Encore le Canadien-français?

Toujours à réexpliquer

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Tribune libre

Récemment un membre ici a cité la source suivante :


Source: Wikipédia


"Après la Guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne acquiert certaines colonies françaises d'Amérique du Nord. La Proclamation royale de 1763 a pour objectif d'assimiler les Canadiens-Français..."


Malheureusement cette source est fausse. 


Lors de la bataille sur les Plaines d’Abraham à Québec en septembre 1759, les Anglais se sont battus contre les Français. Il n’en avait pas de Canadiens-français sur les champs de bataille, ni dans la ville de Québec, ni sur tout le territoire de la Nouvelle-France. Ça n’existait tout simplement pas. Ce terme n’est apparu que quelques 60 à 80 ans plus tard. Une génération plus tard.


Voici une source fiable pour comprendre l’Évolution des termes dans le temps :


Canada-Québec, Synthèse historique, J. Lacoursière, J, Provencher, D. Vaugeois, Ed. Renouveau pédagogique, 1970.


 


 Lors de la Conquête de 1759-60, les pays d’Europe sont en guerre, les grands belligérants sont la Prusse, l’Angleterre et la France.


En voulant conquérir les territoires français de la Nouvelle-France, ce sont bien les Anglais qui attaquent la France. Le territoire est connu sous le nom de la Nouvelle-France et le Canada.


…Montcalm prisera peu d’être soumis à un colonial. Il pense d’abord France et Français, alors que Vaudreuil met de l’avant le Canada et les Canadiens… (p 167-168)


C’était déjà la manifestation de 2 visions de l’occupation du territoire.


Vaudreuil écrit en 1760 :


…le triste état de ces Canadiens, le sentiment de zèle pour le service du Roi et leur attachement à la patrie…


…Monsieur le Chevalier de Lévis…je suis convaincu de votre empressement d’exécuter ce que je vous prescris, et que votre courage ne cèdera en rien à celui des troupes et des Canadiens de l’armée…


…Ainsi, braves Canadiens, c’est à vous à vous signaler dans cette occasion…


…les Canadiens de ce gouvernement…charmés de contribuer à éteindre vos malheurs, marchent avec un zèle inexprimable…  (p 177-178)


 


On parle bien ici des Anglais, des Français et des Canadiens. Les Français voulait s’approprier d’une reconnaissance, d’un territoire de reconnaissance, un attachement à la terre d’où le terme Canadien. L’appartenance se faisait avec ce terme.


Lors de la Proclamation royale de 1763, il y a les nouveaux pouvoirs des conquérants Anglais sur la population qui va rester. Il est mentionné que les Français et les Acadiens qui le désirent peuvent quitter la Nouvelle-France en accord avec le Traité de Paris de 1763.


La Proclamation prévoir un gouvernement anglais, non pas pour étouffer ou assimiler le groupe canadien, mais principalement pour favoriser une colonisation anglaise. (p.202)


Les années passent et il y a toujours des Anglais…et de Canadiens. Les Français ont adopté ce terme d’appropriation du territoire. 


Il faut attendre autour des années 1818 avant que l’idée germe dans la tête des Anglais, surtout les Loyalistes des Eastern Townships d’avoir eux aussi une appartenance au territoire. 


Plusieurs Loyalistes n’ont même jamais vu l’Angleterre! Alors germe l’idée pour les Anglais de, eux aussi porter le nom de Canadians. Pourquoi se nommer Anglais lorsque je n’y ai jamais mis pied? Alors pour les Anglais Murray, Carleton, Haldimand et Sewell l’idée est apparu : entretenir, préserver et utiliser le particularisme canadien-français. (p.277)


De cette façon, les Anglais pouvaient devenir des Canadians SANS être associés aux Français d’origine, les Canadiens! Les Anglais venaient de se crée un nominatif pour eux en nous tassant de côté avec un nominatif qui n’était pas totalement Canadien, un moins que Canadien, vous allez devenir la sous-classe des Canadians, des Canadiens français.


Et voilà c’était le début de l’isolement, du dénigrement, de l’abaissement en voulant nous déraciner de notre terre et de notre nominatif Canadien, car c’est eux qui voulaient l’utiliser pour eux, appartenir à une terre!


Et finalement quelques années plus tard en 1840, le nouveau nominatif d’abaissement sera officialisé dans le rapport de Lord Durham, qui écrira noir sur blanc que nous sommes dorénavant des French-Canadians. Et eux, les Anglais devenaient automatiquement des Canadians! 


Ce n’est pas beau ça? Quelle belle «enfourage» que nous avons subi! 


Quelle belle façon d’enlever à un peuple, sa dignité d’être ce qu’il choisit d’être et non d’être ce que l’autre lui dit d’être.


Shut up and be what we are telling you to be!


Plus tard lors de la pendaison de Louis Riel au Manitoba, l'église en appelera à tous les Canadiens-français de se manifester contre ceci. À contre cœur, les Canadiens acceptent.


Lors des deux grandes guerres, le gouvernement fera son recrutement de deux façons : d’abord aux Canadians et au sous-groupe les Canadiens-français, Jamais aux English-Canadians! Le nominatif d’abaissement atteindra sa gloire avec la prise du pouvoir de Maurice Duplessis qui nous a offert la Grande Noirceur, et finalement le déclin de ce terme péjoratif de Canadiens français. Environ 130 ans d’utilisation de ce terme péjoratif au même niveau que le mot nègre, toujours dans le but d’abaisser une race.


Alors, aujourd’hui quand j’entends des voix pour célébrer les accomplissements, la gloire, la grandeur du Canadien-français, ça m’écorche les oreilles! Je sens la domination Anglaise à plein nez!


Aujourd’hui nous parlons de Québécois, d’Acadien et de Canadiens francophones fini le terme nominatif d’abaissement de qui nous sommes.


 



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