Le gouvernement Couillard a perdu le contrôle dans le dossier du projet d'oléoduc Énergie Est de TransCanada, estime Pierre Karl Péladeau.
Les consultations du Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) ne répondent aucunement aux besoins de la population québécoise, a soutenu le chef du Parti québécois lors d'une allocution prononcée lundi midi devant des étudiants de l'Université de Montréal.
« On avait souhaité un BAPE détaillé, aujourd'hui c'est un BAPE générique. Ce n'est pas ce que nous souhaitons et ce n'est pas ce que souhaitent la grande majorité des citoyens qui s'intéressent à la question », a-t-il spécifié aux journalistes après la conférence.
Le processus est vicié et n'inspire aucune confiance, selon M. Péladeau.« Est-ce que TransCanada souhaite cacher des choses? On a vu leur opposition au BAPE détaillé. Ça m'apparaît tout à fait inacceptable. »
— Pierre Karl Péladeau, chef du Parti québécois
La société TransCanada maintient que son projet d'oléoduc est de compétence fédérale, mais soutient qu'elle respecte les exigences du Québec. Le refus de l'entreprise de soumettre toute une panoplie d'informations a contraint le BAPE à mener une évaluation environnementale plus limitée, ce que l'on appelle un « BAPE générique ».
« Combien de cours d'eau va traverser le pipeline? Combien de municipalités vont être touchées? » a demandé M. Péladeau. Autant de questions qui ne trouveront pas de réponses à l'issue des consultations du BAPE, selon lui.
Si le projet d'oléoduc Énergie Est se concrétise, le pipeline traversera 828 cours d'eau au Québec, selon un document de TransCanada. Le tracé d'Énergie Est traverserait 28 grands cours d'eau permanents.
La semaine dernière, le ministre de l'Environnement, David Heurtel, a déposé une requête en injonction pour forcer TransCanadaà se conformer à la Loi sur la qualité de l'environnement.
« Il doit certainement y avoir une raison valable pour voir le ministre de l'Environnement déposer devant la Cour supérieure du Québec une demande en injonction. C'est justement parce qu'il considère que cette entreprise ne souhaite pas être assujettie aux lois du Québec », a dit M. Péladeau.
Les entreprises dont les activités relèvent du fédéral « savent que la Constitution protège leurs droits », selon le chef du PQ, ce qui les amène à vouloir outrepasser les lois provinciales.
« Pourquoi les entreprises de juridiction fédérale ne considèrent-elles pas qu'elles vont traverser des provinces, des communautés? Pourquoi elles ne veulent pas répondre aux questions de la population qui y vivent? » s'est-il indigné.
Au cours de son allocution devant les étudiants, M. Péladeau a réitéré l'opposition du Parti québécois au projet Énergie Est. « Mais est-ce que le Parti québécois va être contre le projet dans 10, 15 ou 20 ans, je n'en sais rien du tout », a-t-il ensuite nuancé.
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