Souveraineté et... religion !

Faute d’avoir eu le courage et la volonté politique...

Indépendance - le peuple québécois s'approche toujours davantage du but!

Salut Ô Fleurdelisé

La vérité la vérité la vérité est une poignée de sable fin

… qui glisse entre mes doigts

Raôul Duguay
Comme plusieurs de mes compatriotes, j’ai cru possible et même souhaitable l’émancipation politique de ma patrie, le Québec. Je n’ai jamais été aussi fier d’être québécois que le matin du 16 novembre 1976, lorsque j’appris par les journaux la première élection du Parti québécois. En cette claire matinée d’automne, Il me semblait tout à coup que le monde s’ouvrait à nous, que nous nous inscrivions enfin dans l’Histoire comme des acteurs lucides et volontaires. Il devenait pensable de reprendre notre propre élan des tous débuts, celui des français d’Amérique.
Mais, l’Histoire, toujours plus complexe qu’on ne peut percevoir, est souvent ponctuée de « mais » et de « si ». Après douze ans (1968-1980) à jaser et rêver de pays, de souveraineté, d’association, de référendum, de n’importe-quoi, je n’ai jamais été aussi déçu de la politique que lorsque j’ai entendu la question référendaire diffusée à la télévision du bar-restaurant l’Entrecôte de l’université de Sherbrooke – c’est fou comme les études universitaires donnent soif ! Cette question référendaire du 20 mai 1980, je ne l’ai jamais vraiment comprise, ou si je l’ai comprise, je ne l’ai pas vraiment acceptée :

« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le principe de l’égalité des peuples ; cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de maintenir avec le Canada une association économique comportant l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence, accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? »

