui fait passer les coûts estimés de 840 millions en 2007 à 1,6 milliard en 2012. La facture grimpera encore à combien d'ici 20 ans? Mauvaise gestion? Carton rouge à l'UdeM!
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Michel Seymour, professeur de philosophie à l'UdeM - Le 9 avril 2012
Des cartons rouges
Conflit étudiant - grève illimitée - printemps 2012
Michel Seymour25 articles
Michel Seymour est né en 1954 à Montréal. Très tôt, dès le secondaire, il commence à s’intéresser à la philosophie, discipline qu’il étudie à l’université. Il obtient son doctorat en 1986, fait ensuite des études post-doctorales à l’université Oxford et à ...
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Michel Seymour est né en 1954 à Montréal. Très tôt, dès le secondaire, il commence à s’intéresser à la philosophie, discipline qu’il étudie à l’université. Il obtient son doctorat en 1986, fait ensuite des études post-doctorales à l’université Oxford et à UCLA. Il est embauché à l’université de Montréal en 1990. Michel Seymour est un intellectuel engagé de façon ouverte et publique. Contrairement à tant d’intellectuels qui disent avec fierté "n’avoir jamais appartenu à aucun parti politique", Seymour a milité dans des organisations clairement identifiées à une cause. Il a été l’un des membres fondateurs du regroupement des Intellectuels pour la souveraineté, qu’il a dirigé de 1996 à 1999. Pour le Bloc québécois, il a co-présidé un chantier sur le partenariat et a présidé la commission de la citoyenneté. Il est toujours membre du Bloc, mais n’y détient pour l’instant aucune fonction particulière.
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