Façons de parler...

il y en a tellement!

Tribune libre

Même le silence parle. On le sait.
Je crois qu’interpréter la lettre des « jeunes » députés du PQ à Jacques Parizeau comme une incitation à le faire taire, relève ou de la méprise ou de la mauvaise foi. Le cas échéant, ce serait de leur part de la naïveté
D’abord, reconnaissons que quoi qu'en disent certains, ils/elles sont jeunes. À la mi-trentaine actuellement en Politique, on est jeune. Oui, jeunes, M. l’Anonyme ou les autres, car ceux-là vivent à une période sociologique où l’on ne peut espérer se lancer en politique à 20 ans et - sauf pour les récents élus presque à leurs corps défendant du NPD – espérer avoir l’occasion immédiate de faire ses preuves ou de se casser les dents. Comme c’était le cas à l’époque des jeunes Lévesque, Parizeau, Charron... À cette époque, le devant de la scène était plus rapidement dégagé. Donc, ce sont les jeunes députés qui s’adressent à M. Parizeau, très respectueusement, comme il l’a souligné lui-même. Et ils ne lui demandent pas de se taire, mais de leur manifester de la confiance pour la marche vers ce pays qui sera le leur et celui de leurs descendants. Que l’on cesse donc de leur faire dire ce qu’ils n’ont pas dit. Et de leur faire sentir qu’ils auraient dû se taire!
Tout être humain conserve toute sa vie son droit de parole. Et Jacques Parizeau, qui affirme ne plus faire de déclarations publiques depuis un bon moment, sait très bien qu’il n’en a pas besoin pour « parler ». Il suffit qu’il se pointe au bon endroit au bon moment pour que tout le monde intéressé comprenne ce qu’il a à dire. Il sait très bien, parfois bénir parfois « maudire » sans mot dire! Ses mimiques, ses moues, sourire parle et c'est bien ainsi. Ou à mots couverts. Et c’est de cela dont il abuse parfois. Il émettrait légitimement, clairement et ouvertement ses opinions ou ses désaveux – et j’espère que c’est cela qu’il fera demain dans sa propre lettre ouverte – que, il me semble, ce serait plus facile à gérer et/ou à contrer par les personnes ou les instances concernées. Mais se tenir silencieusement mais symboliquement – comme tout le monde l’a compris en début de semaine - près de « sa députée préférée » en lui tenant la main lorsqu’elle se présente pour faire face à ses choix de députée, cela PARLE sans mot dire. Non pas s’il était un conjoint « ordinaire » mais parce qu’il est cet ancien premier ministre devant qui les journalistes salivent et qui exerce encore une immense influence sur une certaine portion de l’électorat. Et surtout du Parti Québécois. Et surtout-surtout du Mouvement soi-disant indépendantiste. Et il ne peut pas bien sûr ne pas en être conscient. Et ne pas le reconnaître et en tenir compte.
Et pour rassurer M. Aussant, je crois que ses collègues, que, j’espère, il rejoindra, s’adressent en même temps à tous les politiciens plus âgés, retirés ou non, pour qu’ils prennent conscience de cet état de situation inconfortable pour eux et qui les obligera peut-être à prendre un jour l’attitude moins délicate des « Tasse-toi, mon oncle » qui est - sur la route, bien évidemment – parfois justifiée! Je présume que pour leur donner la place qu’ils ont « symboliquement » prise lors du bilan de la session, c’est que Pauline Marois l’a compris. Mais dans l’hypothèse où ce ne serait pas le cas et où plusieurs - une majorité - parmi eux n'auraient pas ou plus confiance en elle et croiraient qu’elle n’a pas le leadership que leur récent Congrès lui a reconnu, qu’elle ne dirige pas leurs troupes correctement et de façon compétente, alors, je crois qu’ils devraient le dire au plus tôt, s’ils veulent vraiment "faire de la politique" d’une façon honnête et édifiante. On ne sort pas dans les "lignes ouvertes" au premier conflit conjugal mais si c'est plutôt une dynamique de "secret de famille" , il serait temps d'y voir. Et de se mettre à la recherche de la « bonne » personne si tant il est possible que ce « mouvement » finisse par en trouver une un jour!
Et, M. Marineau, je vous souhaite de découvrir le plus rapidement possible que Mme Marois parle vrai. « Patience et longueur de temps... » ... M. Lafontaine n’était pas un idiot! L’âme humaine n’avait pas grands secrets pour lui.