Symboliquement, je ne pouvais concevoir le nouvel État québécois utilisant comme monnaie les billets de la Banque du Canada avec l’effigie de la reine d’Angleterre imprimée dessus ; les symboles ont tout de même une valeur intrinsèque, un réel pouvoir. Je ne pouvais concevoir non plus qu’une province puisse négocier avantageusement à la fois avec neuf autres provinces, Ottawa, les Territoires du Nord Ouest et les Premières nations, sans un énoncé préalable clair sur le futur statut de la Province de Québec. La question référendaire ne disait rien sur la nature constitutionnelle de l’entente proposée.
S’agissait-il d’établir une réelle confédération ? Une fédération renouvelée ? Un statut particulier à l’intérieur de l’État canadien ? L’électorat québécois n’était guère plus informé sur ce que seraient les conditions et les modalités de la négociation, ainsi que la nature de l’association économique envisagée avec le reste du Canada.
Qui plus est, proposer de négocier un nouveau statut constitutionnel pour le Québec était probablement prématuré dans le contexte politique de l’époque, puisque la constitution canadienne, en dépôt à Londres, ne sera rapatriée qu’en 1982, deux ans après le référendum québécois. Qu’est-ce en effet qu’un État souverain dont le texte fondateur est entre les mains d’un tiers ? Le Canada pouvait-il concéder quoi que ce soit au Québec, avant même d’être investi de tous les éléments de sa propre souveraineté ?
Le sectarisme politique
Après le rapatriement de la constitution canadienne de 1982, le Canada, contrairement à ce qui est fréquemment véhiculé, n’a pas sombré dans un grand trou noir politique. Les fédéralistes de bonne foi et beaucoup de souverainistes non doctrinaires ont participé activement à la conception des accords de Meech (1987) et de Charlottetown ((1992). Ces accords, fruit de longues et difficiles négociations, auraient pu changer et dynamiser positivement la politique canadienne, en faisant une place honorable au Québec et ce, sans menacer l’intégrité du Canada. Hélas, l’Histoire s’est déroulée autrement. C’est d’ailleurs peut-être ici que les souverainistes s’illusionnent le plus en prenant leurs rêves pour des réalités. Si ces discussions mesurées ont échoué, qu’en sera-t-il des négociations souhaitées par les souverainistes pour obtenir un nouveau statut politique pour le Québec qui changerait fondamentalement l’ordre constitutionnel canadien ? On attend toujours une réponse satisfaisante à cette question !
***
Au fil du temps, le souverainisme a remplacé au Québec le catholicisme. Comme ce dernier, le souverainisme a ses papes, son clergé, sa liturgie et surtout, surtout, ses litanies et ses incantations. Ceux qui ont un nom, une renommée, écrivent de ce temps-ci des livres pour nous dire leur foi absolue. N’en déplaise aux thuriféraires de l’émancipation nationale prompts à excommunier les infidèles, la nouvelle religion souverainiste n’a jamais fait l’unanimité. Même si beaucoup y adhèrent encore, une majorité d’incroyants s’y opposent. Les sentiments des uns et des autres varient selon l’humeur de l’électorat, les saisons, ou les forfanteries des gouvernements provinciaux et fédéral en poste. Pourquoi ?
Les raisons de ce braquage politique sont sans doute multiples et complexes, la première étant sans doute qu’il n’est pas facile de faire fi de l’Histoire. Si la période coloniale française, déterminante pour nous, compte 150 ans, de 1608 à 1760, le Canada actuel s’est tout de même forgé pendant les 250 années qui ont suivi le régime français (1760-2010), avec pour une bonne part, la participation active, à défaut d’enthousiasme, de plusieurs canadiens français d’hier et québécois d’aujourd’hui. Ce n’est pas et ce ne sera pas une mince affaire de tourner le dos à ces 250 ans d’histoire, car beaucoup de nos compatriotes, et parmi les plus illustres, ont participé à l’édification de cette nouvelle nation canadienne et plusieurs d’entre eux ont lutté pour elle. Il y a ici une communauté d’appartenance, d’intérêt et de sentiment qu’il n’est pas facile d’ignorer et que trop souvent on repousse du revers de la main. Il conviendrait d’en parler à nos compatriotes qui ont accepté l’Ordre du Canada et/ou un poste de sénateur à Ottawa ! Un exemple parmi cent de cette communauté d’intérêt est bien le volume d’échanges de biens et services entre le Québec et les provinces canadiennes qui totalisaient 105 milliards $ en 2008 ; ces flux commerciaux représentent tout de même près de 52 % de toutes les transactions internationales de la province (Comptes économique du Québec).
La deuxième raison tient à la crédibilité même du clergé souverainiste qui n’a pas su jusqu’ici bien définir et vendre ses objectifs d’émancipation nationale et la marche à suivre pour y parvenir. À quatre reprises, en 1976-1981, 1981-1985, 1994-1998 et 1998-2003, pour un total de 18 ans, les rênes du pouvoir provincial ont été entre les mains de ceux qui, en théorie du moins, prônent l’émancipation nationale, sans qu’ils sachent toutefois marquer la différence entre gérer une province et travailler à réaliser leur programme politique en adoptant les mesures qui s’imposaient. Pourtant, pouvaient-ils espérer meilleure conjoncture que celle d’être majoritaires à l’Assemblée nationale !?!
