Fiers comme des paons

Corruption libérale - FIER - CDP - etc...

Les FIER du gouvernement sont mis au pilori. Certains de leurs dirigeants liés au parti au pouvoir risquent d'être les prochains témoins cités à la barre. Ils viendront remplacer ceux qui y sont en ce moment, et ils sont nombreux sur le devant de la scène. Ténors du monde de l'argent, ils défilent en rangs serrés, les uns à Québec, les autres à Ottawa et certains même à Montréal. Ils envahissent les écrans de télévision et les pages des journaux. Ils ont tous été de beaux parleurs et parfois même de «gros faiseurs», puis leur destin a tourné. Ils se retrouvent à la barre des témoins, expliquant tant bien que mal comment ils en sont arrivés là. Ils ont tous la fierté un peu amochée. Mais il ne viendrait à l'esprit d'aucun d'entre eux de dire qu'ils ont mal agi, qu'ils ont eu tort et qu'ils ne le feront plus.
Ce qu'ils affirment plutôt, c'est qu'ils n'ont rien à se reprocher. Et ils insistent. Ils patinent sur une glace mince en faisant des 8 d'une rare élégance pour bien faire comprendre qu'ils sont des hommes hautement qualifiés, des hommes d'affaires avertis, des avocats, des comptables, des gens au-dessus de tout soupçon et que, malgré les apparences, il ne faut pas penser un seul instant qu'ils auraient pu tremper dans une sale petite combine. Une grosse combine, peut-être... Mais une sale petite combine? Jamais. Ils ont trop de dignité pour ça. Et surtout trop d'habileté.
Ils jouent de la corde sensible sans retenue. Ils parlent des souffrances de leurs familles, de la situation difficile de leurs enfants, qui doivent subir les quolibets de leur entourage parce que leur père a été maladroit peut-être, mais qu'il n'a rien à se reprocher vraiment et qu'on l'accuse sans preuve, qu'on l'accable, lui qui a tant fait pour ses semblables, et blablabla...
Les combines sont lamentables. Un peu d'argent comptant dans des enveloppes, de l'argent dont on n'a pas besoin en plus. Si au moins c'était des centaines de millions, ça vaudrait peut-être la peine d'y laisser sa réputation!
Une semaine de vacances sur un magnifique bateau au soleil, c'est normal que ce soit tentant. Tant qu'on n'a pas vu la décoration intérieure du bateau qui nous coupe toute envie de vivre là-dedans. C'est dommage de perdre notre âme pour ça.
Perdre 40 milliards de dollars quand ce ne sont pas les nôtres, ma foi, ça ne fait mourir personne. On se présente devant un groupe de députés avec son plus beau costume, veston cravate, et on affirme sans rire qu'on n'a rien à se reprocher. Personne n'est responsable de rien. C'est la faute aux PCAA! Ces formidables «hommes d'affaires» qui pérorent sur les terrasses de Québec du haut de leur formidable connaissance des marchés n'ont rien vu venir, n'ont pas réagi à temps et s'il y a des responsables, il faut chercher ailleurs.
Des deux de pique
Il y a des leçons à tirer de tous ces scandales. La première, c'est que les questions d'éthique sont essentielles au bon fonctionnement de la démocratie. Et que le premier ministre qui se fait des noeuds dans les bras et dans les jambes pour ne pas avoir à s'en occuper, se doit d'établir des règles strictes qui ne laissent aucun flou dans les comportements possibles. Autrement, il faudra cesser de s'étonner que le bon peuple devienne de plus en plus cynique et qu'il n'ait que du mépris pour ceux qui assument des fonctions représentatives dans notre société.
L'urgence, c'est de couper les attaches, toutes les attaches qui encombrent les décisions ou qui donnent l'impression qu'on aura tendance à faire plaisir à un groupe plutôt qu'à un autre. M. Jean Charest, par exemple, devrait renoncer aux 75 000 $ que lui verse le Parti libéral. Ce lien est inacceptable pour un premier ministre qui se doit d'être le premier de façon égale pour tout le monde et pour tous les partis. Ce sera un premier geste qui aura un véritable sens et qui le rendra libre de toujours agir selon sa conscience et non selon les désirs du Parti libéral en particulier.
Qu'il mette ensuite ses ministres au pas! Tous ses ministres! Qu'il soit clair pour tout le monde qu'un ministre n'a pas les mains attachées dans le dos par des liens extérieurs à la politique et encore moins les mains dans les poches, les siennes ou celles des autres. Quand ce sera mieux compris, que le flou aura disparu, ce sera plus facile d'avoir des exigences avec les autres.


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