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4 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    14 juin 2011

    @ jean François le Québécois.
    Je suis d’accord sur un rare point avec Gilles Duceppe : le référendum de 95 ne fut pas volé.
    Jacques Parizeau fut un grand bâtisseur. Indéniablement. Mais si René Lévesque a pu être suspecté comme véritablement indépendantiste, ou même souverainiste, je ne vois pas pourquoi il faudrait sanctifier Jacques Parizeau, comme le mouvement indépendantiste le fait depuis 15 ans.
    C’est justement parce qu’il est sanctifié que la moindre critique à son égard apparaît comme une démonisation. Jacques Parizeau ne subit pas—et d’ailleurs n’a jamais subi—1% de ce que subit Pauline Marois depuis qu’elle est chef du P.Q..
    Et à cet égard, essayez donc de voir que lui-même en rajoute à l’encontre de Mme Marois.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    13 juin 2011

    «Volé,le référendum,cela n’en serait que plus accablant pour lui.Nous serions donc le seul peuple sur cette planète à s’être fait volé son pays.».
    Plus accablant pour Jacques parizeau? Mais pourquoi donc?
    Est-ce lui qui a volé le référendum?
    De grâce, j'espère qu'on ne va pas faire le procès d'un homme qui n'a jamais fait autre chose que travailler à l'émancipation de son peuple!
    Le référendum de 1995 a été volé, au moyen des magouilles du gouvernement Chrétien, de l'époque. Et parce que, fon damentalement, le Cnada est une espèce de grosse républqiue de bananes nordique, qui ne respecte pas la démocratie (la vraie), ni le droit international, tel que reconnu par l'ONU.
    Parizeau a fait ce qu'il a pu.
    Et Lucien Bouchard, dans tout ça? Devenu depuis peu le nouveau premier ministre du Québec, suite à la démission de Jacques Parizeau, quand on a découvert ce qui s'était vraiement passé, le jour du scrutin, pour quoi n'a-t-il absolument rien fait, pour contester par voie légale le résultat de cet exercice démocratique dont le résultat nous avait été volé??? Il a tout bêtement laissé la date de perscription arriver.
    Je suis las, franchement, de cette attitude ressemblant presque à celle d'une fédéraliste comme Liza Frulla, entre autres, et consistant à démoniser Jacques Parizeau.

  • Marcel Haché Répondre

    12 juin 2011

    Dans La Presse,Dubuc fait une très bonne analyse, et utilise à propos de Jacques Parizeau d'une très exacte expression:"viellard malfaisant". Je ne m'explique pas facilement qu'on soit si exigeant à l'égard de Pauline Marois,qui a tout réussi,et si complaisant à l'égard de Parizeau,qui a tout raté.Car enfin,son référendum de 95 fut bien perdu. Qu'il en ait parlé avant,pendant et après et qu'il en parle encore n'y a rien changé.Volé,le référendum,cela n'en serait que plus accablant pour lui.Nous serions donc le seul peuple sur cette planète à s'être fait volé son pays.
    Cependant,je ne suis pas d'accord sur un seul petit point de votre texte,Mme Hébert.Mme Marois devrait maintenant fermer rigoureusement la porte aux mutins.Et puisque ces têtes molles se sont révélées incapables de se rallier à sa chefferie,la façon nouvelle de faire de la politique au P.Q.devrait commencer par exiger des membres du parti,particulièrement les députés, qu'ils se comportent comme des membres et non comme des tire-aux-flancs.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 juin 2011

    Vous avez ici le bon ton, contrairement aux enragés qui ne dépompent pas à chaque action que Mme Marois, leur cible préférée, entreprend ou n'entreprend pas. Ils la guettent pour surveiller ses "erreurs" de jugement pour mieux déchirer leurs chemises de séparatistes pressés, incluant Messieurs Parizeau et Landry, qui voudraient qu'elle annonce un référendum rapide avec un beau projet de pays séparé "L'objectif constitutionnel du PQ étant maintenant, la souveraineté pure" qui gagnerait les fédéralistes au OUI. Pas besoin d'être un devin pour savoir qu'ils iraient directement à la boucherie une autre fois sans association ni partenariat de prévu.