Des militants péquistes prêts à limiter le financement des cégeps anglophones

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Réduire le débit du robinet du financement





Plutôt que d’interdire le cégep en anglais aux personnes qui n’ont fréquenté qu’un seul établissement francophone au cours de leur parcours scolaire, des militants du Parti québécois (PQ) pourraient suggérer lors de leur prochain congrès de réduire progressivement le financement des établissements anglophones. Cette proposition constituerait le compromis accepté par leur chef, Jean-François Lisée, a appris Le Devoir.


 

Des militants péquistes et M. Lisée se seraient entendus pour que la réduction de l’affluence des étudiants provenant d’écoles secondaires francophones passe par un nouveau mode de financement des cégeps anglophones.


 

Au lieu de financer un cégep en fonction du nombre d’étudiants qui le fréquentent, des péquistes proposeraient qu’il soit subventionné selon le poids démographique proportionnel à la communauté historique anglophone.


 

Le PQ s’engagerait ainsi à « s’assurer que le financement des cégeps anglophones réponde en priorité aux besoins de la communauté historique anglophone », peut-on lire dans la proposition d’amendement obtenue par Le Devoir.


 

Actuellement, près de la moitié des étudiants des cinq cégeps anglophones du Québec proviennent d’écoles secondaires francophones.


 

Des 27 965 étudiants inscrits au cégep en anglais en 2015-2016, 7632 étaient des étudiants dont la langue maternelle était le français et 9100 dont la langue maternelle était autre que l’anglais et le français.


 

La nouvelle proposition des militants pourrait donc signifier une baisse, graduelle, de la moitié du financement des cégeps anglophones.


 

« Le choix des cégeps anglophones par une trop grande proportion d’élèves allophones représente un obstacle à leur pleine intégration à la société québécoise et à la préservation de la langue française comme langue commune », explique-t-on dans l’introduction de la proposition.


 

La proposition initiale provenait de militants de l’Estrie et suggérait d’obliger la fréquentation d’un établissement d’enseignement francophone lors des « deux premiers diplômes préuniversitaires réalisés au Québec ».


 

Le 31 août, en clôture du caucus à Shawinigan, M. Lisée avait déclaré que son parti et ses militants tentaient de trouver « un point d’équilibre ».


 

En 2011, le PQ avait intégré à son programme le projet d’étendre les dispositions de la loi 101 au collégial et d’interdire aux étudiants francophones ou allophones de fréquenter le cégep en anglais. Le gouvernement de Pauline Marois avait toutefois renoncé à cet engagement une fois au pouvoir à la suite des élections de 2012.


 

M. Lisée estime que cette proposition n’a plus la cote aujourd’hui. « Je sais que si on allait au vote sur la loi 101 dans les cégeps [au congrès], ce serait battu », a-t-il avancé. « On connaît déjà le score. Plutôt que de faire ça, est-ce qu’on peut trouver un point d’équilibre ? On essaie de le chercher. » Le chef n’a pas souhaité émettre de commentaires sur la proposition des « deux blocs ».


 

Le cabinet de M. Lisée n’a pas voulu confirmer l’amendement proposé. « Les militants auront à débattre de tous les amendements sur la langue lors du congrès », s’est limité à dire Bruno-Pier Cyr, attaché de presse de M. Lisée.


 

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