Lorsque le drame nous touche directement la douleur nous rejoint au plus profond

Des enfants sont tués

Mais lorsqu'il s'éloigne de notre quotidien, nous préférons l'ignorer

Tribune libre


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Depuis que s’est produite cette tragédie dans une école du Connecticut où près de 20 enfants ont été bêtement assassinés, nos radios, nos télévisions, nos journaux témoignent de l’horreur d’un tel évènement. Les mots manquent pour exprimer la douleur des parents et des amis. De partout en Occident les chefs d’État font entendre leur désarroi et disent ne pas comprendre que de tels crimes peuvent se commettre si gratuitement, brisant la vie de ces jeunes porteurs d’avenir.

Témoignages de ces autorités recueillis sur un site internet :


"Le Président des États-Unis, M. Barack Obama, est en larmes.

Le Président de la République française, M. François Hollande, a éprouvé un "choc profond" et s'est dit "horrifié". Son ministre des affaires étrangères, M. Laurent Fabius, a tout de suite exprimé sa "solidarité" et "présenté ses » ses condoléances aux familles des victimes et à leurs proches".

Le premier ministre anglais, David Cameron, a "le cœur brisé" par le "destin volé" de jeunes enfants qui "avaient encore toute la vie devant eux".

Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, "prie" pour les familles "touchées par cette violence insensée".

La chancelière d'Allemagne, Mme Angela Merkel a constaté, un peu platement, il faut le reconnaître, que "juste avant Noël" cet évènement a provoqué "un chagrin indescriptible à de nombreuses familles". Et après Noël, cela aurait été moins grave ?

La responsable de la diplomatie européenne, Mme Catherine Ashton a fait part de son "choc" et a informé les familles qu'elle "pensait" aux victimes.

Quant au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, il a éprouvé, lui aussi, un "choc profond et une horreur" de ce que "de jeunes vies porteuses d'espérance ont été détruites".

Même sa sainteté le pape Benoît XVI, "informé rapidement" par le Saint-Esprit, a fait part de son "chagrin sincère et de l'assurance de sa proximité en prière avec les victimes et leurs familles et toutes les personnes affectées par cet évènement choquant".


Sans diminuer en rien la tragédie inacceptable de la tuerie au Connecticut, il y a lieu d’ajouter la mort tragique d’enfants tués par nos armées ou encore par celles de nos alliés ou de groupes qui agissent en leur nom. Ces morts ne sont pas moins tragiques et révoltantes. La douleur et la souffrance n’ont pas de couleur, ni de statut social. Pourtant nous les passons sous silence chaque fois qu’elles nous mettent en cause.

Il n’y a pas si longtemps, il y a eu une invasion de l’armée d’Israël à Gaza laquelle a fait des dizaines de morts chez les enfants innocents. En Syrie, des terroristes, soutenus militairement par ceux-là mêmes qui pleurent aujourd’hui avec beaucoup d’émotion les morts du Connecticut, tuent également des enfants. D’ailleurs, les photos qui coiffent cet article représentent les morts d’enfants, victimes de ces conflits.

Toute cette douleur exprimée par nos dirigeants m’a rappelé cette réponse, en 1996, de Madeleine Albright, alors Secrétaire d’État des États-Unis, à la journaliste Lesly Stahl qui lui demandait si l’embargo alimentaire, imposé par les États-Unis à l’Irak, lequel avait occasionné à ce jour la mort de plus de 500 000 enfants, en valait le prix.

Mme Albright a répondu, « Je crois que c'est un choix très difficile, mais le prix... nous croyons que le prix en vaut la peine. »

"[UNICEF évalue->http://forum.hardware.fr/hfr/Discussions/Actualite/unicef-enfants-embargos-sujet_35130_1.htm
] à 1 million 300 milles, le nombre d'enfants irakiens morts à cause de l'embargo. »

Cette réponse de Mme Albright serait sans doute celle de nos dirigeants actuels concernant toutes ces morts d’enfants en Palestine, en Syrie et dans d’autres pays du monde où il y a encore du pétrole, du gaz et d’autres richesses à récupérer pour le mieux-être de l’humanité.

Je ne puis m’empêcher, en tant qu’humaniste croyant, de rappeler ces paroles du Nazaréen : « Ce que vous faites aux plus petits des miens c’est à moi que vous le faites. »

Que de sépulcres blanchis qui se donnent au dehors les apparences de bonnes âmes, mais qui au dedans n’ont que pourriture.
Oscar Fortin
Québec, le 16 décembre 2012
http://humanisme.blogspot.com

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citoyen du Québec et du monde

Formation en Science Politique et en théologie. Expérience de travail en relations et coopération internationales ainsi que dans les milieux populaires. Actuellement retraité et sans cesse interpellé par tout ce qui peut rendre nos sociétés plus humaines.





