En avez-vous assez?

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Tout homme qui aurait écrit ce texte se serait fait fusiller sur le champ






Le combat pour la dignité humaine, dont fait partie l’égalité hommes-femmes, appartient à ces luttes sacrées qui ne devraient jamais être instrumentalisées ou limitées par des idéologies. Et pourtant.




Je comprends la frayeur et la colère des Américaines qui ont peint leurs rues en rose samedi. En matière de droits et d’égalité, elles vivent sur la corde raide. La Constitution américaine ne reconnaît toujours pas l’égalité des sexes, même si le premier dépôt d’un amendement en ce sens remonte à 1920.




L’avortement exemplifie la précarité de leurs droits. Malgré l’appui majoritaire du peuple américain au libre choix et la confirmation, par la Cour suprême, du fait qu’il s’agit d’un droit constitutionnel, les républicains, y compris l’actuel président, veulent recriminaliser l’avortement.




Il s’est même dit favorable à punir les femmes.




Not my president




Même si l’accès à l’avortement n’est pas en danger au Canada, il est tout à notre honneur d’exprimer notre solidarité avec les femmes qui veulent protéger leurs droits – sans jamais oublier celles qui n’ont aucun droit –, mais que voulait dire Penelope McQuade quand elle a demandé à la foule montréalaise: «En avez-vous assez?»




Assez de quoi? Trump? Not my president. Des libéraux? D’Éric Salvail? De la guerre en Syrie? De la haine contre les femmes sur internet? Femmes de gauche, s’entend. Non seulement un féminisme plus conservateur, le mien, n’existe pas, mais certaines féministes pensent que nous méritons d’être injuriées.




Pour ma part, j’en ai assez de la «victimite» féministe québécoise qui postule, à l’instar de Lise Payette, que rien, ou presque, n’a changé. Les Américaines ne peuvent même pas se permettre de rêver d’accéder à ce que nous avons. Sur l’échelle de l’égalité, les Québécoises rattrapent les Scandinaves.




Alt-féminisme




Assez, aussi, du féminisme qui refuse de voir que les gars vont mal et qui rejette toute initiative pour leur venir en aide. (C’est d’ailleurs ainsi qu’on fabrique les crétins qui dénigrent les femmes sur les réseaux sociaux.)




Assez du féminisme islamo-gauchiste qui défend l’indéfendable cantonnement des femmes musulmanes à une identité religieuse et qui accuse l’Occident, pourtant le seul terreau du féminisme, d’avoir créé les conditions de leur emprisonnement.




Assez de l’instrumentalisation du féminisme par l’islamisme. Le Collectif canadien anti-islamophobie de vous-savez-qui publiait ceci samedi sur sa page Facebook: «Trump sera sous surveillance par les femmes du monde.» Comment ose-t-il?




Assez d’un premier ministre progressiste qui défend le niqab, l’autre le tchador. Assez de la discrimination positive, une insulte à la compétence des femmes. Assez, aussi, de voir des féministes défendre la location des ventres féminins pour fabriquer des bébés.




Assez des vedettes qui se servent du féminisme pour faire parler d’elles. Cher, Miley Cyrus et Madonna, botoxée jusqu’aux oreilles et partageant son rêve de faire exploser la Maison-Blanche, étaient ridicules à Washington.




Mais quand Scarlett Johansson, s’adressant à Donald Trump, a dit: «Je n’ai pas voté pour vous, mais je vous respecte comme notre président élu. Je veux être en mesure de vous appuyer, mais je vous demande en premier de m’appuyer», on a coupé son micro.




Ça aussi, ça suffit.




 



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