Deux poids, deux mesures

(« il s'agit de dissoudre le peuple palestinien comme entité économique, sociale, et politique indépendante », Ariel Sharon, juin 2004)

Gaza: l'horreur de l'agression israélienne


Associated Press

Les événements actuels en Palestine démontrent une nouvelle fois le traitement partial de l'information. Même les journalistes qui se veulent objectifs se laissent imprégner malgré eux par l'idéologie distillée sournoisement depuis près de 60 ans par les alliés et les tenants du grand Israël.
Voici quelques exemples à partir de faits réels et objectifs de cette désinformation, le plus souvent par omission, ce qui facilite une apparence d'objectivité.

Il y aurait eu ces derniers mois un « cessez-le-feu « entre Israël et le Hamas, arrêt des opérations militaires du Hamas et levée du blocus israélien de Gaza. Or, les Israéliens ont maintenu le blocus, 1,5 million de personnes ont été privées régulièrement d'eau, d'électricité, de soins médicaux, de médicaments et de nourriture selon le bon vouloir de l'État israélien. Le Hamas a donc repris ses tirs de roquettes sur Israël avec l'efficacité que l'on connaît.
Ce qui bien sûr met en danger l'existence de l'État démocratique et religieux d'Israël, alors qu'il s'agit d'actes de désespoir. Le résultat est facile à mettre en évidence : 4 morts israéliens et 400 chez les Palestiniens. Les médias arguant le droit à la légitime défense parlent plus souvent des 4 morts israéliens que des 400 palestiniens tués, dont de nombreux enfants. Les Palestiniens, eux, n'ont pas droit à la légitime défense, ils ne sont pas juifs, mais simplement arabes et de plus musulmans, des citoyens de seconde zone. Pour le Canada et les États-Unis, la réponse militaire israélienne n'est pas excessive.
On reproche aux Palestiniens du Hamas, élus démocratiquement, de ne pas reconnaître l'État d'Israël. Mais Israël reconnaît-il l'État palestinien ? Depuis 60 ans, quelle décision constructive, précise et positive a pris l'État d'Israël en faveur des Palestiniens (« il s'agit de dissoudre le peuple palestinien comme entité économique, sociale, et politique indépendante », Ariel Sharon, juin 2004)?
Le blocus de Gaza, les bombardements répétés, les destructions des infrastructures civiles et administratives palestiniennes, les assassinats ciblés avec ses multiples victimes collatérales, l'emprisonnement de plus de 40 000 Palestiniens depuis la seconde intifada, en septembre 2000, et de 10 000 prisonniers politiques palestiniens, dont plus de 800 femmes et mineurs, sont des signes de reconnaissance de l'État palestinien. La Résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU, de novembre 1967, exige l'évacuation par Israël des territoires occupés en échange de la reconnaissance par tous les États du Proche-Orient (confirmée par la résolution 338 du 22 octobre 1973).
Ainsi la plupart des roquettes tirées par les Palestiniens tombent sur des territoires illégalement annexés par Israël et au sein de colonies d'implantation juive illégale. Autre exemple, on nous rappelle sans cesse qu'Israël est une démocratie, pour ses citoyens... juifs.
Les israéliens arabes, 20 % de la population, ont le droit de vote, mais subissent quotidiennement de multiples discriminations. Voici donc quelques données qui peuvent éclairer notre jugement dans ce dossier complexe des relations israélo-palestiniennes.
Gérard Schmutz,
Sherbrooke


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