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8 commentaires

  • Oscar Fortin Répondre

    17 décembre 2012

    Merci pour tous vos commentaires qui apportent complément d'information et de réflexion sur ces drames qui touchent l'humanité et que nos médias trouvent le moyen d'utiliser à des fins partisanes. Ils amplifient certains drames alors qu'ils passent sous silence de nombreux autres. Ce n'est plus de la compassion, mais de la manipulation. Si nos interventions permettent une meilleure prise de conscience, tant mieux. C'est un devoir que nous avons tous et toutes.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2012


    Nous vivons dans un monde homicide.
    Homicide par l'avortement de centaines de millions d'enfants qui ne verront jamais le jour. Homicide par l'introduction de l'euthanasie. Homicide par le meurtre, dont chez nous au Québec,des foetus féminins.
    Ce qui surprend, ce n'est pas le nombre incroyable de meurtres qui se produisent, car nous sommes tous condamnés
    à mort, mais le fait qu'il n'y en ait pas davantage.
    ET ce n'est pas la guerre qui tue le plus d'hommes.Je suis sorti vivant et sans blessure d'une guerre de décolonisation en Afrique et d'une autre au Moyen Orient. C'est la malaria et les fièvres dengues, non les armes, qui on failli m'emporter.
    Les accidents de la route tuent bien plus d'hommes que les guerres.
    On récolte ce qu'on a semé mais s'il n'y avait pas de Rédemption, ce serait pire. En dépit de tout ce qui arrive, il y a un progrès vers un plus grand humanisme.
    JRMS

  • Serge Charbonneau Répondre

    17 décembre 2012

    M. Fortin, vous exprimez exactement le sentiment que j'ai en moi. Sentiment que je n'aurais su décrire aussi précisément.
    Depuis cette tragédie du Connecticut, je vois la sensiblerie médiatique presque indécente tellement on fait du millage sur le dos du drame et ces pleurs politiciens… Cela me lève le cœur.
    Non pas parce que ce drame n'en vaut pas la peine, ne vaut pas les larmes, mais bien parce que je sens cette hypocrisie totale devant la mort.
    On joue le sentiment alors que chaque jour on met en place des massacres pouvant tuer quotidiennement des dizaines d'enfants, comme ici:
    http://www.youtube.com/watch?v=5JcNPIW3Fu8
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2012

    "Même sa sainteté le pape Benoît XVI, "informé rapidement" par le Saint-Esprit, a fait part de son "chagrin sincère et de l’assurance de sa proximité en prière avec les victimes et leurs familles et toutes les personnes affectées par cet évènement choquant"
    Il faut comprendre que les États-Unis sont une vache à lait pour le Vatican, ce qui n'est pas le cas pour certains pays du tiers-monde où les enfants meurent des conséquences de la faim, de la maladie, de la guerre etc...
    Que le pape soit autant à genoux devant l'argent que nos décideurs politiques temporels le sont est vraiment déprimant... mais il semble que ce soit le cas.
    Pour ce qui est de l'épouvantable drame du Connecticut, le journaliste Charlie McGrath a des soupçons sur le pouvoir politique et économique américain qui semble capable de tout et en particulier du pire pour arriver à ses fins selon ses dires:
    http://www.youtube.com/watch?v=fItrYmDLNEg

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2012


    La SRC s'envoie à Newtown durant des jours et fait ses reportages dans lesquels on a appris quelques vérités, à savoir que même dans cette municipalité de 27,ooo habitants, il y a un lobby puissant en faveur de la vente des armes.
    Surtout, que le commerce d'une arme semi-automatique ne coûtant que $80US, notre vie ne vaut pas chère.
    Je me demande si les phychiâtres américains dorment au gaz en ne s'insurgeant pas devant une société aussi malade.
    Je me demande quelle insensibilité ont les élus américains pour laisser faire ce commerce du cinéma où tout n'est que matière à la confrontation.
    On s'amuse à laisser leur président envoyer des messages qu'on aura bientôt dénoncés.
    Trois cent millions d'armes de tout calibre pour trois cent-dix millions d'américains.
    Qui mène ce pays sinon les tirs de fusils pour "se protéger"?
    La bêtise américaine est sans limite; surtout qu'elle est la raison de ces tueries d'enfants de Ramallah, de Gasa et d'Irak entre autres.
    Le plus grand commerce dans ce monde de fous: celui des armes.
    faubertg

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2012

    Face à tous ces massacres "planifiés", la grande question qui demeure: à quoi sert le Conseil de sécurité de l'ONU? Il sert à se fermer les yeux et à se boucher les oreilles? Comment se fait-il que toutes les guerres secrètes et abominables demeurent-elles impunies, sauf quelques exceptions, depuis 60 ans? Nous avons un véritable problème de civilisation.

  • Serge Jean Répondre

    17 décembre 2012

    Les roses sans épines, n'ont pas d'odeur.
    Les raisins sans pépins n'ont pas de postérité.
    Le juste donne à boire aux chiens enchaînés par la loi.
    Celui qui reçoit, donne; celui qui ne reçoit, retient ce qu'il prend.
    L'orgueilleux cache la justice derrière les lois; le juste est né voyant.
    Je regrette, mais je n'ai pas le choix.
    Tu regrettes, mais tu n'as pas le choix.
    Il regrette, mais il n'a pas le choix.
    Elle regrette, mais elle n'a pas le choix.
    Nous regrettons, mais nous n'avons pas le choix.
    Vous regrettez, mais vous n'avez pas le choix.
    Ils regrettent, mais ils n'ont pas le choix.
    Notre choix c'est la loi, mais nous regrettons que la justice n'y soit.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    17 décembre 2012

    Pour les paroles de Mme Albright, on peut les entendre ici live sur cette video, à partir de 4min 40
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Pourquoi-les-USA-avaient-besoin-d-un-printemps-arabe-avant-la-Troisieme-Guerre-mondiale-15463.html
    GV