Durant ces années de pouvoir, ont-ils su enseigner l’Histoire nationale, imposer le français dans toutes les institutions québécoises d’enseignement et toutes les entreprises québécoises, ou consolider et élargir nos liens avec les communautés francophones de partout en Amérique du Nord ? S’il était difficile d’exercer notre pleine souveraineté dans nos champs de compétence en étant au pouvoir à l’Assemblée nationale, qu’est-ce que ce sera d’en conquérir de nouveaux et de les exercer ? Et encore. Combien de fois ne s’est-on pas fait rabâcher les oreilles avec le soi-disant référendum « volé » de 1995, lequel n’ajoutait cependant rien de plus à celui de 1980, puisqu’il reprenait sensiblement les mêmes paramètres, soit la souveraineté assortie d’une offre de partenariat. S’il y avait eu dol et fourberies à l’époque, ne fallait-il pas exiger un recomptage judiciaire, comme cela se pratique ailleurs sur la planète ? Ne fallait-il pas recourir aux tribunaux pour faire la lumière sur ces allégations ? Les travaux et les révélations de la Commission Gomery sur le programme des commandites et les activités publicitaires en période référendaire n’étaient-ils pas assez précis pour exiger cette reddition de comptes ? Comment pourrait-on condamner et exiger de notre peuple d’être plus courageux que ses leaders ?!?
Une rhétorique éculée
Depuis 1982, le Canada poursuit sa route sans trop s’émouvoir ou se préoccuper de l’absence du Québec à la table constitutionnelle, laissant voir ostensiblement que le chantage à la séparation a fait son temps. Le Québec pour sa part, après avoir réalisé sa Révolution tranquille, est devenu une Force tranquille étonnante avec laquelle il faudra bien composer. N’eut été des déboires financiers de la Caisse de dépôt et placement du Québec, la province aurait traversé la dernière crise économique et financière sans trop de casse et ce, sans occulter nullement nos misères sociales et politiques dont les médias nous abreuvent quotidiennement ! Le Québec « s’accommode raisonnablement », semble-t-il, du statu quo constitutionnel ! Mais, la grande bouderie entre le Québec et le Canada crée une situation constitutionnelle bancale et l’illusion d’une indépendance et d’une liberté tout à fait factices qui appellent des correctifs pour pérenniser l’avenir des uns et des autres. Ce commentaire prendra toute son importance le jour (prochain) où l’Arctique deviendra navigable à l’année et que les tensions entre les grandes nations côtières se seront exacerbées !
Le Québec, même souverain et pacifiste, ne pourra échapper à certaines réalités continentales : il devra disposer des militaires de Valcartier, gérer l’Organisation du traité de l’atlantique nord (1949) et le North American Aerospace Defense (1958). Le projet de loi no 1 intitulé Loi sur l’avenir du Québec, signé le 11 juin 1995 par Jacques Parizeau, Premier ministre, Lucien Bouchard, Chef du Bloc Québécois et Mario Dumont, Chef de l’Action Démocratique, quelques mois avant le référendum de 1995, reconnaissait pleinement cette réalité en préconisant «…de participer aux alliances de défense [l’OTAN, NORAD] dont le Canada est membre. » (a. 17). Ainsi, la personnalité internationale du Québec souverain ne pourra faire l’économie des réalités politiques de l’Amérique du Nord et ne sera en définitive pas tellement différente de ce qu’elle est aujourd’hui : « En matière de représentation internationale, par exemple, lorsqu’il le jugera utile et nécessaire, le Conseil [des deux états souverains Canada-Québec] pourra décider que le partenariat [Canada-Québec] parlera d’une seule voix au sein d’instances internationales ». (Annexe au projet de loi, page 22).
Alors, de Quelle liberté, de quelle indépendance parle-t-on au Québec ? Quel est en effet l’intérêt de décrocher le wagon québécois de la locomotive canadienne pour l’accrocher sans discernement à celui des États unis et de ses politiques impérialistes via l’OTAN ou NORAD 
Il faudra un jour ou l’autre reprendre le dialogue avec nos partenaires canadiens en étant bien conscient toutefois qu’il n’y aura pas de discussions et de négociations fructueuses, positives, tant et aussi longtemps que l’intégrité du Canada sera menacée d’une façon ou de l’autre ! Faute d’avoir eu le courage et la volonté politique de déclarer solennellement son indépendance en temps opportun, le Québec devrait abandonner toutes prétentions nationalistes pour obtenir, en échange d’une adhésion formelle à la constitution canadienne, les pleins pouvoirs exclusifs sur l’immigration, la culture, la langue et l’éducation, avec transfert de points d’impôt correspondant, et une modification à cet effet de la constitution canadienne assurant à la province les garanties nécessaires contre tout empiètement et conflit de juridiction.
Yvonnick Roy
Québec

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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    3 mai 2010

    Tout-à-fait d'accord avec Mathieu Pelletier. C'est la seule solution réalisable autant pour les fédéralistes décus que pour les indépendantistes. Après tout, c'est la solution choisie par la majorité des peuples qui en ont les moyens n'est-ce-pas? A commencer par les Canadians eux-mêmes qui se sont "séparés" de l'Angleterre et les Etats-uniens qui se sont également "séparés" de l'Angleterre, ainsi que de tous les pays latino-américains qui se sont "séparés" de l'Espagne et du Brésil de langue portugaise qui s'est "séparé" du Portugal. Il n'y a que nous, Québécois, qui ne sommes pas "séparés" parmis les pays des amériques. Il me semble qu'il serait normal que nous cessions de penser que nous sommes seuls à avoir le pas et que nous fassions comme les autres. Comme disait quelqu'un, si c'est bon pour minou, c'est bon pour pitou. Tous les autres arguments ne sont que des prétextes pour se cacher la réalité et justifier la peur de s'affirmer sur la scène mondiale. Comme disait le renard de la fable de LaFontaine:"...les raisins sont trop verts".

  • Gilles Bousquet Répondre

    2 mai 2010

    À M. Racine qui écrit : «Pour ça il faudrait que soit le PQ devienne confédérationiste, soit que le PLQ commence à parler de rouvrir la confédération. Bref, IMPOSSIBLE. Il y a l’ADQ qui a joué, et qui va
    M. Racine, le PQ est souverainiste pur depuis qu’il ne parle plus d’association ou de partenariat avec le ROC mais pourrait, faire contre mauvaise fortune, bon cœur, si les Québécois ne se présentent pas en assez grand nombre, en faveur de la simple séparation du Québec nommée souveraineté tout court et décider de choisir une autre solution moins radicale pour le Québec, une qui pourrait aller chercher autour de 60 % de OUI.
    Suite à une éventuelle solide réponse des Québécois, le ROC devrait négocier même si ça ne lui tente pas…foi de Cour suprême du Canada.
    L’ADQ n’a jamais joué avec le principe de confédération. Ce parti a joué avec l’idée d’autonomie dans la fédération actuelle…grosse différence.
    .

  • Mathieu Pelletier Répondre

    2 mai 2010

    Cher souverainiste fatigué,
    De telles modifications constitutionnelle sont impossibles tant et aussi longtemps que le Canada n'y est pas contraint, sous peine d'éclatement (et encore). Les droits individuels sont tout ce qui préoccuppe le Canada anglais, qui croit dur comme fer qu'il est juste à notre endroit. Toute possibilité de réforme, refonte, modifications, reconfiguration, réactualisation, confédération ou truc-machin-chose constitutionnel est mort avec Charlottetown. L'identité du ROC est pancanadienne, multiculturelle et étroitement bilingue sur fond de mauvaise foi.
    L'état actuel des choses ne nous donne que deux choix: la souveraineté ou disparaitre. La ROC peut très bien s'accomoder du statu quo perpétuel... et nous ?
    À la question quelque peu ridicule de pourquoi la souveraineté: pour vivre, pour survivre à l'épreuve du temps. Devenir autonome et responsable, ce sont des biens intrinsèques qui profite à l'entité individuelle aussi bien que collective.
    Et bien sûr que l'indépendance pleine et entière n'existe pas... est-ce que cela a déjà empêcher un individu arrivé à maturité de quitter le foyer famillial? Le simple fait de naître quelque part ne nous contraint pas à y rester perpétuellement...

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2010

    «Depuis que la Cour suprême a statué que le fédéral doit négocier les changements constitutionnels avec le Québec quand il aura un mandat clair et clairement majoritaire des Québécois, des changements sont dans la possibilité, autant que la simple séparation du Québec.»
    Pour ça il faudrait que soit le PQ devienne confédérationiste, soit que le PLQ commence à parler de rouvrir la confédération. Bref, IMPOSSIBLE. Il y a l'ADQ qui a joué, et qui va continuer, à naviguer sur cette question avec son autonomisme.
    Donc au final, c'est quand même en apparence le statu quo. En fait, les fédéralistes au Québec ont clairement choisi l'assimilation tranquille, et les souverainistes, les séparatistes, les indépendantistes, les autonomistes, etc, se font assimiler dans un spectacle de corruption, de collusion, de déconstruction de l'État québécois afin de le soumettre à jamais à la fédération canadienne anglaise.
    Il y a apparence de statu quo, mais c'est faux. Le Québec disparaît tranquillement. Donc ce n'est pas un statu quo. Le fédéralistes ont le gros bout du bâton, et ils ne sont pas près de le lâcher.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    2 mai 2010

    Pas d`accord .
    Et, soit dit en passant, "le plein contrôle sur l`immigration" ne vaoudrait rien dire sans celui sur lea citoyenneté et des frontières "étanches". .
    Donc sans ...l`INDÉPENDANCE !

  • Gilles Bousquet Répondre

    2 mai 2010

    M. Sylvain Racine écrit : «Le Québec doit devenir un pays, point à la ligne. Charletown et Meech prouvent que c’est impossible de « réparer » la confédération »
    Oui, si les Québécois veulent aller jusque là mais, s’ils ne veulent pas, comme plan B, la conclusion de M. Yvonnick Roy est quand même mieux que le statu quo actuel. Depuis que la Cour suprême a statué que le fédéral doit négocier les changements constitutionnels avec le Québec quand il aura un mandat clair et clairement majoritaire des Québécois, des changements sont dans la possibilité, autant que la simple séparation du Québec. Faut juste miser sur LA solution qui irait chercher une solide majorité de Québécois et le plan B de M. Roy me semble plus capable d’y arriver.

  • Marcel Haché Répondre

    2 mai 2010

    Votre analyse est impeccable Yvonnick Roy. Particulièrement la partie concernant la première question référendaire. Cependant, les deux questions référendaires (80 et 95), molles à souhait, étaient conséquentes d’une politique « nationaliste » molle à souhait. À moins que vous ne conceviez rétroactivement l’action de Claude Morin comme celle d’un nationaliste enragé.
    La mollesse du discours « souverainiste » (à distinguer du discours indépendantiste) a toujours été pour consommation interne. Accepter ce discours, c’aurait été ni plus ni moins accepter de mettre le doigt dans un engrenage. Cela a marché auprès de l’électorat des Tremblay d’Amérique, mais cela n’a jamais endormi l’électorat anglo du Québec. Et cela n’a jamais non plus endormi les fédéralistes à Ottawa, ni le ROC en général, ameutés par nos braillards du West Island. L’engrenage aurait mené plus ou moins rapidement à l’indépendance.
    Votre proposition de rallier la constitution rapatriée, en échange de tout ce que vous soumettez, particulièrement l’ « exclusivité » sur l’immigration, potentiellement très très explosive, n’endormirait pas davantage ceux-là qui ne s’étaient pas endormis dans le passé.
    Si les souverainistes et les indépendantistes ne se mettent pas pleinement d’accord en faveur de l’indépendance, cela va permettre encore longtemps aux braillards du Québec d’ameuter le ROC avec succès, au Bloc de continuer son « combat » pendant deux générations, peut-être trois, et aux libéraux leur promenade walk in the park, sifflotant toujours que le fruit n’est pas mûr.
    Votre proposition serait acceptée par le ROC si (et seulement si) cela n’avait plus de conséquences, le Québec ayant déjà rejoint depuis longtemps le Canada réel. N’est-ce pas ce qui se passe présentement à Montréal, et tout aussi réellement ?
    La mesure ne se prend pas seulement avec le boulevard Dorchester devenu le boulevard René Lévesque. Elle se prend aussi avec le boulevard Charleroi, à Montréal-Nord, qui même s’il n’a pas changé de nom, n’en a pas gardé son âme pour autant.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2010

    « Le Québec devrait abandonner toutes prétentions nationalistes pour obtenir, en échange d’une adhésion formelle à la constitution canadienne, les pleins pouvoirs exclusifs sur l’immigration, la culture, la langue et l’éducation, avec transfert de points d’impôt correspondant, et une modification à cet effet de la constitution canadienne assurant à la province les garanties nécessaires contre tout empiètement et conflit de juridiction. »
    Alors pourquoi ne pas faire du Québec un pays? Entre cette proposition et être un pays, il n'y a pas beaucoup de différences.
    Enfin, même pour en arriver à ça, juste pour ouvrir les discussions, il ne serait pas étonnant de voir l'Alberta et même la Colombie-Britannique demander les mêmes pouvoirs.
    Ça me semble irréalisable.
    Le Québec doit devenir un pays, point à la ligne. Charletown et Meech prouvent que c'est impossible de «réparer» la confédération.
    Si le Québec ne devient pas un pays, c'est l'assimilation tranquille qui nous attends. And I am sure of it!

  • Archives de Vigile Répondre

    2 mai 2010

    La conclusion de M. Yvonnick Roy, à son intéressant texte : « Le Québec devrait abandonner toutes prétentions nationalistes pour obtenir, en échange d’une adhésion formelle à la constitution canadienne, les pleins pouvoirs exclusifs sur l’immigration, la culture, la langue et l’éducation, avec transfert de points d’impôt correspondant, et une modification à cet effet de la constitution canadienne assurant à la province les garanties nécessaires contre tout empiètement et conflit de juridiction. »
    Pas bête et intéressant mais…où est la volonté nouvelle du ROC pour ouvrir la constitution canadienne en acceptant tout ce qu’il a déjà refusé au Québec ?
    Est-ce que ça prendrait un référendum québécois sur cette solution qui serait gagnant avec, disons, 60 % de OUI ? Un tel résultat obligerait probablement le ROC à négocier comme le lui ordonne la Cour suprême du Canada.
    Un tel plan B vaudrait quand même mieux que de se cogner éternellement la tête de l'indépendantime québécois sur un mur full-fédéraliste canadien...actuel